Carles Puigdemont, ancien président de la Catalogne et figure majeure du mouvement indépendantiste catalan, a durci son discours contre le Parti des socialistes de Catalogne (PSC) durant la campagne électorale, allant même jusqu’à imiter Pablo Iglesias, ancien leader de Podemos, en ressuscitant la polémique de la « chaux vive » et des Groupes Antiterroristes de Libération (GAL). Ces derniers étaient des groupes paramilitaires espagnols accusés de crimes dans leur lutte contre le groupe séparatiste basque ETA dans les années 1980 largement tolérés sinon encouragés par les socialistes espagnols. Cette attitude agressive reflète la situation fragile du mouvement indépendantiste à l’approche des élections catalanes du 12 mai.
Selon des sondages récents auxquels a eu accès le quotidien espagnol La Razón, la majorité séparatiste au Parlement catalan est plus menacée que jamais, ce qui pourrait signifier un recul pour les partis pro-indépendance, notamment Junts de centre droit (dirigé par Puigdemont), la très à gauche Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) et l’extrême gauche de la CUP. Simultanément, l’extrême droite séparatiste naissante, représentée par l’Aliança Catalana, et les partis favorables à l’unité constitutionnelle de l’Espagne (principalement le PSC et le Parti populaire, PP) devraient progresser considérablement. Cette dynamique pourrait rapprocher Salvador Illa, le chef du PSC, de la présidence de la Generalitat, le gouvernement régional de Catalogne et grand allié de Pedro Sanchez, le premier ministre socialiste espagnol.
La campagne électorale, lancée il y a deux semaines, a d’abord semblé se dérouler entre trois principaux partis. Cependant, les sondages ont progressivement exclu ERC de la course à la Generalitat. Dans les derniers jours de la campagne, Puigdemont montre des signes d’épuisement et peine à se distinguer de Salvador Illa, qui s’est projeté comme un leader centriste au sein d’une société catalane lassée par les conflits politiques du « procés ». Ce processus indépendantiste a en effet conduit à l’absence de grands projets économiques en Catalogne, comme l’obtention de l’Agence européenne des médicaments ou l’expansion de l’aéroport d’El Prat. Les derniers sondages indiquent que Puigdemont ne pourra pas faire mieux que Laura Borràs, candidate de Junts en 2021, ce qui explique probablement sa stratégie d’attaquer directement Illa.
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