Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 13 Avril c’est la Saint Karadeg
Né dans le Brycheiniog (pays de Galles), dans une famille modeste, Caradog, de son nom gallois, reçoit une bonne éducation et est envoyé à la cour de Rhys ab Tewdwr, un roi du sud du pays. Celui-ci lui confie la garde de deux chiens de chasse. Un jour, les chiens s’enfuient. Pour éviter la fureur du roi, Caradog se réfugie à l’abbaye de Llandaf, près de Cardiff, où l’évêque le tonsure. À la recherche d’une vie plus calme, il part bientôt pour le Gower, où il restaure l’église abandonnée par saint Cenydd. Puis il se retire à Ménévia, l’actuel Tiddewi (Saint David’s), où il reçoit le sacerdoce. Avec quelques compagnons, il s’installe sur l’île d’Ary dans le Penfro. Sa paix y est troublée par des pirates norvégiens, et l’évêque de Tyddewi l’envoie à Saint Ishel, où il meurt en 1124. À sa demande il sera enterré à Tyddewi.
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