La Bretagne n’est pas une terre historique de rugby mais si l’on s’intéresse aux agissements et aux résultats de Pro D2 pour Vannes depuis plusieurs années, on comprend parfaitement que la ville du Morbihan n’a plus rien à envier à d’autres terres où le ballon ovale est depuis toujours roi. Le RCV possède un projet de club à grande échelle qui galvanise la région toute entière et que le club breton parvienne ou non à accéder au Top 14 pour la première fois de son histoire la saison prochaine, nul doute qu’il continuera sa progression avec de solides bases pour pérenniser son très haut niveau.
Le RC Vannes est l’une des belles histoires du sport français depuis plusieurs années et la fierté locale de la Rabine fait l’essentiel pour continuer en ce sens. Avec les recrues déjà annoncées et les ambitions avouées de Top 14, à quoi pourrait ressembler le futur du club vannetais ?
A la course aux JIFF
Le terme de JIFF (joueurs issus des filières formation) est désormais bien connu des passionnés de rugby et chaque saison, il représente un sacerdoce pour les clubs. Ils doivent en moyenne aligner 16 joueurs JIFF tout au long de la saison et ce, aussi bien en Top 14 qu’en Pro D2. Et si une telle chose pourrait bien jouer des tours au MHR dans l’élite et sa quête de maintien, cela ne semble être qu’une formalité pour un club formateur comme Vannes et surtout, porté sur le long terme depuis toujours. Néanmoins, il semble tout de même important de recruter des joueurs JIFF au sein du projet pour faire face à d’éventuelles blessures. Il s’agit d’une sécurité évidente par rapport à l’appel d’un joueur issu d’un championnat étranger et ne possédant pas le statut chéri par les instances nationales.
Et si le RC Vannes semble miser sur la continuité pour les prochaines semaines, l’arrivée officialisée de quatre joueurs, tous au statut JIFF, enlève déjà une épine du pied au staff de Jean-Noël Spitzer. Les arrivées les plus notoires sont celles de Fabrice Metz (2ème ligne – Pau) et de Christiaan Van der Merwe (2ème ligne – Nevers) mais il faudra garder un oeil sur deux jeunes pousses souvent à l’oeuvre en Pro D2 avec Hugo Djehi venu tout droit de Colomiers pour renforcer la première ligne et le Chilien Inaki Ayarza en provenance de Soyaux-Angoulême
Des besoins au talon ?
Le jeu de Vannes est bien huilé et à La Rabine, il n’a parfois rien à envier à certains membres du bas de tableau de Top 14. Cependant, l’ajout de la Coupe d’Europe en cas de montée dans l’élite pousserait à l’obtention d’un effectif bien plus grand et au recrutement de nouveaux éléments à certains postes. Même en cas de non-montée, tout laisse penser que le club présidé par Olivier Cloarec aura besoin d’un peu de renfort avec actuellement, un seul arrière de formation pure prévu pour la saison prochaine (Gwenaël Duplenne) et seulement deux talonneurs de 34 et 35 ans avec Cyril Blanchard et Pat Leafa. Bien que moins de matchs soient à jouer en Top 14 (sans compter l’Europe) qu’en Pro D2, la couverture médiatique et le niveau sportif supérieur poussent l’ensemble des clubs à étoffer leur effectif. Pour certains, le départ des internationaux devient rapidement un problème et grâce à ses jeunes pousses, Vannes pourrait y être confronté en cas de montée dans l’élite
La montée : un objectif raisonnable
Beaucoup de spécialistes ont tendance à comparer la situation du RC Vannes avec celle de La Rochelle, devenu un très grand d’Europe suite à ses deux titres continentaux. La comparaison est flatteuse mais elle ne manque clairement pas de logique : Vannes est l’un des clubs les mieux structurés de France et aujourd’hui, la montée en Top 14 s’apparente à un objectif raisonnable selon les dires de son président. Les finances sont saines et la SASP du club est souvent citée parmi les bons élèves hexagonaux. Aujourd’hui, Vannes est une grande ville de rugby et cela se ressent à chaque coin de rue. La Bretagne mérite un club dans l’élite du rugby français et loin de certains déboires connus par des organisations historiques, les exemples à suivre devraient être ceux de Vannes, Nevers, Oyonnax ou de tout autre club non-historique du rugby professionnel français.
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