Xavier Eman est auteur, directeur de la revue littéraire Livr’arbitre, et rédacteur en chef adjoint d’Éléments, où il vient de publier une tribune suite au meurtre du jeune Matisse, qui a ému toute la France… ou du moins une partie. Ses mots sont si justes que nous les rapportons ci-dessous :
Meurtre de Matisse : les loutres face aux barbares
À la suite de l’abominable massacre du jeune Matisse, à Châteauroux, par un migrant afghan, on apprenait, dans les médias, que des photos de loutres avaient été affichées dans les vitrines des commerces de la ville, « en solidarité avec les parents de Matisse », le père de l’adolescent surnommant son fils martyr «ma grosse loutre ». À la colère et à la peine succède donc la consternation. Car si certaines âmes puériles trouveront peut-être cette initiative « touchante », voire « émouvante », elle est en réalité accablante d’asthénie et désespérante de niaiserie.
Il ne s’agit évidemment pas d’attendre ou de souhaiter des appels à la vendetta ou des incitations aux « représailles », mais l’acharnement à se complaire dans la nigauderie larmoyante face à la multiplication de crimes d’autant plus odieux qu’ils auraient été évitables est devenu absolument insupportable. Depuis l’attentat islamiste du Bataclan (au moins), la population française, cornaquée par des médias et des politiciens compassés, semble s’être convaincue que la seule réponse « digne » et « civilisée » à des agressions barbares était l’alignement de bougies et l’entassement d’ours en peluche. « Vous n’aurez pas ma haine ! » bêle le troupeau, se condamnant à la répétition des drames. Face à ces crimes, et à leur banalisation, il n’est pourtant nullement question de « haine » – sentiment irrationnel, extrême et désordonné –, mais de saine colère et d’indispensable instinct de conversation. La seule chose que démontre un peuple qui, à chaque fois qu’un de ses enfants est assassiné, se complaît dans la mièvrerie masochiste, ce n’est pas qu’il est extraordinairement bon et moralement supérieur, mais simplement qu’il est lâche et épuisé, rongé jusqu’à l’os par l’instinct de mort et l’appétence pour le suicide individuel et collectif.
La colère, pas la haine
À force d’être culpabilisés et biberonnés à la repentance, les Français ont-ils fini par intégrer que, quelque part, ils « méritaient cela » ? Qu’ils méritaient d’avoir peur dans la rue, d’être insultés, humiliés, agressés, et même tués par de fantasmatiques éternelles « victimes » prenant une revanche sanglante sur leur abominable passé ? On peut malheureusement le penser en voyant les Français, même victimes ou proches de celles-ci, paraissant davantage terrorisés par l’idée d’être accusés de « faire le jeu de l’extrême droite » ou de « pratiquer un amalgame » que par les lames des égorgeurs.
Pourtant, encore une fois, il n’agit pas de réclamer l’application de la loi du Talion, mais simplement de rompre avec les cérémoniels grotesques de bétail d’abattage pleurnichant sur chaque nouveau cadavre, de nommer clairement les coupables et leurs complices, de dénoncer fermement les causes et d’exiger – d’imposer – que des décisions fortes et efficaces soient prises face à des actes qui ne sont en rien le fruit d’une imprévisible et écrasante fatalité, mais le produit d’une longue suite de reniements, de couardises et de démissions. Ainsi, ce ne sont pas des photos de loutres que les commerçants de Châteauroux auraient dû placarder sur leurs devantures, mais des messages appelant à une justice exemplaire, à l’application rigoureuse de la loi, à la fin du laxisme judiciaire et migratoire. Ils auraient sans doute été moins applaudis par la presse, peut-être même, dans ce système où tout est inversé, auraient-ils été poursuivis, voire embastillés, comme ces militants patriotes interpellés par une police soudainement diligente et implacable pour avoir collé des affiches demandant « Justice pour Thomas », autre victime d’une longue litanie. Mais au moins ce geste aurait eu du sens, de la tenue et très certainement de l’écho, rompant l’épouvantable et insupportable cercle : meurtre, émotion, marche blanche, nouveau meurtre.
La nécessaire « récupération politique »
En bref, ce que peut – et doit – exiger un peuple dont le quotidien se transforme progressivement en long cauchemar, c’est, à l’inverse des mantras ânonnés sans fin sur les plateaux de télévision, la nécessaire « récupération politique » de ces « faits divers » qui constituent en réalité un fait social global et majeur. La « récupération politique », c’est-à-dire l’obligation pour nos politiciens de se saisir de ce fait pour y apporter les indispensables réponses politiques concrètes. Car c’est très exactement le rôle du politique, « garantir l’intégrité et la sécurité de l’espace politique et social collectif » afin que la population puisse y mener une vie supportable et digne. S’il n’assure pas cette mission minimale, le politique, et à travers lui l’État, perd toute légitimité et ouvre la porte au chaos, au communautarisme, à la sécession et aux radicalisations les plus dangereuses. Certains s’en réjouissent, ils ont bien tort. La politique du pire est la pire des politiques. Il est encore temps de sauver la communauté nationale, mais le dépôt d’un bulletin de vote dans une urne n’y suffira pas, il est indispensable que la parole populaire se libère, que la chape de plomb du « politiquement correct » soit brisée, que les élus, de tous bords, soient interpellés et sommés de rendre des comptes, que le réel s’impose aux fictions idéologiques et que les mensonges et manipulations médiatiques soient implacablement combattus. À chacun, à sa place, d’y contribuer, par un inlassable travail militant, intellectuel, associatif, artistique, activiste. C’est désormais, incontestablement, une question de survie.
