Deux députés européens LRM représentaient la Bretagne en 2019, il n’y aura qu’un seul candidat Renaissance élu le 9 juin 2024 dans nos cinq départements. Les temps sont durs…
Les Bretons devraient être contents et se souvenir de cette affirmation du Premier ministre Gabriel Attal : « La liste Renaissance conduite par Valérie Hayer, que je défends, est la ligne la plus bretonne de toute cette campagne européenne ». (France 3 Bretagne, jeudi 9 mai 2024) Effectivement, sur la liste « Besoin d’Europe », on trouve Marie-Pierre Vedrenne (MoDem, eurodéputée sortante, 3e place), Xavier Fournier (Horizons, adjoint au maire de Guérande en charge de l’attractivité, de la communication et des relations européennes, 24e place), Pierre Karleskind (Brest, Renaissance, député européen sortant, 30e place), Hermine Mauzé (Rennes, présidente de Femmes et de Bretagne, 61e position), Anne Le Gagne (MoDem, conseillère municipale à Saint-Malo, 77e position), Erwan Crouan (maire de Quéménéven). Paroles verbales, pourrait-on lancer à Attal.
Si on observe les sondages portant sur les intentions de vote, l’affaire se présente mal pour les candidats bretons de la liste de Valérie Hayer (Renaissance, MoDem, Horizons, UDI, Parti radical). On lui donne 16 % (Ipsos, Le Parisien, jeudi 16 mai 2024), 17 % (Viavoice, Libération, vendredi 24 mai 2024), 15,5 % (Elabe, La Tribune Dimanche, 26 mai 2024 – enquête réalisée après le duel Attal-Bardella du 23 mai). Autant dire qu’il ne sera pas possible pour la délégation française au groupe Renew d’obtenir 23 députés comme il y a cinq ans. Ces 16-17-15,5 % sont à comparer avec les 22,4 % des suffrages exprimés obtenus le 26 mai 2019 par la liste LRM conduite par Nathalie Loiseau ; elle avait même fait mieux en Bretagne (5) avec 25,62 %. Parmi ces 23 élus, deux représentaient la Bretagne : Marie-Pierre Vedrenne et Pierre Karleskind. Ce 9 juin, si Mme Hayer parvient à récupérer une quinzaine de députés, elle pourra s’estimer satisfaite ; dans ces conditions, seule Marie-Pierre Vedrenne sauvera sa peau car Pierre Karleskind se trouve en position non-éligible. Mais le président de la commission pêche au Parlement européen pourrait hériter d’un lot de consolation : « Le Président m’a proposé une mission nouvelle dans la lignée du travail accompli au Parlement. » (Dimanche Ouest-France, 5 mai 2024). Comment expliquer cette rétrogradation ? Au départ, des « discussions entre moi et le chef du parti Stéphane Séjourné, au regard de la difficulté de la constitution de la liste avec des nouveaux partenaires et des nouvelles têtes. On a bien vu que mettre tout le monde n’était pas possible. On s’est donc mis d’accord pour que je laisse ma place. » (Dimanche Ouest-France, Bretagne, 5 mai 2024). Il pourrait devenir ambassadeur avec une vocation maritime internationale (Ouest-France, mardi 7 mai 2024).
Jean-Yves Le Drian ne fait pas de zèle
Ajoutons que, d’après les intentions de vote, 80 % des électeurs de la liste de la majorité présidentielle dirigée par Nathalie Loiseau en 2019 et qui ont l’intention d’aller voter en 2024 se reporteront sur la liste dirigée par Valérie Hayer ; 9 % sur la liste de Raphaël Glucksmann ; 5 % sur la liste de Jordan Bardella ; 3 % sur la liste de François-Xavier Bellamy ; 1 % sur celle de Manon Aubry ; 1 % sur celle de Marion Maréchal (Harris interactive, le Figaro, mercredi 24 avril 2024). Ajoutons également que le duel Gabriel Attal-Jordan Bardella (jeudi 23 mai) sur France 2 n’aura pas aidé le Premier ministre à remonter la pente puisque seulement 3,6 millions (18 %) de téléspectateurs ont regardé le match, alors qu’au même moment, sur TF 1, « HPI » attirait 7,2 millions (36,8 %) de téléspectateurs (Médiamétrie, Le Parisien, samedi 25 mai 2024).
Tout ce mic-mac doit inciter Jean-Yves Le Drian à se féliciter d’avoir refusé de prendre la tête de la liste « présidentielle ». Pourtant, selon un sondage Ifop, il était le meilleur de la galaxie macronist e puisqu’une liste conduite par lui aurait obtenu 20,5 % des suffrages. Mais il a su résister aux pressions du Président : « Cette hypothèse n’est pas la mienne », expliquait-il (Ouest-France, jeudi 22 février 2024). Bizarrement, lorsque Jean-Yves Le Drian accorde un entretien, il évite de parler de son rôle dans la campagne pour les élections européennes ; il préfère évoquer la reconnaissance par la France de l’Etat palestinien : « A titre personnel, je pense que cette reconnaissance est devenue indispensable si l’on veut maintenir en vie la solution de deux Etats, se développant dans des frontières sûres et respectées. » (Le Parisien, samedi 25 mai 2024).
Bernard Morvan
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4 réponses à “Elections européennes : ces candidats bretons qui ne deviendront pas des élus…”
courage aux candidats bretons….rien n’est perdu tant que les résultats définitifs , après magouilles et tripatouillages dans les locaux du ministère de l’intérieur n’ont pas eu lieu !- » ce qui compte dans une élection , ce n’est pas pour qui votent les électeurs , c’est QUI compte les voix (J.STALINE )
Jadis on disait dixit mon père « Le nord, l’ouest, l’est votent mais les raclures radicales et socialistes du sud gouvernent…aujourd’hui ce sont les petits péteux et les bénéficiaires de l’Europe qui gouvernent pour l’Europe.Tout comme après Vatican 2 on disait Rome n’est plus dans Rome eh bien Paris prend ses ordres à Bruxelles!
Excellent, VORONINE, j’ignore si votre citation de Staline est exacte mais en tout cas elle risque de s’avérer factuelle. Ce ne serait pas la première fois que le pouvoir en place « s’arrange » avec le scrutin. En PACA et Occitanie, la complicité du PS et de LR avait permis de bourrer les urnes dans les petites et moyennes communes alors que le RN était largement en tête au premier tour lors des dernières élections régionales. Mon père me disait « tu sait ce qui arrive aux tricheurs ? (Eh non…) Ils gagnent! ».
J’adore les propos d’Hadrien…c’est dans ses mémoires? Et le prince Voronine a tout à fait raison!