Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 25 Mai c’est la Saint Dunchad
Confesseur, abbé de Iona ; date de naissance inconnue, mort en 717. Il était le fils de Ceannfaeladh et le petit-fils de Maelcobha de la maison de Conall Gulban. On entend parler de lui pour la première fois en tant qu’abbé de Killochuir sur la côte du sud-est de l’Ulster (peut-être Killough, dans le comté de Down). L’année où il devint abbé de Hy (Iona) est très controversée. Les « Annales d’Ulster » le mentionnent pour la première fois en cette qualité en 706 (en réalité 707) ; mais Conamhail fut abbé de 704 à 710. Il se peut que St Dunchadh ait été coadjuteur de Conamhail (l’expression est principatum tenuit). Ou peut-être y avait-il un schisme dans le monastère sur la question pascale, car bien que St Dunchadh soit censé avoir régné de 710 à 717, en 713 la mort de « St Dorbaine Foda, abbé de Ia » est rapportée par les « Annales des quatre maîtres », et la même autorité relate la nomination de « Faelchu, fils de Dorbene » à l’abbatiat en 714.
C’est certainement ce Faelchu qui fut abbé de 717 à 724. Dunchadh, ou des prieurs, ou même des évêques, car il y avait certainement des évêques à Iona à cette époque, et l’expression employée est cathedram Iae obtinuit. Quoi qu’il en soit, la controverse pascale a été réglée à Iona par l’adoption de l’usage romain, alors que saint Dunchadh était abbé. Cette décision a été prise à l’initiative de saint Egbert, un prêtre nord-ombrien qui avait été éduqué en Irlande. Il vint à Iona en 716 et réussit immédiatement à persuader la communauté d’abandonner la Pâque et la tonsure celtiques.
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