Les conservateurs de VOX n’ont pas l’intention de rompre avec le Partido Popular (PP), leur principal partenaire de coalition dans certaines régions espagnoles, malgré les critiques acerbes de VOX à l’égard du PP eurocentriste au niveau national.
Le président de VOX, Santiago Abascal, a exposé ses plans pour maintenir la pression sur le PP aux niveaux national et européen lors de l’événement annuel Viva de son parti, un rassemblement politique familial qui dure un week-end.
M. Abscal a eu des mots très durs à l’égard du PP lors de ce rassemblement, qualifiant « la droite lâche et les escrocs » et critiquant le PP pour ses tentatives de parvenir à des accords avec le parti socialiste au pouvoir sur des questions nationales essentielles, telles que le renouvellement de l’organe directeur du pouvoir judiciaire, tout en refusant de tendre la main à VOX, en dépit des offres de M. Abascal.
Il s’agit d’un équilibre délicat pour VOX. Si la pérennité du parti est un fait, son ascension rapide en 2019-2020 a été suivie d’un plafonnement lors des dernières élections générales. Le parti n’a pas toujours bénéficié électoralement de ses alliances initiales avec le PP, comme les résultats électoraux décevants en Andalousie en 2022 qui l’ont laissé sans représentation au sein du gouvernement régional. Mais les élections régionales de 2023 ont permis à VOX d’entrer pour la première fois dans plusieurs gouvernements régionaux, tout en gagnant de nouveaux électeurs dans d’autres régions, comme la Catalogne.
Entre-temps, de nombreux politiciens espagnols se souviennent probablement de la leçon tirée par Ciudadanos, un troisième parti aujourd’hui presque disparu dont l’effritement a commencé lorsqu’il a rompu le gouvernement de coalition dans la région de Murcie et a envoyé la région à des élections anticipées. Les électeurs ont alors sévèrement puni le parti aux niveaux régional et national pour avoir été trop perturbateur et opportuniste. Mais les alliances de VOX ne peuvent pas trahir ses idéaux fondamentaux – et, par extension, sa base d’électeurs – s’il offre une alternative claire au statu quo de la politique espagnole.
Dans ce contexte, la principale raison invoquée par M. Abscal pour justifier le maintien de son alliance avec le PP au niveau régional est le succès remporté par le parti dans la mise en œuvre de la législation. En Castille-Leon, par exemple, où il a formé un gouvernement de coalition avec le PP en 2021, il a introduit des politiques natalistes telles que des garderies universelles gratuites et des « chèques bébé » supplémentaires. En Castille-Leon, à Valence et en Aragon, il a également été en mesure de contrecarrer la loi nationale sur la mémoire démocratique par des lois de concordance régionales. Ces deux initiatives législatives sont essentielles à la plate-forme VOX et importantes pour bon nombre de ses électeurs.
Au niveau national et européen, cependant, un large fossé subsiste entre les deux partis. C’est là que les questions relatives à la position conservatrice de VOX sur l’immigration, l’avortement, la politique familiale et la politique environnementale, ainsi que le rôle de l’Union européenne, entrent en jeu. Les différences sont apparues au fur et à mesure que les politiques environnementales et commerciales se sont entremêlées et sont devenues des questions imminentes au niveau européen. VOX rejette le Green Deal européen que le PP soutient largement, ainsi que l’Agenda 2030 – des positions qui se reflètent également dans la politique intérieure espagnole.
VOX est convaincu que ses politiques seront récompensées lors des prochaines élections européennes. Il espère doubler le nombre de ses sièges au Parlement européen, qui passerait de trois à six, dans le cadre du virage à droite que les élections devraient entraîner.
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Espagne : VOX s’engage à maintenir les accords régionaux avec le Partido Popular de centre-droit”
Vox « s’engage à maintenir les accords » avec un partenaire dont Vox qualifie gentiment les dirigeants de « lâches » et d' »escrocs ». Et tout ça pour caser six voxiférants au parlement européen. C’est beau la Politique !
Comme en France, impossibilité de former une coalition des Droites.
Vox populi Vox Dei ! Asi se va la vida!