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Malgré 50 000 postes à pourvoir, moins d’un Français sur deux souhaiterait exercer un métier du médico-social en raison notamment des bas salaires et des conditions de travail

Quiconque met le pied dans un hôpital aujourd’hui se rend compte de la tiers mondisation de la Santé dans tout le pays. Au profit à la fois d’une administration de plus en plus importante (au détriment des soignants et des patients), mais aussi des cliniques privées qui accueillent tous les déçus pouvant se permettre financièrement de compenser les défailles d’un service public à l’agonie.

150 000 postes sont à pourvoir dans le secteur médico-social d’ici 2025, soit près d’un quart des emplois. Quelle vision les Français ont-ils de ces métiers ? Sont-ils intéressés par les secteurs du soin et du prendre soin ? Et si oui, pourquoi ?

L’Unapei a voulu connaitre le regard des Français sur ces professions et a lancé un sondage édifiant avec OpinionWay en février 2024. Les résultats sont contrastés :

  • L’engouement des Français est en demi-teinte. Seuls 42% des sondés se disent intéressés par le métier de médecin, 36% par le métier d’éducateur spécialisé, 31% par le métier de psychomotricien
  • Même si les valeurs fondatrices de ces métiers sont reconnues et constituent leur intérêt selon les personnes interrogées…

45% des Français pourraient s’y intéresser pour avoir un métier qui ait du sens, 42% pour avoir un métier avec un contact humain, et plus d’un Français sur trois s’intéresse aux métiers de l’accompagnement du handicap, soit pour prendre soin des personnes (37%), développer leur autonomie (34%) ou aider leurs familles (38%)

  • … le salaire (40%) et les conditions de travail difficiles (40%) sont aujourd’hui les principales raisons qui freinent les Français à se lancer dans ces métiers pourtant vitaux.

Pour l’Unapei, la pénurie de professionnels dans les métiers de la santé est un enjeu central pour le secteur : un accompagnement de qualité et digne pour les personnes en situation de handicap ne peut se réaliser sans professionnels formés et en nombre suffisants. Le défi est donc la question de l’attractivité des métiers : pour cela, l’Unapei appelle à une revalorisation de tous ces métiers, indispensables pour les personnes en situation de handicap.

Aujourd’hui encore, les familles doivent pallier les manques d’accompagnement et faire face à ses impacts dans leur vie professionnelle, sociale, et sur leur bien-être.  En octobre 2023, 91% des parents aidants faisaient de la garantie d’une solution d’accompagnement pour leur enfant, la priorité de leur vie/ Sans les professionnels du secteur médico-social, quelles solutions proposer aux personnes en situation de handicap et à leurs familles ?

Résultats de l’étude Opinionway : des métiers qui ont du sens mais le salaire et les conditions de travail difficiles sont des freins importants à l’exercice de ces métiers

Si 69% des Français interrogés sont intéressés par au moins une des professions, les métiers plébiscités varient selon l’âge, le sexe ou la catégorie socio-professionnelle :

Les métiers qui suscitent le plus d’intérêt sont :

 

  • Les métiers impliquant une manipulation, des soins physiques à prodiguer aux patients, comme le métier de médecin (42%), de masseur-kinésithérapeute (39%) et d’infirmier (36%).
 
  • Les métiers d’accompagnement tels qu’éducateurs spécialisés (36%) et moniteur éducateur (32%) ou bien ceux de la santé mentale comme psychologue (35%) ou aide médico-psychologique (34%) pourraient chacun plaire à, à peine, un Français sur trois.
 
  • Les autres métiers paramédicaux – plus spécialisés et souvent moins connus – n’interpellent que trois Français sur dix : orthophoniste (35%), ergothérapeute (31%) et psychomotricien (31%),
  • Les métiers de management : cadre de santé (34%) ou chef d’établissement ou de service (33%).
 

