Le 4 octobre 2023, le gouvernement français a acté la dissolution de Civitas, une association qui avait le statut de parti politique depuis le mois de juin 2016, et qui militait en faveur d’une politique reposant sur la doctrine sociale de l’Eglise.
Pour mémoire, la doctrine sociale de l’Eglise a été définie au fil du temps par quatorze encycliques, c’est-à-dire, sur des lettres rédigées par les papes sur le thème de l’application des évangiles dans les réalités politiques, économiques et sociales. L’acte de naissance de la doctrine sociale de l’Eglise a été l’encyclique Rerum novarum, rédigée le 15 mai 1891 par le pape Léon XIII.
Rerum novarum signifie « les choses nouvelles ». Ces nouvelles choses étaient, à la fin du XIXe siècle, d’une part l’ultra libéralisme qui a permis la révolution industrielle et la domination de l’Occident sur le monde, mais au prix de l’exode rural, de la réification de l’homme et de la misère de la classe ouvrière. Les nouvelles choses consistaient, d’autre part, en l’apparition du socialisme qu’il soit ou non d’inspiration marxiste, et qui diffusa les conceptions erronées de « sens de l’histoire », de « matérialisme » et de lutte des classe, terreau de toutes les guerres civiles et des génocides que l’on connaît.
Face à ces idéologies niant l’une comme l’autre la réalité de la nature humaine de l’homme, l’Eglise affirma l’égale dignité de tous les êtres humains, la destination universelle des biens de la terre, la solidarité et les droits de la personne humaine, mais aussi le principe de subsidiarité et la participation de tous à la vie sociale.
Sans surprise, le programme du parti politique Civitas reposait sur les principes de la doctrine sociale de l’Eglise et proposait des mesures fortes dans les domaines de la laïcité, de l’éthique, de la famille, des libertés publiques et des missions régaliennes de l’Etat. On peut citer, entre autres, l’abrogation de la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat comme c’est déjà le cas en Alsace-Moselle et dans certains territoires d’Outre-mer ; l’abrogation de la loi Taubira sur le mariage des homosexuels, l’abrogation de la loi Veil sur l’avortement, la garantie de la liberté de l’enseignement, ou encore un projet de l’ancien front national : la suppression de l’impôt progressif sur le revenu.
J’ai analysé ailleurs les motifs de la dissolution de Civitas ainsi que les perspectives qui s’offraient désormais aux anciens adhérents, militants et sympathisants de ce parti politique pour exprimer leurs convictions dans le domaine public.
En particulier, j’ai rappelé que la dissolution n’était pas toujours un moyen efficace en m’appuyant sur l’exemple de groupements autrefois frappés de dissolution, notamment en Corse. Je citais enfin l’historient Nicolas Lebourg pour qui deux offres étaient appelées à se rencontrer : la prise en considération par l’Etat des attentes raisonnables des militants d’une part, et une offre politique réformiste du courant de pensée dont le parti venait d’être frappé de dissolution.
La dissolution de Civitas a bien entendu été contestée devant le Conseil d’Etat. Mais aujourd’hui, et avant même que la décision de cette juridiction ne soit rendue, l‘organisation internationale traditionnaliste a montré les limites de la réaction autoritaire du gouvernement en lançant d’une part, une campagne d’adhésions à cette organisation internationale : Civitas international, ainsi qu’une campagne d’abonnements à la nouvelle revue de cette organisation internationale : » Caritas « .
La revue Caritas s’inscrit apparemment dans la continuité de l’ancienne revue Civitas. Trimestrielle, la revue Caritas a consacré son premier numéro à la haine anticatholique et, plus précisément, aux moyens de lutter contre cette forme particulière de christianophobie. Cette nouvelle publication passe en revue l’histoire de la résistance que les catholiques du monde entier ont dû opposer aux diverses formes que la christianophobie a pris dans le monde et à toutes les époques. Dans ce premier numéro, Caritas publie également deux interviews d’Alain Escada, président de Civitas International, et d’Alexandre Caillé, directeur de l’association SOS Calvaires. La spiritualité catholique est portée par le Révérend Père Joseph d’Avallon dans un article intitulé : Tendre l’autre joue.).
La campagne d’adhésions à Civitas International définit cette organisation comme « une confédération de groupements Civitas et de mouvements et associations catholiques de différentes appellations dans divers pays et sur plusieurs continents. » Civitas International se propose de coordonner l’action de ses différentes structures « en s’inspirant de la doctrine sociale, politique et économique traditionnelle de l’Eglise catholique, du droit naturel et des valeurs patriotiques, morales et civilisationnelles indispensables au développement de chaque nation. » Pour moyens, Civitas International se propose comme un groupe de réflexion d’élaborer et de diffuser « les éléments de réforme intellectuelle et morale qui permettront la restauration des valeurs fondatrices de notre civilisation ». Mais l’organisation dépasse le stade du simple think tank en ce qu’elle ambitionne aussi de participer aux grands débats de société, de commenter l’actualité et de soutenir les initiatives allant « dans le sens du retour aux valeurs immuables qui ont fait la Chrétienté ».
L’avenir dira si l’effet pervers de la dissolution de Civitas se produira, et si l’interdiction de ce parti politique en France n’aura pas, finalement, aidé et accéléré son implantation dans de nombreux pays et sur plusieurs continents, contribuant ainsi au maintien et à la vitalité des valeurs catholiques traditionnelles dans le monde, et donc aussi en France.
André Murawski – avril 2024
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6 réponses à “Dissolution de Civitas. L’association catholique lance une campagne internationale de dons et d’adhésions”
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Courage! Persévérance ! Il en faut beaucoup pour lutter contre ce pouvoir totalitaire qui n’interdit que ceux qui luttent pour leur identité et leurs racines en utilisant tout ce qui se trouve à gauche pour satifaire les appétits davosiens donc bilderberguiens. La France est devenue le laboratoire de la destruction des nations depuis plus de quarante ans que la marionnette de l’Elysée a permis d’accélérer.
darmanin ferait mieux de dissoudre les freres musulmans
ET LFI et les blacks blocs mais là darmalin n’est fort qu’avec ceux qui n’emploieront pas la force
Il en est le complice !
Tout à fait VILLIERS a fait des révélations ce dernier vendredi soir sur la naissance de l’Europe dirigée par la CIA avec le bras boche comme courroie de transmission, on trouve toute la clique du mondialisme Soros en tête et les laquais locaux von Layette la blonde platinée, Macron-gol qui nous fait produire des « sentinelles »(expression militaire!!!). Foutez-les dehors lors des prochaines élections!