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Tom Vandendriessche (Vlaams Belang) : « Séparer la Belgique, pour la détruire et pour obtenir l’indépendance de la Flandre » [Interview]

Tom Vandendriessche est le candidat de tête du Vlaams Belang lors des élections européennes de juin 2024 en Flandre. Lionel Baland l’a rencontré en Belgique et interrogé en français pour Breizh-info.

Breizh-info : Combien d’élus obtiendrez-vous à l’issue du scrutin ?

Tom Vandendriessche : Le Vlaams Belang est le plus grand parti dans tous les sondages depuis 2019. Les derniers d’entre eux nous donnent à environ 27%. Nous devrions obtenir au moins quatre députés européens sur les 13 impartis au collège électoral néerlandophone de Belgique.
En 2004, lors des élections régionales en Flandre, nous avions déjà récolté 24 %, soit près d’un million de votes. Notre score devrait être encore plus élevé, en direction des 30 %, car, cette fois, le parti libéral et le parti démocrate-chrétien sont complètement effondrés. En France, la situation est la même : Les Républicains sont à 7 %.

Lors des premières élections européennes directes de 1979, le Parti démocrate-chrétien obtenait 30 % des votes en Flandre. Désormais, il est à 10%.

Le point le plus important pour les deux premiers partis de Flandre, la N-VA et le Vlaams Belang, est l’indépendance de la Flandre. Pour la première fois, les deux formations politiques obtiendront ensemble une majorité absolue en sièges au Parlement flamand lors des élections régionales se tenant le même jour. Or, le Parlement flamand et le Parlement belge se trouvent placés au même niveau dans la structure fédérale belge. La Flandre votant à droite et la Wallonie à gauche, la mise en place d’un gouvernement fédéral sera impossible, alors que la Flandre et la Wallonie formeront rapidement leur gouvernement régional respectif.

La Flandre se déclarera souveraine et entrera en négociation, comme la Tchéquie et la Slovaquie l’ont fait après l’implosion du Mur de Berlin et du communisme, avec le gouvernement wallon, pour séparer la Belgique, pour la détruire et pour obtenir l’indépendance de la Flandre.

Breizh-info : Pourquoi la Wallonie entrerait-elle en négociation, alors qu’elle n’y est pas contrainte et qu’elle ne désire pas voir la Belgique disparaître ?

Tom Vandendriessche : Car la situation financière des systèmes wallon et bruxellois est telle que ceux-ci sont en faillite. Les banques ne veulent plus leur prêter d’argent. En 2027, la région wallonne aura une dette de 200 % et la région bruxelloise de 300 %. La Flandre a une dette de 60 %. Si la Wallonie refuse de négocier, la Flandre peut augmenter sa propre dette en investissant dans ses écoles et dans sa sécurité sociale afin de faire passer sa dette de, par exemple, 60 à 80 %. Le monde financier réagira alors car la dette belge, en conséquence, sera, au total, plus élevée et la Wallonie devra diminuer ses dépenses, ce qu’elle ne désire pas réaliser car les citoyens wallons votent à gauche. Sinon, la Wallonie devra, comme la Grèce, entrer dans une phase d’économie budgétaire de droite. C’est une bombe atomique financière ! De plus, la Wallonie, si elle négocie avec la Flandre, obtiendra aussi son indépendance.

Breizh-info : Mais la différence entre la Tchécoslovaquie autrefois et la Belgique actuelle, c’est Bruxelles !

Tom Vandendriessche : Bruxelles est flamande. Saint-Denis appartient-elle au Maroc ou à la Tunisie ou à l’Algérie ? Non, c’est la France. Alors Bruxelles est une ville flamande, comme Anvers. C’est un territoire flamand, bien que nous reconnaissions que le français y est la langue dominante. D’ailleurs, la plupart des personnes belges qui parlent le français à Bruxelles sont des Flamands, mais qui sont francisés. Si vous retournez deux ou trois générations en arrière, ces gens sont des Flamands comme moi. Alors, qu’est-ce qu’un flamand ? Ce n’est pas seulement lié à la langue. Sinon, si je parle le chinois, je deviens chinois. Ce sont les traditions, la culture, la famille, l’héritage des Flamands. Nous proposerons aux Bruxellois une offre qu’ils ne pourront pas refuser. La Flandre est le seul partenaire qui peut aider Bruxelles et ses 300 % de dette en 2027. Elle dispose des moyens financiers, de l’économie, de la dynamique. Les Bruxellois francophones utilisent déjà des structures flamandes, comme les hôpitaux. Bien que Bruxelles soit sociologiquement et linguistiquement différente de la Flandre, elle appartient à la Flandre : elle est complètement entourée par la Flandre. Les options pour Bruxelles sont : soit le Flandre, soit l’indépendance. Bruxelles a un taux de chômage élevé et une dette importante, une forte immigration et une criminalité étendue.
Nous donnerons aux Bruxellois un statut spécifique au sein de l’État flamand : le bilinguisme. Nous ne toucherons pas aux droits linguistiques des francophones à Bruxelles.

