A la découverte des Saints Bretons. Le 13 Juin c’est la Saint Herbot

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 13 Juin c’est la Saint Herbot

Saint Herbot (confondu souvent avec saint Herblon, à moins qu’il ne s’agisse du même saint), il est aussi appelé saint Hermelan (à ne pas confondre avec Hermeland d’Indre) fait partie des saints bretons semi-légendaires, non reconnus officiellement par l’Église catholique. Son culte était très populaire chez les paysans bretons qui voyaient en lui un protecteur des chevaux et des bêtes à cornes. C’est l’un des saints bretons les plus réputés par la ferveur populaire.

Une des graphies les plus courantes est Herbaut conforme à l’évolution française du germanique Haribald qui signifie armée et audacieux. Autres formes : ErbaudHerbautHerboth, Sa vie en latin, tardive, est la Vita Herbaudi.

Les indications sur la vie de ce saint breton du vie siècle sont très peu nombreuses et son existence historique n’est même pas confirmée, certains pensant qu’il ne serait qu’un avatar du roi celte Gwar ou Guéor, lui aussi mythique, qui aurait été enterré sous le tumulus du Roc’h Bleingueor qui surplombe le hameau de Saint-Herbot.

Il est aussi parfois assimilé à saint Erblon. Albert le Grand écrit, parlant de saint Erblon : « Es eveschez de Léon, Tréguer et Cornouaille, il est en grande vénération, et l’appellent saint Herbauld. »

Une notice écrite au xive ou xve siècle concernant la vie de ce saint aurait existé autrefois à Berrien, mais elle a été perdue et elle n’est connue que par des sources indirectes.

La tradition chrétienne le dit issu d’une puissante famille de l’île de Bretagne, il serait venu en Armorique et se serait fixé d’abord à Berrien où il aurait vécu en ermite dans une forêt, obéi même des animaux sauvages, opérant de nombreux miracles et de fréquentes conversions.

Selon la légende, les femmes de Berrien s’ameutèrent contre Herbot parce que leurs maris perdaient leur temps à l’écouter au lieu d’ensemencer leurs champs ou de faucher leurs récoltes. Elles le pourchassèrent, allant jusqu’à lui jeter des pierres. Herbot se mit en colère, prédisant que les habitants de Berrien ne pourront jamais désempierrer leur paroisse (c’est une explication légendaire des chaos de pierre du Huelgoat, qui n’était alors qu’un hameau de Berrien) et condamnant les habitants du hameau de Nank à ne jamais pouvoir labourer avec des bœufs car ils avaient refusé de lui en prêter.

Herbot se réfugia au Rusquec (en Loqueffret) où il fut bien reçu ; il se construisit une maison, faisant le commerce des bestiaux. Il entendait, disait-on, leur langage et n’était jamais aussi content que lorsqu’il pouvait converser librement avec eux, et commença à faire des miracles. Il fut inhumé à Saint-Herbot où son gisant se trouve dans l’église. Aussi, lorsqu’il entra au paradis, il demanda à devenir leur saint patron. La protection qu’il est supposé apporter aux bêtes à cornes l’a conduit à être très présent dans le milieu rural.

En 869, ses reliques auraient été transportées au monastère de Beaulieu, en Touraine, puis confiées aux chanoines de la collégiale établie dans le château de Loches ; une partie des reliques aurait été transportée dans l’église Saint-Hermelan de Rouen, brûlée par les calvinistes en 1562.

Crédit photo : DR

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3 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 13 Juin c’est la Saint Herbot”

  1. olivier mace dit :

    N’ayant pas vu le 14 juin je vous propose:
    Le 14 Juin c’est la Saint Devneg
    Ce saint originaire du Pays de Galles est honoré à Pommerit-Jaudy et Rospez.Evêque gallois de Pembroke du 5e siècle, émigre en petite Bretagne.
    Moine gallois de la maison de Cunedda, fils d’Ithel ab Ceredig ab Cunedda Wledig. Il prêcha dans le Pembrokeshire, au Pays de Galles, puis se rendit en Bretagne. Plusieurs églises portent son nom.
    La petite église de St Dogwell dans un coin ombragé à côté du ruisseau Anghof, affluent du Cleddau occidental, se trouve à proximité du manoir de Sealyham. St Dogfael, fils du roi de Ceredigion, mourut en 505 après avoir érigé cette église et la fondation de St Dogmaels à Llandudoch sur le Teifi. Une pierre commémorative du 5ème ou 6ème siècle dans le cimetière, récupérée à l’origine comme un poteau de porte à Little Treffgarne, témoigne des premiers établissements chrétiens locaux. Les plaques murales sur l’église rendent compte du domaine de Sealyham, en lien avec la carrière du pirate Barbe Noire et la célèbre race de Sealyham Terriers. Les sculptures zoomorphes rencontrées pour la première fois dans les chapiteaux de Llawhaden se répètent ici sur les chapiteaux des arcades qui séparent la nef et le chœur du côté sud.
    la chapelle Saint-Dogmael (ou Saint-Dogmel, ou Saint-Thomel) datée du XVIIème siècle et restaurée en 1921. Il s’agit d’un petit édifice de forme rectangulaire possédant, à son sommet, un petit campanile surmonté d’une croix

  2. Morvac'h dit :

    N’ayant pas vu le 15juin je vous propose:
    Le 15 juin c’est la Sainte Viviana
    Sainte Bibiana (Bibiane, Viviana ou Vivian) est une vierge romaine martyre. La première mention dans une autorité historique authentique se trouve dans le Liber Pontificalis , où la biographie du pape Simplicius (468-483) déclare que ce pape « a consacré une basilique de la sainte martyre Bibiana, qui contenait son corps, près du ‘palatium Licinianum’ » (éd. Duchesne, I, 249). La Basilique de Santa Bibiana lui est dédiée.

    Légende
    Selon la légende, Bibiana était la fille d’un ancien préfet, Flavianus, banni par Julien l’Apostat. Sa femme Dafrosa et ses deux filles, Demetria et Bibiana, ont également été persécutées par Julian. Dafrosa et Demetria sont mortes de mort naturelle et ont été enterrées par Bibiana dans leur propre maison; mais Bibiana fut torturée et mourut des suites de ses souffrances. Deux jours après sa mort, un prêtre nommé John a enterré Bibiana près de sa mère et de sa sœur dans sa maison, la maison étant ensuite transformée en église. Il est évident que la légende cherche à expliquer de cette manière l’origine de l’église et la présence en elle des corps des confesseurs susmentionnés. Le récit contenu dans les martyrologes du IXe siècle est tiré de la légende.

  3. Raymond NEVEU dit :

    Plus prosaïquement c’est le protecteur de nos chevaux et nous le retrouvons à St Herbot.

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