A la découverte des Saints Bretons. Le 8 juin c’est la Saint Medar

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 8 juin c’est la Saint Medar

Saint Médard de Noyon (en latin Medardus) est né en 456 à Salency en Picardie et il est mort le 8 juin 545 à Noyon. La Saint-Médard se fête le 8 juin.

Fils de Nectardus, un noble franc, et de Protagia, une noble Gallo-Romaine. Frère jumeau de saint Gildard, archevêque de Rouen.

Histoire

Saint Médard manifeste une grande compassion pour les plus démunis dès sa plus tendre enfance. On raconte qu’il donna un jour ses habits neufs à un mendiant aveugle presque nu et que lorsqu’on lui demanda ce qu’il avait fait de ses habits, il répondit qu’il avait été touché par la misère de ce pauvre homme et n’avait pu s’empêcher de lui donner ses habits. Une autre fois il donna un des chevaux dont son père lui avait confié la garde à un pauvre homme qui venait de perdre le sien à la tâche et n’avait pas les moyens d’en acheter un autre. Mais le soir quand il ramena les chevaux à son père et que celui-ci les compta il n’en manquait aucun.

Il fit ses études ecclésiastiques avec son frère à Vermand près de Saint-Quentin.

Les annales disent que lui et son frère assistèrent saint Remi, lors du baptême de Clovis en la cathédrale de Reims en 496.

En 530 lors du décès de l’évêque de Vermand, il fut nommé à sa place par l’évêque saint Remi de Reims. Il s’installa dès 531 à Noyon, ce qui est à l’origine du transfert du siège épiscopal. Les motifs restent discutés. La tradition de l’église de Noyon l’explique par une dévastation de Vermand lors des guerres entre les rois mérovingiens et par la présence d’une très petite enceinte à Noyon, plus aisée à défendre. Mais Médard était natif de Salency, village voisin de Noyon. La proximité de la capitale de Soissons peut aussi avoir joué un rôle.

En 532 à la mort de saint Éleuthaire évêque de Tournai, les habitants de cette ville le réclamèrent comme évêque. Il refusa d’abord mais le roi Clotaire insista et il accepta. Il fut alors nommé par le pape Hormisdas à l’épiscopat de Tournai, unifiant le diocèse de Tournai avec celui de Noyon (union qui dura jusqu’en l’an 1146). À Tournai il réussit à convertir un grand nombre d’idolâtres.

Il mourut à Noyon, ses reliques furent transportées près de Soissons où fut érigée l’abbaye de Saint-Médard. Des reliques de saint Médard ont été conservées dans l’église Saint-Médard à Paris et s’y trouvent encore.

La légende

La légende dit que lorsqu’il était enfant, il fut protégé de la pluie par un aigle qui ouvrit ses ailes au dessus de lui.

Il est fait référence à saint Médard dans La Légende dorée de Jacques de Voragine : « Vers l’an 490… fleurirent deux frères utérins, saints Médard et Gildart, qui naquirent le même jour, moururent le même jour et furent béatifiés le même jour ».

On le représente la plupart du temps en évêque, avec la crosse épiscopale. Souvent aussi, il a la bouche entrouverte et montre ses dents, parce qu’il était aussi invoqué contre le mal de dent. En plus de sa représentation avec un aigle le survolant, il figure aussi avec un cœur, symbolisant sa charité.

Patronage

Patron des agriculteurs, faiseur de pluie. Les migraines, les névralgies, le traitement des maladies mentales, de la folie étaient également de son ressort.

Les Proverbes

  • Saint Médard grand pissard, il pleut quarante jours plus tard.
  • S’il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard, à moins que saint Barnabé ne lui donne un coup de pied ou ne lui coupe l’herbe sous le pied.
  • Pluie à la Saint-Médard durera quarante jours plus tard, à moins que la saint Barnabé ne vienne lui couper le nez (ne ferme le robinet).
  • Soleil à la Saint-Barnabé, Médard a le nez cassé.
  • Saint Barnabé reboutonne la culotte de saint Médard.
  • Saint Barnabé, la journée clairette de saint Médard, rachète.

C’est de nouveau saint Médard qui abreuve ses poulains.

Photo : DR

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