Breizh-info : Le but, à long terme, n’est-il pas de voir la Flandre et les Pays-Bas s’unir ?

Tom Vandendriessche : La Flandre et les Pays-Bas sont horriblement séparés depuis presque 200 ans, mais rejoindre les Pays-Bas n’est pas facile, bien que nous parlions la même langue. La situation est la même que celle des Autrichiens et des Allemands. Les coutumes sont différentes. Les Pays-Bas sont influencés par le protestantisme, bien que de nombreuses personnes ne sont plus croyantes. Avec nos 22 millions d’habitants, nous sommes forts économiquement. Nous devons travailler le plus possible ensemble dans le domaine maritime, de la culture, de la langue, de l’histoire, mais nous ne formerons pas un seul pays.

Breizh-info : Quelle est la différence entre le parti nationaliste flamand N-VA et le parti nationaliste flamand Vlaams Belang ?

Tom Vandendriessche : La N-VA en 2014, c’était la même chose que le « truc » Sarkozy en France en 2007. Nicolas Sarkozy, qui allait nettoyer les banlieues au Kärcher, n’a rien fait, comme la N-VA, et les électeurs se sont sentis trahis.

Breizh-info : Mais si la N-VA accepte de gouverner avec le Vlaams Belang au niveau flamand, ne sera-t-elle pas exclue à tous les autres niveaux de pouvoir par les autres partis ?

Tom Vandendriessche : Les autres partis sont effondrés. Ils sont rejetés car ils ont trahi les électeurs. La fin d’un cycle et du régime s’annonce. Déjà en 2004, trois juges nommés politiquement et francs-maçons ont condamné [pour délit d’opinion, trois associations proches de] l’ancêtre de notre parti, le Vlaams Blok, qui a alors été contraint de changer de nom et de devenir le Vlaams Belang.

Breizh-info : Le Vlaams Belang rencontre des difficultés à récolter des voix à Bruxelles ?

Tom Vandendriessche : Oui, c’est vrai. Les néerlandophones sont peu nombreux à Bruxelles et nous y tendons la main aux francophones car leur avenir n’est pas ni avec la Wallonie, ni avec les immigrés à Bruxelles. Nous respectons les droits linguistiques et culturels des francophones à Bruxelles, mais en Flandre, c’est unilingue néerlandophone. C’est évident.

Breizh-info : Bruxelles est une ville globalisée, ce qui constitue peut-être aussi une des raisons des difficultés que le Vlaams Belang rencontre dans son implantation.

Tom Vandendriessche : C’est une sociologie très, très, très intéressante. Nous devons bâtir de nouvelles coalitions. Donald Trump a obtenu aux États-Unis de nombreux votes de personnes noires. Une évolution se produit au sein de nouvelles strates électorales parce que si vous êtes issu de l’immigration, par exemple, de la deuxième, troisième ou quatrième génération, que désirez-vous ? Vous voulez quelque chose de bon pour vos enfants ! Donc, certainement pas encore plus d’immigration ! La plupart des migrants qui ont obtenu une carte d’identité belge, que souhaitent-ils ? S’ils veulent être des islamistes radicaux, s’ils commettent des délits, nous leur retirons la nationalité et les expulsons. C’est la remigration, en effet, des islamistes, des criminels et des gens qui refusent de s’intégrer, de s’assimiler et de devenir flamands comme les Flamands. Cependant, nous n’avons pas une vision strictement ethnique de l’identité. Il est possible d’obtenir notre nationalité, de devenir flamand, mais c’est un processus de longue durée.
Il faut une migration limitée pour obtenir cela. Sinon, c’est la ségrégation et pas l’intégration.

Breizh-info : Désirez-vous ajouter quelque chose ?

Tom Vandendriessche : J’espère que Marine Le Pen deviendra présidente en 2027 et que Geert Wilders arrivera à former un gouvernement aux Pays-Bas. Ensuite, nos deux voisins pourront accepter notre indépendance.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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4 réponses à “Tom Vandendriessche (Vlaams Belang) : « Séparer la Belgique, pour la détruire et pour obtenir l’indépendance de la Flandre » [Interview]”

  1. Gaï de Ropraz dit :

    Etant vulgaire, je dirais qu’en soi, la Belgique est déjà un sacré bordel. Tout au moins questions moeurs, langues, et mode de vie. Auxquelles s’ajoute une ENORME invasion arabo-africaine. De ce fait, créer une nouvelle partition avec des frontières et modes de vie differentes est, à mon sens, totalement utopique. De ce fait je suis sceptique.

    Mais qui sait ?…
    Au point où en est l’Europe aujourd’hui, avec ses invasions de tous les cotés ?…

  2. Henri dit :

    J’aime tellement la Belgique que je serai ravi qu’il y en ait deux !

  3. Patrick Yves GIRARD dit :

    J’aime tellement les Français que je serai ravi qu’il n’y ait plus d’Etat Français !

  4. Patrick Yves GIRARD dit :

    J’aime tellement les Français que je serais ravi qu’il n’y ait plus d’Etat Français !

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