Une nouvelle bande dessinée, avec pour cadre les gladiateurs, s’inscrit dans la veine de la célèbre série Murena.
En 74 après Jésus Christ, sous le règne de l’empereur Domitien. Près de Pompéi, deux enfants s’amusent : l’esclave gaulois Cleio et la patricienne Adriana. Mais en 79 survient l’éruption du Vésuve. Primus, le père d’Adriana et propriétaire de Cléio, meurt en les sauvant. Désormais seuls, ils survivent en volant. Adriana doit se résoudre à rejoindre, à Rome, son oncle Quintus, en espérant qu’il la prendra en pitié. Mais celui-ci organise son mariage à un riche romain et lui fait croire à la mort de Cléio. Cependant, un jour de l’an 82, elle reconnait Cleio, gladiateur combattant dans l’arène. Le jeune gaulois, doté d’un tempérament de guerrier, est en effet devenu un excellent gladiateur Thrace. Alors que Cleio se bat pour sa vie dans l’arène, Adriana va participer aux intrigues de l’aristocratie romaine pour tenter de rendre la liberté à son amour de jeunesse…
Le romain Francesco Trifogli, jusqu’ici remarqué pour le superbe dessin de bandes dessinées de science-fiction (Morpheus, Le sang des immortels) ou fantastiques (Le feu de Thésée, Sirènes et vikings tome 4), bâtit maintenant un scenario d’aventures historiques. Il imagine un amour contrarié entre un esclave et une fille de nobles, élevés depuis leur plus jeune âge ensemble. Certes, l’intrigue n’a rien de très original. Mais ce prétexte permet, par une narration fluide, de montrer la dureté du monde romain.
Pour dessiner cette bande dessinée, il a réalisé un important travail de recherche sur l’architecture et la tenue des gladiateurs. Leurs combats sont spectaculaires. Son trait élégant est mis en valeur par la colorisation lumineuse d’Andrea Celestini. La noirceur du récit tranche ainsi avec un dessin d’une grande élégance.
Il faut savoir que cette bande dessinée est également éditée chez Tabou en version érotique, le dessinateur italien dénudant les personnages ! Cette version n’est pas inutile au récit, puisqu’elle dévoile et dénonce que les romains utilisaient le sexe pour montrer à ceux qu’ils estimaient inférieurs qu’ils les dominaient. On se demande alors si cette pratique d’éditer cet album en deux versions différentes ne mériterait pas d’être suivie par les séries Murena et Les aigles de Rome. Ceci permettrait à tous de découvrir ces deux séries si elles étaient expurgées de scènes érotiques parfois torrides, mais souvent malsaines…
Kristol Séhec
Thrace, t. 1, O iuvenes lupi, t. 2, Gloria Mundi, 48 pages chacun, 17 euros chacun. Editions Graph Zeppelin.
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