Dans une interview exclusive accordée au Figaro, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est exprimé sur divers sujets d’actualité. En retrait de la vie politique depuis plusieurs années, Sarkozy a abordé des thèmes allant de la Nouvelle-Calédonie à l’immigration, en passant par les relations internationales et l’Europe.
Nouvelle-Calédonie
Interrogé sur la situation en Nouvelle-Calédonie, Nicolas Sarkozy a exprimé sa surprise face aux nombreuses approximations concernant ce territoire. Il a souligné que la violence en Nouvelle-Calédonie n’était pas un phénomène nouveau et a défendu le processus référendaire qui a vu les Calédoniens confirmer à trois reprises leur volonté de rester Français. Il a critiqué la proposition de Marine Le Pen d’organiser un quatrième référendum, y voyant un manque d’expérience et de sang-froid.
Violence et sécurité en France
Sarkozy a sévèrement critiqué la manière dont la violence est perçue et gérée en France. Il a rappelé que sous son gouvernement, la délinquance avait baissé pendant neuf années consécutives grâce à des mesures efficaces comme les peines planchers et la rétention de sûreté. Il a déploré le démantèlement de cet arsenal sécuritaire par François Hollande et la gauche, qualifiant cela de scandale d’État.
Immigration
Concernant l’immigration, Sarkozy a affirmé l’existence d’un lien évident entre immigration et délinquance, soulignant la proportion élevée d’étrangers dans les prisons françaises. Il a exprimé des réserves sur l’idée d’un référendum sur l’immigration, préférant une approche coordonnée au niveau européen, notamment via la création d’un gouvernement politique de Schengen pour gérer les frontières de manière efficace.
Europe
Sarkozy a plaidé pour une refonte en profondeur du fonctionnement de l’Europe, proposant de distinguer trois Europes : l’Europe de l’euro, l’Europe de l’Union et l’Europe de Schengen, chacune ayant un mode de fonctionnement spécifique et des membres différents. Il a exprimé son opposition à l’élargissement de l’UE à l’Ukraine, y voyant une obsession américaine qui affaiblirait l’autonomie européenne.
Russie et Ukraine
Sarkozy a souligné la complexité des relations entre l’Ukraine et la Russie, rappelant leur histoire commune. Il a critiqué l’approche binaire de la situation et a appelé à des négociations sérieuses avec Vladimir Poutine pour éviter un conflit aux conséquences dramatiques. Il s’est montré sceptique quant à l’envoi de troupes au sol, préférant une solution diplomatique.
Donald Trump
L’ancien président a exprimé sa méfiance vis-à-vis de la politique américaine, indépendamment de son président. Il a critiqué le repliement des États-Unis sur eux-mêmes, une tendance qui, selon lui, a commencé avec Barack Obama et s’est poursuivie avec Donald Trump.
Israël et Palestine
Sarkozy a fermement soutenu Israël, rappelant l’importance historique et politique de l’État hébreu. Il a condamné la mise sur un même plan des dirigeants israéliens et des terroristes du Hamas par la Cour pénale internationale, tout en appelant Israël à respecter davantage le droit humanitaire. Il a réaffirmé que la solution à deux États était la seule issue viable au conflit israélo-palestinien.
Antisémitisme en France
Sarkozy a déploré la résurgence de l’antisémitisme en France, souvent masqué derrière l’antisionisme ou le décolonialisme. Il a appelé à un combat sans relâche contre ce fléau, soulignant l’importance de reconnaître et de préserver les racines judéo-chrétiennes de l’Europe.
Nucléaire
Il a qualifié la fermeture de la centrale de Fessenheim de scandale d’État et a salué le président Macron pour avoir relancé le développement nucléaire en France. Il a insisté sur l’importance de l’énergie nucléaire pour l’avenir énergétique du pays.
Aide à mourir
Sur la question de l’aide à mourir, Sarkozy a exprimé ses réserves, estimant que ce sujet délicat ne pouvait être entièrement réglé par la loi. Il a plaidé pour un dialogue profond entre le malade, sa famille et le médecin, et a souligné la nécessité de renforcer les soins palliatifs.
Européennes et droite française
Enfin, Sarkozy a réitéré son appel à la droite française à se rassembler et à utiliser son influence pour guider Emmanuel Macron vers une politique plus en harmonie avec les attentes des Français. Il a salué l’émergence de nouveaux talents politiques comme Gabriel Attal, tout en critiquant l’époque actuelle pour son manque de vision et de grandeur politique.
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