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Législatives 2024. Les députés détestent repartir en campagne

Coup de baguette magique : grâce à l’article 12 de la Constitution (« Le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale »), les 37 députés de Bretagne ont été priés de regagner leur circonscription. Ce mandat aura été court puisqu’ils tous été élus le 19 juin 2022 (second tour). Du côté de la majorité, on trouve d’abord les 15 Renaissance : Hervé Berville-Chantal Bouloux (Dinan), Eric Bothorel (Lannion), Annaïg Le Meur (Quimper), Didier Le Gac (Brest-Plabennec), Sandrine Le Feur (Morlaix), Graziella Melchior (Landerneau), Liliana Tanguy (Douarnenez), Laurence Maillart-Méhaignerie (Rennes-Cesson-Sévigné), Christine Le Nabour-Cloarec (Vitré), Mounir Belhamiti (Nantes-Orvault),Yannick Haury (Paimboeuf), Sophie Errante (Vertou), Nicole Le Peih (Pontivy),Jean-Michel Jacques (Hennebont), Lysiane Métayer (Lorient). Ensuite les 5 Modem : Mickaël Cosson (Saint-Brieuc), Erwan Balanant (Quimperlé), Sarah El Haïry-Luc Geismar (Nantes-Carquefou), Sandrine Josso (Guérande), Jimmy Pahun (Auray). Enfin les 3 Horizons : Thierry Benoît (Fougères), Anne Le Hénanff (Vannes), Jean-Charles Larsonneur (Brest) ; mais ce dernier a quitté la majorité pour se réfugier chez les non-inscrits.

La droite LR se limite à deux députés : Marc Le Fur (Loudéac) et Jean-Luc Bourgeaux (Saint-Malo). Avec ses six députés, La France insoumise est bien présente en Bretagne : Murielle Lepvraud (Guingamp), Frédéric Mathieu (Rennes-Bruz), Mathilde Hignet (Redon), Andy Kerbrat (Nantes centre), Ségolène Amiot (Nantes-Saint-Herblain), Matthias Tavel (Saint-Nazaire). Le PS fait figure de parent pauvre avec seulement trois députés : Mélanie Thomin (Carhaix), Claudia Rouaux (Rennes-Montfort-sur-Meu), Mickaël Bouloux (Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande). Quant aux écologistes, grâce à l’opération Nupes, ils ont pou récolter deux circonscriptions : Nantes-Rezé (Julie Laernoes) et Châteaubriant (Jean-Claude Raux). Pour terminer, il faut citer l’inclassable Paul Molac (régionaliste, Ploërmel) qui parvient à se faire élire en dehors des partis parisiens et des étiquettes.

12,5 % des inscrits correspond souvent à 20 % des exprimés

Les élections législatives de 2024 risquent de réserver quelques surprises en Bretagne. Question importante : est-ce que le RN est capable de maintenir des candidats au second tour ? Rappelons l’article L. 162 du code électoral : « Nul ne peut être candidat au deuxième tour s’il ne s’est présenté au premier et s’il n’a obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 p. 100 des électeurs inscrits. » De ce fait, en 2022, aucun candidat RN n’était parvenu à figurer au second tour. Si bien que les électeurs de Marine Le Pen – des contestataires anti-Macron – avaient souvent voté au second tour pour des candidats LFI ou PS et permis la défaite du candidat macroniste. Le cas le plus célèbre fut Carhaix où le sortant Richard Ferrand (LREM) fut sorti par Mélanie Thomin (PS) grâce au renfort des électeurs RN. Dans d’autres circonscriptions, les électeurs RN ont permis l’élection de la candidate de gauche ; on peut citer l’exemple de Redon (Mathilde Hignet, LFI), de Guingamp (Murielle Lepvraud, LFI), de Montfort-sur-Meu (Claudia Rouaux, PS). Mais, cette fois, si des candidats RN parviennent à franchir la barre des 12,5 % des inscrits, ils se maintiendront au second tour ; ce qui pourrait provoquer la défaite du sortant LFI ou PS et rendre service au candidat macroniste.

Ces élections législatives pourraient prendre la tournure d’un référendum : ou bien pour ou contre Macron pour les uns, ou bien pour ou contre Le Pen pour les autres. C’était comme ça à l’époque de Charles de Gaulle. Le chef de l’Etat devenu chef de campagne va sans doute chercher à obliger les électeurs à choisir leur camp. De préférence le sien, en se présentant comme le seul rempart efficace face à Marine Le Pen.

Bernard Morvan

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “Législatives 2024. Les députés détestent repartir en campagne”

  1. Ronan dit :

    Bonjour, Monsieur Bernard MORVAN a tout écrit et je partage entièrement son avis et je pense que cette élection est un piège (faites vous en une opinion en allant voir les vidéos de Florian PHILIPPOT sur You Tube et aussi celles de TV libertés et Charles GAVE et aussi Marc TOUATI). Nous sommes gâtés. Salut.

  2. Elizabeth du MESNIL dit :

    Même si Ronan a raison… à force d’asséner lourdement ses convictions personnelles il devient contre productif.

  3. anonyme dit :

    Place des grands hommes.

    Les périodes charnières de l’histoire ont ceci de particulier qu’elles révèlent aux peuples les grands hommes … et les petits. Celle que nous vivons ne semble pas faire exception à la règle et la réalité écrase la fiction.
    Aux actualités télévisées un ancien Président de la République, grand donneur de leçons de morale, a mangé de manière répugnante son chapeau sans grand effort apparemment même si à la fin il était rouge et transpirait beaucoup.
    Au royaume de la lèche nous avons vu un roi.
    Libre à chacun d’allonger la liste des petits hommes qui n’en doutez pas sera longue comme un jour sans pain contrairement à celle des grands hommes qui elle ?

  4. anonyme dit :

    Place des grands hommes (suite)
    Notre homme s’apprête à faire don de sa personne au pays en redevenant député.
    Lui qui reçoit déjà tant de l’état devrait rester idéaliste jusqu’au bout et faire don de sa future indemnité parlementaire à l’ Oeuvre des Orphelins de la Préfecture de Police. Ce serait louable et s’il quittait la présidence de « la France s’engage » ce le serait encore plus.

  5. Bertrand dit :

    Quel que soit la prochaine majorité, l’héritage de Macron va être très lourd à gérer, surtout s’il reste en place pour mettre des bâtons dans les roues à toute tentative de remise en ordre 🫤

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