La 40e édition du Tro Bro Leon proposera, le 5 mai prochain, un kilométrage record de ribins, les chemins de terre et de pierres qui font la particularité de l’épreuve bretonne: 34,6km en 29 secteurs sur un total de 203,6km de course.
Dans la grande salle qui accueille la présentation des équipes et où les invités du Tro Bro Leon se régalent de kig-ha-farz (la spécialité locale, sorte de pot-au-feu combinant viande et far), Arnaud De Lie pourra découvrir son portrait en format géant de dix mètres de long, de la même dimension que l’affiche agrandie de la 40e édition du Tro Bro Leon, à l’effigie du champion de France Valentin Madouas, l’idole du coin.
« Le taureau de Lescheret », deuxième l’an passé derrière l’Italien Giacomo Nizzolo, et proche de réaliser le doublé au lendemain de son succès à Plumelec (GP Morbihan), son premier en Bretagne où les courses lui rappellent tellement la Belgique, a remis le Tro Bro Leon à son programme avec la ferme intention de le remporter cette fois. Il sait qu’aucun de ses compatriotes ne l’a emporté à Lannilis depuis Jo Planckaert en 2000, l’année de l’ouverture de la compétition aux professionnels.
Il ne tardera pas à reprendre contact avec les ribins, les chemins de terre et de pierres qui font la particularité de l’épreuve du Nord-Finistère dont l’histoire rappelle avec délectation que le premier vainqueur, en 1984 et 1985, s’appelait Chemin, Bruno de son prénom. Quarante ans plus tard, le parcours s’offre une nouveauté avec un ribin inédit, à Saint-Renan, d’où est originaire celui qui a ouvert le palmarès. C’est le premier. Il se positionne au km 33,6 après le départ de Lannilis et le passage par la route touristique entre Portsall et Landunvez, exposée aux vents de la Manche toujours susceptibles de créer du mouvement en tête de peloton.
« Il y a fort longtemps qu’on n’a pas eu un ribin aussi tôt dans la course, note Jean-Paul Mellouët, qui n’a jamais tracé deux fois le même parcours depuis 1984. D’ordinaire, il intervient vers Bourg-Blanc après une cinquantaine de kilomètres. Il s’est imposé à nous à cause de travaux à Saint-Renan. La communauté de communes l’a bien retapé pour la course. »
Coureurs et suiveurs du Tro Bro Leon 2024 pourront constater les stigmates de la tempête Ciaran qui a touché la pointe nord du Finistère dans la nuit du 1er au 2 novembre dernier. De nombreux arbres sont encore couchés par terre mais toutes les routes et les ribins seront dégagés à temps pour le passage des coureurs le 5 mai.
L’autre nouveauté, suggérée par le directeur technique de l’épreuve Cédric Coutouly, est la numérotation des ribins dans l’ordre décroissant, comme à Paris-Roubaix, « pour faciliter les repères des coureurs ». Celui de Saint-Renan portera le numéro 29. Le kilométrage total des 24 différents secteurs s’élève à 34,6, ce qui représente un record depuis la création de l’événement et une augmentation de difficulté significative par rapport à l’an passé (28,9km). Certains sont franchis à deux reprises, dont celui, désormais iconique, qui mène le peloton devant le château de Keroüartz (ribin 11 à 41km de l’arrivée et ribin 2 à 8km du dénouement). La dernière édition ne l’avait emprunté qu’une fois. « Le final mixe 2022 et 2023 », synthétise Mellouët. Cédric Coutouly prévoit le déclenchement de la grande bagarre entre les favoris « après Ménéham et le secteur 21 du côté de Plouguerneau. » Il se situe proche de la mer et à partir de là, à 76km du but, tout est conçu pour associer le suspense en course aux beautés du paysage côtier.
Crédit photo : A.S.O./Tony Esnault
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