La démission soudaine et largement inattendue du premier ministre de la République d’Irlande (Taoiseach) a provoqué une onde de choc politique à Dublin. Leo Varadkar a présenté sa démission lors d’une conférence de presse improvisée mercredi après-midi.
C’est un Varadkar en larmes, entouré des membres de son cabinet, qui a fait cette annonce surprise, déclarant qu’il n’était « plus la meilleure personne pour ce travail » et annonçant sa démission en tant que chef de son parti centriste Fine Gael et chef du gouvernement, citant des « raisons personnelles et politiques », sans donner plus de précisions.
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— Ben Scallan 🇮🇪 (@Ben_Scallan) March 20, 2024
M. Varadkar a occupé le poste de Taoiseach de 2017 à 2020, puis à nouveau en décembre 2022, avec le soutien du parti centriste Fianna Fáil et du parti des Verts. En tant que premier ministre, il a présidé à une décennie de libéralisation intense de la République, qui a culminé avec la légalisation de l’avortement, et a supervisé la réponse du pays au Brexit.
Son gouvernement a récemment subi un revers majeur en raison de l’échec de deux référendums visant à libéraliser davantage la constitution de la nation en ce qui concerne la définition exacte de la famille en vertu du droit irlandais. M. Varadkar a mis l’accent sur sa gestion de la crise du COVID et sur l’adoption d’une loi sur l’avortement lors de ses remarques d’aujourd’hui.
Son retrait de la vie politique irlandaise, trois mois avant les élections européennes et locales de juin, semble avoir surpris même les membres de son parlement et de son parti, dont la plupart ont été surpris par la décision d’aujourd’hui.
Les rumeurs vont bon train à Dublin quant à la raison exacte du départ de Varadkar de la vie politique irlandaise. En effet, un grand nombre de membres du Fine Gael, le parti de Varadkar, ont annoncé par coïncidence leur intention de ne pas se présenter aux prochaines élections législatives, bien que le parti soit raisonnablement bien placé dans les sondages.
Le Fine Gael, parti au pouvoir, devrait élire un nouveau leader avant son congrès annuel à la mi-avril. Les ministres de l’éducation Simon Harris et de l’entreprise Simon Coveney sont cités comme remplaçants potentiels.
La République d’Irlande est tenue d’organiser des élections avant mars 2025. La démission de M. Varadkar est considérée par beaucoup comme le point de départ d’un cycle électoral qui pourrait voir la victoire du parti populiste de gauche Sinn Féin, l’immigration devenant rapidement une question déterminante dans la politique irlandaise, au même titre que les problèmes systémiques liés au logement.
Réfléchissant aux années Varadkar et à leur impact sur la politique nationale, l’économiste et commentateur Philip Pilkington a décrit le mandat de Varadkar comme un moment où les élites irlandaises se sont débarrassées du catholicisme, et il a évoqué la possibilité qu’aujourd’hui marque un retour aux valeurs de centre-droit au sein du Fine Gael et de la vie politique irlandaise de manière plus générale.
Bien que la cause de la démission de Varadkar ne soit pas connue, des spéculations ont déjà eu lieu sur le fait que le leader ouvertement gay chercherait un poste post-gouvernemental dans le secteur des grandes technologies ou même à la Commission européenne.
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2 réponses à “Irlande : La démission du Premier ministre Léo Varadkar suscite de nombreuses interrogations”
Un destructeur de société qui s’en va ! C’est toujours bon à prendre !
pauvre gars, il lui reste à pleurnicher, le peuple votant mal aux référendums proposés!