L’immigration économique souhaitée par une partie du grand patronat européen peut aussi faire les affaires de réseaux de malfaiteurs.
Il y a quelques jours, la police nationale espagnole a procédé au démantèlement d’un réseau criminel présumé dont l’activité principale consistait à favoriser l’immigration clandestine. Les voyous exerçaient leurs activités en créant de faux contrats de travail en échange d’importantes sommes d’argent qu’ils réclamaient aux migrants concernés.
L’enquête a débuté au début de l’année 2022. À cette époque, un individu d’origine algérienne a déposé plainte auprès de la police espagnole après avoir versé la somme de 3 500 € à un « employeur » afin que celui-ci lui fournisse en échange un contrat de travail fictif et l’inscrive à la Sécurité sociale.
110 individus impliqués dans le réseau en Espagne
Les contrats obtenus illégalement par les ressortissants étrangers ont ensuite été utilisés pour demander un permis de séjour en Espagne, en prétextant l’intégration sociale. Cela permettait donc aux clandestins de régulariser leur situation de manière illégale.
À la suite de cette première plainte, au moins quatre autres « victimes » originaires d’Algérie, qui avaient payé de la même manière des contrats de travail fictifs auprès de différentes entreprises espagnoles, ont été découvertes par les autorités.
Après plus de deux ans d’enquête, une vaste opération policière menée à travers toute l’Espagne en ce printemps 2024 a conduit à l’interpellation de 110 individus soupçonnés d’avoir fourni de faux contrats de travail à des migrants en situation irrégulière.
Un butin de près d’un million d’euros
Plus précisément, ce sont les bureaux d’immigration d’Alicante, Murcie, Tolède, Huesca, La Corogne et de Navarre qui ont été concernés par ces fraudes.
Au total, cette escroquerie de grande envergure aurait rapporté 980 000 € au réseau de falsificateurs. Dont 27 femmes figuraient parmi ces derniers. Les 110 individus vont désormais devoir répondre de leurs actes devant la justice espagnole et seront jugés, entre autres, pour des fait d’ « atteintes aux droits des citoyens étrangers », « falsification de documents », « fraude », et « fraude à la sécurité sociale ».
Par ailleurs, l’enquête de la police espagnole a conduit à l’analyse de plus de 150 dossiers dans lesquels des contrats avec huit entreprises différentes liées à l’organisation criminelle ont été utilisés.
Selon plusieurs titres de presse espagnols, un homme de nationalité espagnole âgé de 74 ans et présenté comme le chef de ce réseau de malfaiteurs mettait en relation les immigrés en quête d’un contrat de travail et les entreprises espagnoles. Une tâche dans laquelle il était aidé par d’autres individus de nationalité étrangère (et originaires d’Algérie, du Maroc, de Colombie, d’Equateur, du Bangladesh et de Pologne), quant à eux chargés de « recruter » ces migrants candidats à l’embauche.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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