Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 16 Juin c’est la St Similian (Similien)
On a très peu de sources biographiques à son sujet. Il serait, semble-t-il, à l’origine de l’évangélisation de saint Donatien et de son frère saint Rogatien, devenus par la suite comme lui saints patrons de la ville de Nantes (inscrits au martyrologe hiéronymien en 592).
Au début du IVe siècle, saint Similien, troisième évêque de Nantes, se voit donner le titre de grand confesseur par saint Grégoire de Tours donne le titre de grand confesseur.
Saint Similien, que les listes épiscopales du moyen âge donnent comme second successeur de saint Clair, est le premier évêque de Nantes dont le nom ait été retenu par les documents de l’époque mérovingienne. Il figure avec celui des martyrs Rogatien et Donatien dans le Martyrologe hiéronymien (592). À la même époque, l’historien Grégoire de Tours rapporte que, du temps du roi Clovis (481-511), la ville de Nantes fut miraculeusement préservée des barbares par l’intervention des saints martyrs Donatien et Rogatien et de saint Similien, le grand confesseur; il parle ensuite de la basilique de l’évêque Similien.
Deux martyrs et un grand évêque, tels sont, au VIe siècle, les protecteurs de l’Église de Nantes. Si les martyrs moururent pour le Christ au IIIe siècle, c’est au IVe que vécut très vraisemblablement l’évêque Similien.
(Notices des Offices propres de l’Église de Nantes où Saint Similien, évêque, est fêté le 16 juin)
Photo : DR
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