Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 17 Juin c’est la St Herve
Saint Hervé ( vers 568), est un saint breton. Ce saint catholique et orthodoxe de l’époque de l’émigration bretonne en Armorique apparaît dans la vita Hervei, récit tardif du XIIIe siècle qui est un des nombreux exemples de la littérature hagiographique bretonne dans laquelle l’écart entre historiographie et hagiographie est difficilement perceptible.
Saint guérisseur, il est fêté le 17 juin dans des églises et chapelles, essentiellement en Basse-Bretagne, où se déroule son pardon. Voici ce qu’indique le site nominis :
A part saint Yves de Tréguier, il n’est pas de saint aussi populaire que lui en Bretagne. Il était né dans une famille de bardes. Aveugle depuis son jeune âge, guidé par un loup, selon la légende, il mena une vie de pèlerin.
Un jour cependant, il se fixa à Plouvien, puis à Lan-Houarneau (Herwan ou Hervé en breton) où il se consacra à Dieu pour en chanter les louanges dans le monastère qu’il y fonda.
La statue de Saint-Hervé accompagné de son loup est posée sur le tombeau de Saint-Urfold. (commune de Bourg-Blanc 29860) ->
« Saint Hervé est un saint du Léon, il naquit à l’aube du VIe siècle à Lanrioul en Plouzévédé. Né aveugle, il apprit sur les genoux de sa mère le chant des psaumes et des hymnes, puis s’en fut à l’école de l’ermite Arzian. Jeune homme, il se consacra à Dieu sous la houlette d’un moine de sa parenté, Urfold, à Lanrivoaré. C’est là qu’un jour un loup tua l’âne avec lequel Guic’haran, le guide d’Hervé, labourait; sur l’injonction d’Hervé, le loup prit la place de l’âne et acheva le travail… »
– Hervé, aveugle ermite breton du Moyen Age, a laissé à la postérité son cantique du Paradis. Il témoigne de la joie du saint à vivre dans la présence du Christ.
Un internaute nous écrit:
« Selon la légende, Saint Hervé vivait avec ses loups à l’endroit qui s’appelle actuellement l’ermitage Saint-Hervé à Tréouergat (29290). Il s’agit d’un petit bois où on peut encore trouver les traces une ancienne chapelle, d’un abri (sans doute celui de Saint Hervé), ainsi qu’une fontaine qui laisse toujours couler de l’eau. Tout le monde ignore à quoi ressemblait cet endroit du temps de Saint Hervé, mais les traces manifestes sont troublantes. Excepté son abri, la chapelle a été rasée ainsi que quelques autres murs alentours; seules les premières pierres décrivent le tracé des parois au sol. Joli petit endroit, fascinant par son mystère. »
En Bretagne, au VIe siècle, saint Hervé, ermite. Ses yeux furent, dit-on, privés de la lumière terrestre dès sa naissance, mais ouverts à celle du paradis, dont il chantait les joies avec bonheur.
Photo : DR
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