Nikola Zbořilová est membre du parti patriotique tchèque Svoboda a přímá demokracie (SPD – Liberté et démocratie directe), dirigé par Tomio Okamura. Elle est active dans le domaine des relations internationales au sein de cette formation politique qui est alliée, au Parlement européen, au Rassemblement national français dans le groupe Identité et démocratie (ID). Lionel Baland l’a interrogée pour Breizh-info.
Breizh-info : Quand et comment le SPD a-t-il été créé ?
Nikola Zbořilová : Le parti a été fondé en 2015. Il est né d’une scission d’une autre formation politique dénommée Úsvit přímé demokracie. Le président du SPD, Tomio Okamura, qui est une des figures les plus importantes de la politique tchèque, dirigeait précédemment ce parti.
Breizh-info : Quelle est la position de votre parti par rapport à l’Union européenne et à l’euro ?
Nikola Zbořilová : La République tchèque a sa propre monnaie, la couronne tchèque. Nous désirons conserver cette dernière car nous estimons que celle-ci constitue un des principaux symboles de la souveraineté nationale. De plus, nous pensons que le passage à l’euro engendrerait une perte de contrôle de notre économie, car de nombreux pouvoirs seraient délégués à la Banque centrale européenne (BCE). En outre, cela pourrait avoir des effets négatifs sur l’économie tchèque. Nous militons en faveur du référendum sur le départ de notre pays de l’Union européenne. Nombre de nos membres sont favorables au fait que la République tchèque ne soit plus membre de l’Union européenne car ils estiment que cette dernière est devenue irréformable parce qu’elle est allée trop loin, après le traité de Lisbonne et, désormais, à la suite de sa fédéralisation. Nous désirons conserver notre souveraineté nationale. L’Union européenne actuelle n’est pas celle que nous envisageons.
Breizh-info : Quelle est la position de votre parti par rapport à la guerre en Ukraine ?
Nikola Zbořilová : La situation ne s’améliore pas pour l’Ukraine et la poursuite du conflit ne débouche sur rien de positif. Nous désirons que l’Union européenne, les États-Unis et d’autres grands acteurs internationaux tentent d’arrêter le conflit en organisant des négociations entre les protagonistes.
Breizh-info : La République tchèque peut-elle rester, selon vous, membre de l’OTAN ?
Nikola Zbořilová : Nous désirons voir notre pays quitter cette alliance militaire car nous constatons que l’OTAN n’aide pas à la résolution des conflits.
Breizh-info : Quelle est la position du SPD par rapport à l’immigration ?
Nikola Zbořilová : Nous sommes, bien entendu, opposés à l’immigration massive en provenance de pays non-européens. Les frontières extérieures de l’Union européenne ne sont pas assez protégées. Cette dernière soutient des organisations non-gouvernementales qui aident à l’arrivée de personnes qui entrent illégalement sur notre continent. Nous désirons une inversion de cette situation. Nous sommes opposés au fait que le Pacte sur la migration ait été adopté et aux quotas à propos de la répartition des migrants au sein des différents pays de l’Union européenne, même si les migrants ne veulent pas venir dans notre pays car nous n’offrons pas des avantages sociaux importants, comme cela existe dans l’ouest de l’Europe. Le fait que le Pacte sur la migration permettra enfin de tracer les arrivants, car ceux-ci seront enregistrés, est une décision élémentaire qui aurait déjà dû être mise en place, mais elle n’est pas suffisante car nous ne savons pas ce que ces personnes faisaient avant leur arrivée en Europe. Certaines peuvent être des criminels. Nous ne sommes pas en mesure de vérifier leur identité réelle et leur passé. Cette situation présente un danger pour nos concitoyens, auxquels nous devons penser en premier, et seulement, ensuite, aider les ressortissants des autres pays.
Breizh-info : Quelle est votre position par rapport au gouvernement souverainiste slovaque réunissant deux partis sociaux-démocrates et la formation politique nationaliste SNS ?
Nikola Zbořilová : Nous sommes heureux de voir que les Slovaques ont choisi les partis qui luttent pour les intérêts nationaux de leur pays et cela malgré la campagne de tous les acteurs visibles en faveur des partis les plus pro-Union européenne et les plus progressistes. J’aimerais que la République tchèque connaisse la même situation.
Nous félicitons les sociaux-démocrates du SMER, le parti du Premier ministre Robert Fico qui a gagné les élections législatives, parce que nous voyons que cette formation politique est comme la nôtre, qu’elle est patriote, qu’elle lutte en faveur de son propre peuple.
Breizh-info : Désirez-vous ajouter un élément ?
Nikola Zbořilová : Nous avons besoin de personnes et de responsables politiques qui ne craignent pas d’affirmer que la priorité est la sécurité et le bien-être des gens en Europe et ensuite, seulement, d’aider les autres. Nous voyons que ce principe n’est pas celui de l’establishment de l’Union européenne. J’espère que cela changera avec la nouvelle mandature au sein des instances européennes.
Propos recueillis par Lionel Baland
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Nikola Zbořilová (Svoboda a přímá demokracie) : « Les frontières extérieures de l’Union européenne ne sont pas assez protégées » [Interview]”
J’ai apprécié ce court article à sa juste valeur. Il y a beaucoup de sagesse chez Nikola Zbořilová, et bien des dirigeants de Pays Européens -dont la France, il va sans dire- devraient s’en inspirer.
Mais tant que Macron sera aux manettes, il est certain que rien de tel ne se realisera.
les frontières sont de véritables passoires, avec la complicité des élites de l’ue et de france