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Elections européennes. Un choix crucial pour les nations européennes dimanche 9 juin 2024 [L’Agora]

Dans quelques jours, les peuples de l’Union Européenne vont aller voter. Jusqu’à présent, ces élections « routinières » ne faisaient guère vibrer les foules et les taux de participation restaient modestes.

La guerre qui oppose en apparence la Russie à l’Ukraine n’est qu’un masque étroit qui se craquèle de plus en plus, laissant apparaître la réalité d’une confrontation entre la Russie et l’OTAN.

Mais l’observateur avisé en élargira l’horizon à celui d’un conflit beaucoup plus universel puisque mettant en opposition deux visions d’un monde futur, celle d’un monde monopolaire sous domination occidentale ou celle d’un monde multipolaire qui conserverait les souverainetés nationales.

Cette guerre en Ukraine était à l’état latent depuis la fin de l’URSS et Zbignew Brzezinski l’avait pressenti, sinon entrevu, dans « le grand échiquier » publié en 1997. Il avait décrit l’Ukraine comme le bélier qui permettrait aux États-Unis de fracturer la Russie, dont le redressement était largement amorcé, afin de rester seuls en lice pour dominer le monde.

Entièrement accaparés, voire hypnotisés par la Russie, les stratèges américains ont préféré ignorer l’évolution d’un monde qui, à leurs yeux, ne comptait pas. Pire encore, ils avaient comme seule boussole la vision de John MacKinder, sorte de leg intellectuel transmis par la diplomatie (et la finance) britanniques. On peut résumer la pensée de Mac Kinder en deux points : les puissances maritimes doivent dominer le monde et les continents ne doivent en aucun cas avoir des infrastructures terrestres qui dériveraient les marchandises de l’acheminement maritime.

Parmi les continents, il en est un qui est particulièrement visé : l’Europe.

Les Britanniques ont toujours redouté un rapprochement entre les pays de l’Europe de l’Ouest et ceux de l’Europe de l’Est et toujours fait en sorte depuis le XIXème siècle, notamment au moyen de guerres successives, que les pays européens soient toujours en guerre.

A la fin de la seconde guerre mondiale, la guerre froide a pris le relais en se matérialisant par un infranchissable « rideau de fer » et après la fin de l’URSS, c’est l’OTAN qui, en s’étendant progressivement vers l’Est,  a empêché toute tentative de rapprochement, notamment entre l’Allemagne et la Russie.

Etait-ce dans l’intérêt de l’Union Européenne ?

Dès son retour aux affaires en 1958, De Gaulle, qui était très sincèrement européen, s’est opposé à la vassalisation de l’Europe par les Etats-Unis, car il avait parfaitement compris que le projet américain pour l’Europe était dans l’intérêt exclusif de ces derniers.

Persuadé, à juste titre, qu’ils ne poursuivaient qu’un seul objectif qui était de faire de l’Union Europe un espace sans frontières intérieures ou extérieures, faisant disparaître les États-nations et fusionnant les peuples dans une sorte de mélange où les cultures et les identités se trouveraient submergées, leur faisant perdre toute référence nationale.

Il s’opposa donc à toute intégration européenne sachant qu’elle était dictée par le seul intérêt américain. Toutes les tentatives faites pour tenter de convaincre les Allemands que l’Europe devait se construire et assurer par elle-même les secteurs « régaliens » comme sa défense et son indépendance énergétique ainsi que ses ressources industrielles se sont heurtées à un refus sans appel de la part des Allemands, qui avaient apparemment plus confiance dans les Américains que dans les Français. C’est une des raisons majeures pour lesquelles l’Union Européenne se trouve aujourd’hui prise dans un piège diabolique dont elle risque de ne jamais sortir.

Cette emprise américaine s’est trouvée relayée par un grand nombre de dirigeants européens et n’a fait que croître et embellir parce que ces dirigeants n’ont pas vu (ou pas voulu voir) le danger que cette perte totale d’autonomie allait impliquer. Nikola Mircovic, dans son livre « l’Amérique-Empire » écrit « Plutôt que de coloniser les pays, les Américains ont préféré coloniser leurs élites »

Le postulat d’une Amérique dominante, sinon pour l’éternité, du moins pour les décennies à venir, s’est imposé et, avec lui, la notion d’intérêt supérieur des nations et des États a tout simplement disparu en laissant la place à la fausse sécurité de la servitude.

Encore faudrait-il préciser que le peuple américain n’a pas grand-chose à voir avec tout cela. En réalité, seule une petite élite financiaro-mondialiste qui, au fil du temps, a elle-même colonisé les États-Unis, a su imposer sa vision d’un monde global sous sa domination.

