Les hommes de Poutine sont partout ! Jusqu’à Guingamp où ils présentent leurs papiers d’agents secrets aux gendarmes afin de faire avancer plus rapidement une enquête. « Avec moi ça ne va pas se passer comme ça, j’ai le bras long ! »
Le jeudi 28 mars dernier, les magistrats du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc avaient ainsi un « beau profil » à juger. Le jeune homme a 24 ans et est né en Algérie. A 14 ans, il fait une tentative de suicide. A 17, il se retrouve en établissement spécialisé puis en famille d’accueil. Diagnostiqué un peu « mytho », il a des rapports tout à fait particulier avec la réalité mais aussi avec la loi et l’ordre.
Au niveau boulot, selon ses dires, ça va plutôt pas mal, il est dans l’import-export, « auto-entrepreneur en e-commerce » comme on dit de nos jours. Son activité lui rapporte quand même « 9000€ par mois ». Et puisqu’il a encore un peu de temps, il développe également des applications d’Intelligence Artificielle (IA) pour les portables. A côté de ça, et puisqu’il a peur de s’ennuyer, il travaille parfois pour un géant de la restauration rapide ou dans l’agro-alimentaire. Bref, un jeune qui aime le travail !
Hyper-actif, il aime également les écarts avec la loi puisqu’il compte déjà un beau palmarès de 8 mentions à son casier judiciaire. C’est d’ailleurs pendant une incarcération qu’il va, selon ses dires, se faire cambrioler. Fin 2021. Mais attention, puisque monsieur est dans l’Intelligence Artificielle, il va lui-même traquer ses cambrioleurs. Il faut dire que les gendarmes n’avancent pas assez vite à ses yeux ! Il fini donc par les retrouver via le Darknet ! D’ailleurs, pour appuyer son enquête, il va retrouver « dans les poubelles », des mois après, des papiers prouvant l’implication de truc et machin dans son cambriolage. Poubelles qui n’avaient visiblement pas été relevées par les éboueurs depuis des semaines, étrange étrange !
Mais les forces de l’ordre française n’avançaient décidemment pas assez vite sur son dossier. Pour les motiver, il leur a donc collé sous le nez une lettre de son employeur (parmi ses multiples activités) : « La Direction générale des renseignements de la Fédération de Russie ». En français bien entendu. En clair, si ça ne se bouge pas plus chez les condés, Poutine bombarde Guingamp ! A l’arme nucléaire ?
Mais les gendarmes trégorrois qui doivent être des agents ukrainiens infiltrés se sont marré à la vue du document. Qu’à cela ne tienne, l’agent secret écrit à l’inspection générale de la gendarmerie ! Avec ultimatum à la clé : si au 21 janvier, il n’a pas de réponse, il fera justice lui-même ! Et les auteurs du cambriolage ne seront pas les seuls dans les mains du FSB mais aussi le gendarme qui s’est foutu de sa poire avec sa lettre.
Là, les militaires qui avaient été sympas et compréhensifs depuis le début décident que la fête est finie et monsieur est placé en garde à vue. Pour le coup, Poutine n’a pas envoyé de commando pour le libérer mais sait-on jamais ?
Devant le tribunal de Saint-Brieuc, ce jeudi 28 mars, « l’agent » arrive seul et sans avocat. Il faut dire que les agents secrets russes sont formés aux systèmes judiciaires ennemis !
Devant le juge, il annonce qu’il a « quitté la région » (ouf !) et refuse telle ou telle mesure. Technique classique des agents de haut-niveau !
Finalement, le tribunal le condamne à 210h de travaux d’intérêt général et 400€ de dommages et intérêts.
Ceux-ci seront-ils payés par l’ambassade de Russie, « son employeur », le centre des impôts attend d’en savoir plus…
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