Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 26 avril, c’est la Saint Clet
Son nom même est sujet à caution : on ignore s’il se nommait Cletus, Anacletus ou Anencletus. On connaît de manière certaine l’existence d’un personnage nommé Anacletus, abrégé d’ordinaire en Cletus, qui mourut en martyr au cours de la persécution de Domitien sans doute entre 88 et 96.
Eusèbe de Césaré, Irénée de Lyon et Augustin d’Hippone affirment qu’Anaclet et Clet ne furent qu’une seule et même personne. En revanche, le Catalogue libérien (354) et le Liber pontificalis distinguent deux personnes différentes, « dédoublement erroné ».
Ce Liber pontificalis « lui [à Clet] attribue anachroniquement l’institution d’un collège presbytéral romain de vingt-cinq membres » : c’est le seul fait susceptible de lui être rattaché.
Ce même Liber pontificalis « fait abusivement de Clet un martyr », il est considéré comme saint par l’Église catholique et par l’Église orthodoxe. Sa fête est fixée au 26 avril d’après le Martyrologe romain.
Au ixe siècle, le Pseudo-Isidore, auteur des Fausses décrétales, « forgea trois lettres qu’il mit sous le nom d’Anaclet. »
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