C’est ce que Donald Trump appelle le « Deep State » auquel il a déclaré une guerre qui s’annonce sans merci s’il était réélu.

C’est cette même dépendance à nos « alliés américains » qui risque de nous précipiter dans un conflit auquel nous sommes totalement étranger et qui risque de se transformer en affrontement nucléaire entre la Russie et l’Europe, ce qui serait paradoxal…

Une stratégie géopolitique dans la lignée de celle des Anglais

C’est cette emprise qui a également empêché toute tentative de mettre en place une « Europe des Patries » qui se serait logiquement étendue de « l’Atlantique à l’Oural », permettant de combiner le dynamisme industriel de l’Europe de l’Ouest aux immenses ressources naturelles de la Russie.

La politique américaine de l’isolement entre l’Est et l’Ouest de l’Europe devait se compléter par une stratégie d’isolement entre la Russie et la Chine, mais celle-ci a échoué.

Au lieu de cela, la Russie est train de se tourner vers l’Asie et de constituer ce qui est vraisemblablement le socle d’une nouvelle géopolitique qui regroupera autour d’elle les trois-quarts de la population mondiale.

Les élections de 2024, un choix crucial pour le peuple français.

Logiquement, le rejet du référendum de 2005 portant sur le projet de traité constitutionnel aurait dû mettre un terme au projet fédéraliste au profit d’une Europe garante des souverainetés nationales.

Mais il n’en fût rien et sous le mandat du président Sarkozy, grâce a un aménagement discutable de la Constitution, un traité reprenant mot pour mot le texte rejeté a été adopté par les parlementaires français en 2009, sous forme d’un traité européen.

Ces élections de 2024 peuvent permettre au peuple français de renouveler son hostilité à la création d’un Etat fédéral européen qui ruinerait la souveraineté des peuples et des nations qui constituent l’Union Européenne. Les euro-fédéralistes ont toujours avancé sous un « faux-nez » qui masquait leurs intentions réelles. Le moment est venu de leur dire « non » tout comme les Français l’ont fait en 2005.

Et peu importe le choix de telle ou telle liste, dès lors qu’elle s’inscrit dans le maintien de la souveraineté de la nation. Pour tromper les électeurs, on parle du « souverainisme européen », mais ce n’est qu’un écran de fumée qui n’a aucune réalité. Il n’y a pas de peuple européen ni de nation européenne et il n’y en a pas besoin pour construire une Europe des nations et des patries qui œuvreraient ensembles en coopérant mutuellement. C’est ce type de coopération, souhaitée par De Gaulle, au niveau des entreprises et non des Etats, qui a permis de réaliser l’Airbus.

L’Europe fédérale n’est qu’un leurre destiné à inventer un nouveau type de territoire qui deviendrait l’appartement-témoin de la future mondialisation monopolaire.

La majorité des peuples de la Terre semblent lui préférer la perspective d’un monde « multipolaire » et c’est cette nouvelle architecture qui a toutes les chances de l’emporter.

Opter aujourd’hui pour un fédéralisme européen reviendrait à nous mettre sur une « voie de garage » en faisant disparaître nos nations avec tout ce que cela implique.

L’analyse du scrutin devra avant tout s’interpréter comme un nouveau référendum pour ou contre le fédéralisme européen.

Jean Goychman

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Crédit photo : DR

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10 réponses à “Elections européennes. Un choix crucial pour les nations européennes dimanche 9 juin 2024 [L’Agora]”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    Comment fait-on pour être encore, en 2024, amateur et acteur d’une farce électorale ? Ce sera le changement dans la continuité, comme d’habitude, le système veille, mais le bon citoyen aura fait son devoir … et continuera à se faire rouler dans la farine ! Tout est bon !

  2. louis dit :

    est ce qu’on peut m’expliquer ce que veut réellement l’amérique est ce la destruction totale d el’europe ou bien défendre seulement l’ukraine? je parlerais pas du comportement irrationnel de macron a ce problemme lui meme en est déja un pour nous , voulant entrainé un pays économiquement moribond dans un conflit nucléaire , c’est dire l’état mental de l’individu !

  3. Gaï de Ropraz dit :

    C’est probablement dûr à l’admettre, mais ce qui ressort de cet article est exact : l’influence des USA est néfaste au déploiement et l’avènement de l’Europe. En effet, aux yeux des USA, l’Europe devient un concurrent redoutable. Et tout autant, comme je le rappelle souvent, c’est l’Allemagne qui entraînera l’Europe à sa decadence, ou sa dépendance envers les USA. L’Allemagne, est, etait, et restera l’ennemi Number One de l’Europe.

