Le 6 juin 2024, l’Association Chimie Du Végétal (ACDV) a publié une lettre ouverte adressée aux députés européens, soulignant l’importance de la chimie biosourcée pour l’industrie européenne. Cette lettre met en avant les bénéfices économiques et environnementaux de cette filière, tout en appelant à une politique industrielle cohérente pour soutenir son développement.
Un Potentiel Non Exploité
La chimie biosourcée, contrairement à d’autres régions du monde, n’est pas encore pleinement exploitée en Union européenne. Pourtant, sans une dé-fossilisation progressive de la chimie, il sera difficile d’atteindre les objectifs de décarbonation de l’UE. La chimie biosourcée représente un pilier essentiel de la bioéconomie et de la transformation de la biomasse, contribuant significativement à la réduction des émissions de CO2.
Bénéfices Environnementaux et Économiques
En substituant les matières fossiles par des ressources issues de la biomasse, les produits biosourcés réduisent les émissions de CO2. En France, cette substitution évite chaque année environ 1,5 million de tonnes de CO2, soit environ 475 000 tonnes-équivalent-pétrole. De plus, les filières de la chimie biosourcée offrent des débouchés stables pour les agriculteurs et sylviculteurs, tout en employant 165 000 personnes. Les entreprises du secteur enregistrent une croissance annuelle de 6 à 8 %, principalement grâce à une recherche dynamique.
Défis Structurels
Les filières de la chimie biosourcée transforment une variété de biomasses en produits de la vie quotidienne tels que cosmétiques, peintures, plastiques et détergents. Cependant, leur développement est freiné par des défis structurels affectant leur compétitivité. Il est crucial que l’Union européenne mette en place une politique industrielle globale pour promouvoir et encourager la mise à l’échelle des infrastructures et créer des chaînes d’approvisionnement innovantes et résilientes.
Appel à une Stratégie Industrielle Coherente
Pour maintenir sa souveraineté et participer significativement à la dé-fossilisation de l’économie, l’UE doit adopter une politique industrielle réfléchie pour la chimie biosourcée. Cela comprend :
- Intégration de filières et de chaînes de valeur complètes en Europe.
- Incitations à la recherche et à l’innovation.
- Création d’emplois qualifiés et de compétences technologiques.
- Soutien du revenu agricole.
- Fixation de capitaux.
Initiatives Requises
Pour assurer la pérennité et le développement des filières biosourcées, ainsi que pour maintenir la compétitivité de l’Europe face à la concurrence internationale, la lettre de l’ACDV propose plusieurs initiatives :
- Grand Emprunt Communautaire : Financer l’innovation dans la chimie biosourcée et les biotechnologies industrielles.
- Incitations Fiscales et Réglementaires : Accélérer la dé-fossilisation de la chimie en remplaçant le carbone fossile par du carbone biogénique.
- Financements et Net Zero Industry Act : Élargir les financements et accélérer la mise en œuvre du Net Zero Industry Act.
- Buy European Act : Prévoir un volet pour les productions écologiquement vertueuses.
- Équité de la Concurrence : Assurer une concurrence équitable avec les acteurs non européens.
- Écolabel Européen : Intégrer l’impact carbone dans les critères de labélisation.
- Biomasse Durable : Améliorer la disponibilité et l’accessibilité en biomasse durable pour garantir la souveraineté des filières.
- Harmonisation des Dispositifs : Harmoniser les dispositifs de l’UE en faveur de la réindustrialisation et de la transition écologique.
Pour l’ACDV, l’Union européenne doit s’engager pour que, d’ici 2050, les filières de la chimie biosourcée puissent substituer encore plus de carbone fossile par du carbone provenant de la biomasse, qu’elle soit agricole, forestière ou marine. Cela doit se faire dans le cadre d’une stratégie durable et vertueuse, tant sur le plan économique qu’écologique et humain.
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Une réponse à “Industrie Européenne : La chimie biosourcée, une solution d’avenir ?”
Que de vœux pieux ! Dommage qu’il ait un petit problème à tout ça : L’Europe. Confier quoi que ce soit aux bon-à-riens de Bruxelles équivaut à refiler les clefs du poulailler au renard. À part gaspiller notre pognon en concoctant des règlements à la con et des usines à gaz sans queue ni tête, ces loosers ne servent à rien. Si il y a quelque chose de valable à tire de cette chimie biosourcée, c’est à la France de le réaliser chez nous et surtout ne pas confier ce rôle à des bureaucrates bornés et tatillons. On voit où mène les politiques agricoles et industrielles issues de l’UE, à la catastrophe !