Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 5 Avril c’est la Saint Visant
Vincent Ferrier, prêtre dominicain (en valencien Sant Vicent Ferrer) espagnol né en 1350 près de Valence (Espagne), célèbre pour ses prédications publiques. Il est actuellement le saint patron de la Communauté valencienne.
Son charisme et son influence populaire sont tels qu’il devient un personnage-clé dans les troubles politico-religieux liés au Grand Schisme d’Occident. Proche de Pedro de Luna, alors cardinal et futur Benoît XIII, Vincent Ferrier se rallie tout d’abord à la papauté d’Avignon, rejetant la légitimité d’Urbain VI dans son traité De moderno ecclesiae schismate. Il devient par la suite confesseur de Benoît XIII, désormais antipape et figure emblématique de la résistance à Rome. Mais, dans un souci d’union de l’Église, il finit par se résigner à abandonner la cause de Benoît pour reconnaître le pape romain. Son acte de renonciation officiel intervient en 1416, à l’époque où le Concile de Constance s’emploie à mettre fin au Schisme.
Infatigable prêcheur et évangélisateur de l’Europe pendant vingt ans, de 1399 à sa mort, il parcourt l’Espagne, l’Italie, la Suisse, et va même jusqu’en Écosse. Il est souvent accompagné d’une quantité impressionnante de disciples, au point qu’il doit essentiellement prêcher dans de grands espaces extérieurs pour pouvoir être entendu de la foule. On lui prête le don des langues, au vu de sa capacité à communiquer avec tant de peuples différents.
En dehors des questions papales, son rôle politique est particulièrement important en Espagne, où il aide Ferdinand de Castille à accéder à la couronne d’Aragon dans un contexte de succession difficile (cf. Compromis de Caspe). Il y est aussi connu pour avoir dirigé les massacres qui ont amené l’appropriation d’une synagogue de Tolède puis sa transformation en l’église Santa Maria la Blanca[1]
La France n’est pas oubliée dans ses missions, il en parcourt tout le Sud avant d’être appelé en Bretagne en 1418 par Jean V, duc de Bretagne. Il sillonne pratiquement toute la Bretagne de ville en ville pendant près de deux ans et revient à Vannes, épuisé, où il meurt en 1419.
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