  4. mouchet dit :

    Excellent article géo-économique et stratégique qui aurait du faire appel au pourquoi des USA à vouloir la suprématie mondiale ? Je vais tacher d’expliquer succinctement après la pseudo délivrance de 1945 la 2ème guerre mondiale voulue par les USA en aidant successivement Hitler de 1933 à 1938 pour luter contre le communisme de l’ex URSS puis en aidant cette URSS en voyant le danger du III Reich se mettre partout en Europe déjà aux mains du dollars après 1929. Donc le dollars depuis 1945 a développé la masse monétaire de près de 1,8 million de milliards actuel, faisant la suprématie des USA et leur monnaies endettés avec les hors bilans bancaires des USA, avec des dettes de plus de 200’000 milliards irremboursables. Donc une suprématie à crédit que les débiteurs financent à leur insu. la Chine créancière de 3’600 milliards envers les USA qui a depuis 2008 avec la Russie créé leurs propres banques d’échanges et d’investissement 100 fois le FMI en volume financiers. Alors oui c’est une guerre des dettes des USA cigales et mégalomanes, une sorte de sionisme mercenaire qui veut la suprématie sur le monde, contre le reste de l’humanité fourmis avec 50% des ressources. Les BRICS donc qui refusent la suprématie du dollars à crédit de l’occident. Qui gagnera donc ? 7 milliards d’habitants contre 1 milliard d’autres occidentaux. Ce que les USA avaient minimisé, la Russie avec tous les pays des BRICS 12 en plus alors que l’OTAN a eu juste 2 pays et encore avec des pressions, qui se divisent maintenant. La Russie a su anticiper et chapeau bas pour Monsieur Poutine un tout grand monsieur très intelligent qui a su entrevoir avec la Chine les projets des USA . En final donc les BRICS très nombreux contournent donc le dollars à 100% en échanges commerciaux. L’Amérique du Sud entrant aussi dans les BRICS et Mr Poutine le confirment ne voulant en aucun cas une guerre contre les USA et l’OTAN inutile pour le commerce le gaz, le pétrole et tous les minerais. Les USA et l’OTAN au contraire voulant une guerre contre la Russie justifiant ainsi l’effondrement des dettes de l’occident, du dollars et de l’utopie économique alors que la Russie n’a pas de dettes. Le plus inquiétant dans tout cela c’est la fabrication de 6’000 milliards d’armement annuels qui font une bonne partie du réchauffement de la terre et la pauvreté de 1 milliards d’habitants de la terre. Nous irons donc nul part avec une catastrophe écologique que l’on va payer très très cher.

  5. xavier dit :

    suite au resultats des votes de dimanche soir, Macron devrait etre destitué…..

  6. Kal Igula dit :

    Macron et ses acolytes ont déjà chié dans le froc. Au soir du 09 juin, ça va puer à dix lieues.

  7. Henri dit :

    En 2005, les Français ont voté contre le Traité européen, et en 2007, les foutriquets du Conseil constitutionnel ont validé le « oui ». Dimanche, je ne sais encore si je m’abstiendrai ou si je déposerai un bulletIn où j’aurai écrit « Aux chiottes l’UE ».

  8. ubersender dit :

    Il n’y aura ni destitution, ni démission, ni dissolution. Rien ne bougera, tout restera figé : le joueur de flûte continuera à emmener le troupeau en direction de la falaise pour l’y précipiter … en agitant le spectre de l’ours russe qui, soi-disant, court derrière… avec la bénédiction des parlementaires qui veulent profiter de leurs mandats jusqu’à la fin. Une seule petite lueur d’espoir : que des élus souverainistes puissent infiltrer les institutions européennes pour porter la voix de la France comme Nigel Faradje l’a fait pour le Royaume Uni.

  9. patphil dit :

    ça ne servira à rien, du moins pas à grand chose, mais ça me permettra au moins à faire savoir mon opinion à nos zélites (qui devraient s’en contreficher)

  10. Ubersender dit :

    Si vous optez pour la deuxième solution, vous aurez perdu le temps de votre déplacement car l’effet sera strictement identique à celui de la première : votre bulletin ne sera pas pris en considération … Donc, si vous voulez dire « aux chiottes l’UE », votez pour un candidat souverainiste qui propose le Frexit, même si nous savons que ce n’est pas encore pour demain soir ; mais il faut un début et forcer le verrou médiatique. Peu importe pour lequel car chaque candidat souverainiste est assuré … d’un petit score égal au petit temps d’antenne qui lui a été alloué … soit très tôt le matin, soit très tard le soir. Mais, au décompte, on additionnera les scores respectifs et, là, on aura peut-être une bonne surprise quant à l’état de l’opinion en France sur le sujet, contrairement à ce que les mainstream nous martèlent jour après jour.

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