Xavier Eman
14 réponses à “Meurtre de Matisse : les loutres face aux barbares – par Xavier Eman”
tout celà est vrais a tous les crimes le gouvernement parle blablaba ne fait rien la justice est absente a cause de lois faite depuis que la gauche a pris le pouvoir nous mètons des fleurs des nounourse
souvent en sont les lâches qui sortent des élections Bravo
Bonjour,
Quand des faibles (l’auteur de cet article) en appellent à l’état pour régler leurs problèmes de faiblesse, cela ne va pas régler ni notre faiblesse individuelle, ni notre faiblesse collective. C’est d’ailleurs de là que vient le problème. Quant à sombrer dans l’émotionnel pour faire des lois, n’est-ce pas cet émotionnel qui nous paralyse justement ? Ce débat émotionnel contre émotionnel est immature et ne débouchera sur rien de bon, quand bien même il nous ferait réagir.
Cdt.
M.D
excellent article ! en effet assez de pleurniche ça ne fait qu’inciter les cannibales a recommencer ad vitae eternam
Excellent article, très juste.
« instinct de conversation » –> instinct de conservation plutôt ?
Ce père ne méritait pas son fils.
Je suis révoltée par »l’indulgence » de »certaines personnes » envers les atrocités faites par les musulmans sur des »civils innocents » ainsi Hollande demandait aux Français de crier »Vous n’aurez pas ma haine » au lieu d’avouer que ces crimes étaient commis par les nombreux musulmans qu’il avait fait entrer,dans notre pays,afin qu’ils votent pour lui!je rappelle qu’Hollande avait signé un »Pacte avec les terroristes du F.L.N….ces terroristes quigouvernent actuellement en Algérie,en se faisant passer pour des »généraux » et qui n’ont pas respecté »Les Accords d’Evian » qu’ils avaient signés!…mais chut!il ne faut pas le dire!…
Bonjour Monsieur,
Merci pour ces remarques pertinentes. Je me permets cependant de préciser qu’il ne s’agit nullement d’appeler à promulguer de nouvelles lois sous le coup de l’émotion, mais simplement de faire enfin appliquer un arsenal juridique déjà largement suffisant. Ce qui fait défaut, c’est le courage politique et le déploiement des moyens nécessaires.
C’est désespérant d’entendre après ces drames toujours les mêmes commentaires de nos dirigeants, les mêmes discours, les mêmes marches blanches, les mêmes accusations de » récupération » politique à ceux qui ont le malheur de proposer enfin des solutions à la place du blablabla. Que se passe t-il sur le terrain ? RIEN ! Il reste une petite chance en juin pour que le peuple s’exprime enfin….ne la ratez pas !
Je réponds à Brounahans l’Alsaco:Votre commentaire m’est incompréhensible!Quel père ne méritait pas son fils?est-ce le Français non-musulman ou l’ Afghan père du meurtrier?…
Le problème de base de la France, c’est sa Constitution, qui donne trop de pouvoir au président de la République, qui nous gouverne mal ! la Constitution doit être modifiée dans le sens qu’elle permette effectivement des votations populaires qui aboutissent à la destitution d’un élu, le président de la République ou le premier ministre ou n’importe quel ministre, maire de commune. conseiller municipal etc…. Aucun élu ne doit pouvoir échapper à la destitution par les citoyens électeurs concernés dans des modalités telles qu’elles soient techniquement accessibles (c’est à dire que le quorum – pour demander la votation – soit raisonnablement ajusté pour permettre à cette consultation d’aboutir).
Assez de fleurs,de bougies, de marches blanches, de lâcheté devant les évidences, assez de circulaires et de Lois nouvelles qui ne servent à rien et qui n’empêchent absolument pas les assassins d’ici où d’ailleurs de sévir dans nos rues . Stop aux discours de la sphère soit disant bien pensante centro-gaucho , qui hurle à la récupération à la simple description des faits , niant farouchement le réel pour ne pas avoir à en assumer l’analyse qui montre très clairement leur immense culpabilité dans la déliquescence de notre pays . Stop aux massacres des enfants de France !! Fin des mots qui ne servent à rien , des actes et vite .
encore un jeune assassiné par un migrant , et les juges relachent sa mère, complice, darmanin trop occupé à dissoudre des organismes identitaires plutot que des organismes anti-france
Au point où nous en sommes arrivés qui est coupable? l’Etat français ou les clampins d’électeurs qui ont voté et revoté pour leurs bourreaux? Les électeurs sont LE problème! il fallait voter pour le Menhir dans les années 80. Inutile de chouiner en 2024 après avoir vu Macron élu et réélu! la teriche n’explique pas l’insondable connerie d’une majorité des électeurs. C’est d’un FLN français -aussi cruel!- dont nous aurions besoin pour faire le ménage impitoyablement.