Député européen de la Lega, le parti politique italien dirigé par Matteo Salvini, Annalisa Tardino présente la particularité d’être issue de la partie la plus méridionale de l’Italie. Lionel Baland l’a rencontrée et interrogée par Breizh-info lors du congrès organisé à Bucarest en Roumanie par l’Institut pour les études politiques conservatrices Mihai Eminescu du parti nationaliste roumain AUR.
Breizh-info : Comment et pourquoi avez-vous débuté en politique ? Pourquoi avez-vous choisi la Ligue ?
Annalisa Tardino : Je suis Annalisa Tardino, membre du Parlement européen et je viens de Sicile, dans le sud de l’Italie. J’ai débuté ma vie politique active avec la Ligue en 2018 car ce parti pense aux citoyens et à leurs problèmes. En conséquence, j’estime que cette formation politique est celle qui se trouve réellement en adéquation avec les besoins des citoyens et avec les difficultés que ceux-ci rencontrent.
Dans le sud, le problème vraiment important est l’immigration et Matteo Salvini est le seul dirigeant qui y est opposé et qui tente de solutionner cette question.
Breizh-info : Frères d’Italie de Giorgia Meloni essaye aussi de le faire !
Annalisa Tardino : La dirigeante de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, est le Premier ministre du pays, mais la situation de la question migratoire n’a pas changé. Lorsque Matteo Salvini était ministre de l’Intérieur, l’immigration était arrêtée. De nos jours, avec Giorgia Meloni à la tête du pays, l’immigration se poursuit. L’inclination est différente car elle parle plus avec les institutions européennes. Elle essaye de solutionner cette question au niveau européen.
Breizh-info : Votre parti, la Ligue, désirait, au départ, couper l’Italie ou, au moins, obtenir l’autonomie pour le nord du pays. Vous êtes issue de la partie la plus au sud de l’Italie et vous appartenez à cette formation politique. Cette situation n’est-elle pas contradictoire ?
Annalisa Tardino : Non, je pense qu’il s’agit d’une construction journalistique car la Ligue est un parti national. Matteo Salvini désire être un dirigeant italien d’une Italie unie. Et l’autonomie était un cheval de bataille du parti à une autre époque, pas maintenant.
Breizh-info : Quelle est la solution au problème de l’immigration, pour vous et pour votre parti ?
Annalisa Tardino : Je pense que des centres d’identification doivent être créés dans les pays de transit afin d’y déterminer si les personnes sont autorisées ou non à entrer en Europe.
Breizh-info : Comme le gouvernement italien l’a fait en Albanie ?
Annalisa Tardino : Non, en Albanie, c’est un accord différent. Nous espérons que nous pourrons créer un centre d’identification avant que les migrants n’arrivent en Europe.
Breizh-info : L’île italienne de Lampedusa est tristement célèbre en matière migratoire.
Annalisa Tardino : Lampedusa est en Europe. Nous désirons que le centre d’identification soit hors du continent européen, avant que les migrants n’arrivent à Lampedusa.
Breizh-info : Et de Lampedusa, les migrants se rendent-ils en Sicile ?
Annalisa Tardino : Oui, et dans le reste du pays.
Breizh-info : Restent-ils parfois en Sicile, ou se rendent-ils, par exemple, en Allemagne ?
Annalisa Tardino : Soit ils restent, soit ils partent, mais la plupart se maintiennent en Sicile.
Breizh-info : La criminalité augmente-t-elle en Sicile ?
Annalisa Tardino : Oui, la délinquance est nettement plus importante.
Breizh-info : Pensez-vous qu’à l’issue des élections européennes, votre parti, la Ligue, continuera à siéger au sein du groupe Identité et démocratie (ID) ?
Annalisa Tardino : Je pense que oui, mais je ne sais pas. Le parti décidera de cela à l’issue du scrutin.
Breizh-info : Pensez-vous que Forza Italia, le parti du défunt Silvio Berlusconi, arrivera à se maintenir électoralement ?
Annalisa Tardino : Forza Italia siège au sein du groupe du Parti Populaire européen (PPE), donc sa position est différente. Ce parti était, au cours de cette législature, dans la majorité. Je ne sais pas prédire quels seront les résultats de Forza Italia lors des élections européennes. Je représente la Ligue et j’espère que celle-ci obtiendra les meilleurs résultats possibles.
Breizh-info : La Ligue dispose-t-elle en Sicile d’élus locaux ?
Annalisa Tardino : J’ai été élue sur la liste de la Ligue au Parlement européen et nous avons des élus à la région et dans des municipalités. La Ligue est un parti structuré.
Breizh-info : Dans ces endroits, êtes-vous en coalition avec Fratelli d’Italia et Forza Italia ?
Annalisa Tardino : Oui, nous y prenons part à des coalitions, avec des personnes qui ont d’autres idées que celles de notre parti.
Breizh-info : Quelle est votre opinion à propos de la fiscalité en Italie ?
Annalisa Tardino : La fiscalité est un autre sujet. Nous pensons que nous devons être proches des citoyens et nous désirons abaisser les taxes.
Breizh-info : Et vous n’êtes pas pour l’autonomie fiscale des régions ?
Annalisa Tardino : Non, l’autonomie ne concerne pas la fiscalité.
Breizh-info : Êtes-vous pour l’autonomie de la Sicile ?
Annalisa Tardino : La Sicile dispose d’un statut spécial d’autonomie.
Breizh-info : Ne désirez-vous pas plus d’autonomie pour la Sicile ?
Annalisa Tardino : Je pense que nous disposons de la plus grande autonomie possible.
Propos recueillis par Lionel Baland
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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4 réponses à “Annalisa Tardino (Lega) : « Giorgia Meloni, est le Premier ministre du pays, mais la situation de la question migratoire n’a pas changé » [Interview]”
« Il faut que tout change pour que rien ne change »…Le Guépard du Prince Tomasi, son unique livre. Rôle fabuleux de…Alain DELON ! Enfin au sommet de sa gloire!
Cette jeune femme est une jolie femme donc respectable…On m’a appris à respecter les femmes et très vite j’ai aimé les jolies femmes! A Caen lorsque je prenais le tram pour monter vers les Universités, je prenais le tram à l’arrêt de Berneville et à chaque fois une jeune étudiante se levait pour m’offrir sa place assise! Quelle horreur! J’ai découvert que je n’étais plus le beau midship de jadis à Brest…Grandeur et décadence! O vieillesse ennemie n’ai-je tant vécu que pour cette…déchéance!
Camarade Neveu…Brest, l’Ecole Navale du Poulmic…Les marins en goguette qui venaient à 5 h du matin nous réveiller pour boire un coup dans le bistrot de ma mère à Lanvéoc…Je connais.
Et maintenant aussi, l’humiliation dans les transports publics lorsque une jeune étudiante cède spontanément sa place à moi, « croulant » de 80 ans qui se croit encore jeune dans sa tête et même physiquement…Bon d’accord, je suis bien vu avec les dames, n’empèche que « O Dieu ma force usée me laisse ».
Rectification du célèbre Corneille… »O Dieu ma force usée (en ce besoin) me laisse ».
Et pour conclure: « O rage, O désespoir, O vieillesse ennemie »