Corée du Nord. Kim Yo-jong, la princesse rouge

Août 2022 : une femme prend la parole lors d’un meeting organisé par le comité central du Parti du travail de Corée pour célébrer sa victoire contre le Covid-19. Face à son frère encore amoindri par le virus, Kim Yo-jong s’affirme en femme d’État, dans un régime dictatorial pourtant façonné par un imaginaire dynastique patriarcal et moyenâgeux. Un temps scolarisée, comme son frère, à Berne, en Suisse, elle apparaît pour la première fois publiquement le 20 décembre 2011 aux funérailles de son père, Kim Jong-il. Personne ne peut prédire alors la place qu’on réserve à la jeune femme, née en 1987, au sein du « système Kim ».

En 2018, sa présence, à quelques mètres seulement de Mike Pence, alors vice-président américain, aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, suscite la fascination des Sud-Coréens. Soutien affirmé du leader suprême, auquel elle est liée par une solide confiance fraternelle, Kim Yo-jong se forge une réputation internationale lors des grandes rencontres avec Séoul et Washington qui ont lieu entre 2018 et 2020.

Portrait d’une dictatrice

Relatant la trajectoire de cette princesse de l’ombre, Pierre Haski offre un retour sur l’histoire de la dynastie Kim, dont le règne dure depuis soixante-dix ans. Cachée dès l’enfance aux yeux du monde entier, destinée à rester au second plan, elle apparaît, au côté de son frère, en « mère de la nation », aussi séduisante pour l’international que ferme et agressive à l’égard des « impérialismes » sud-coréen et américain. En images d’archives et à travers les témoignages de personnalités politiques de haut rang comme l’Américain John Bolton, ancien conseiller à la sûreté nationale, qui a croisé son chemin lors des sommets avec Donald Trump, ou Jeong Se-hyun, ancien ministre de la Réunification en Corée du Sud, ce film brosse le portrait d’une femme d’État, dont l’ambition pourrait la conduire à jouer un rôle primordial dans le destin de la péninsule coréenne et même au-delà, car elle pourrait bien devenir un jour la première femme dictatrice à avoir au bout de ses doigts une bombe atomique.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Corée du Nord. Kim Yo-jong, la princesse rouge”

  1. HAUCHERE Pierre dit :

    Donc , si je comprend bien , les futurs  » dictateurs de Pays hostiles au capitalisme ‘ sont formé dans les prestigieuses écoles occidentales !!!

  2. Maury dit :

    Oui et font des stages dans les multinationales us.

  3. patphil dit :

    homme ou femme, c’est le même moulin à parole

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