 

  • Enfin, le poste de surveillant de nuit n’est jugé « intéressant » que pour un Français sur quatre (25%)
 

 

Focus : un intérêt plus fort de la part des femmes et des moins de 35 ans

→      Les femmes se montrent plus intéressées par ces métiers que les hommes (73% vs 65%). Elles citent plus particulièrement les métiers d’aide médico-psychologique (40% vs 29% des hommes), d’éducateur spécialisé (39% vs 31%), de psychologue (39% vs 31%),

→      Les moins de 35 ans se projettent davantage dans les métiers d’accompagnement et d’aide en santé mentale : 44% signifient leur intérêt pour le métier d’éducateur spécialisé (vs 33% des 35 ans et plus), 44% pour celui de psychologue (vs 32%) et 43% pour celui d’aide médico-psychologique (vs 32%).

 

 

Pourquoi les Français s’y intéressent ? Les métiers du secteur médico-social sont perçus comme :

  • porteurs de sens (45%)
  • favorisant le contact humain (42%).
  Travailler pour aider des personnes en situation de handicap est également un levier d’intérêt fort :

  • la perspective de participer à leur inclusion dans la société (39%),
  • de les accompagner au quotidien (37%),
  • de développer leur autonomie (34%),
  • mais aussi d’aider leur famille (38%) séduit de nombreux répondants.
   

Ainsi, ces métiers plaisent davantage du fait de leur impact positif sur la société que par leurs atouts en termes de format de travail :

  • 23% s’imaginent faire un de ces métiers parce qu’ils permettent un travail en équipe
  • et 25% pour leur caractère non routinier.

Mais les freins persistent, notamment : le salaire et les conditions de travail difficiles

Le salaire jugé insuffisant est l’un des deux premiers freins mentionnés (40%) par les Français réfractaires à au moins un des métiers présentés.  

 

Au-delà des questions de rémunération, c’est la réalité quotidienne de ces métiers qui limite l’intérêt des Français pour ce secteur offrant :

  • des conditions de travail difficiles (40% ex-aequo avec le salaire)
  • et synonyme d’horaires contraignants (36%).
  • trop physiques (29%)

Les Français ont par ailleurs le sentiment que ces métiers souffrent

  • d’un manque de reconnaissance au sein de la société (30%),
  • d’un manque de moyens humains et financiers (28%),
  • d’une incompréhension générale face aux difficultés de ce métier (20%),
  • enfin, 1 Français sur 5 se désintéresse d’au moins un de ces métiers à cause de contacts humains jugés trop fréquents (20%
Focus : des freins spécifiques pour les femmes et les moins de 35 ans

 

  • Les femmes déclarent majoritairement être freinées par le sentiment d’un métier trop physique (35% vs 23% des hommes) et par le contact humain trop fréquent (25% vs 15%).
  • Les plus jeunes partagent ce sentiment concernant la récurrence des contacts avec les patients (33% vs 16% parmi les 35 ans et plus)

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “Malgré 50 000 postes à pourvoir, moins d’un Français sur deux souhaiterait exercer un métier du médico-social en raison notamment des bas salaires et des conditions de travail”

  1. Gaï de ROPRAZ dit :

    D’abord un constat très simple dont l’auteur de cet article n’en parle pas : La Santé est avant tout une vocation. On veut, ou on ne veut pas. Point barre. Pour le reste, on peut disserter tant qu’on veut …

  2. andré dit :

    Ce qui n’est pas expliqué dans cet article c’est la différence qui existe entre le statut de salarié et celui de libéral pour le même métier par ex. médecin, Kiné, infirmier, sage femme etc.

    Le mode d’exercice est très différent et le revenu également. La féminisation de la médecine pousse les femmes médecins à préférer une place de salarié ( assurances, congés maternité, accidents du Travail, RTT? 35 Heures plutôt que 50 ou 60 h par semaine sans aucune assurance en cas d’arrêt de travail et des frais important ( location de cabinet aux nouvelles normes, risque de procès, Assurance RC hors de prix et insécurité ? )

    Le libéralisme en vogue dans les 30 glorieuses a décliné peu à peu devant les nouvelles contraintes de toutes sortes imposées à ceux qui choisissent la liberté !

  3. Henri dit :

    L’hôpital public : entre 35% et 40% d’administratifs, pour 65% à 70% de soignants. Moi je veux bien être recruté comme gratte-papier ou sur un « emploi-éolienne » (brassage de vent) : par exemple, qualiticien, sous-directeur des affaires générales, chef de projet innovation, régulateur médical, conseiller en économie sociale, etc. !

  4. kaélig dit :

    EH oui GAÏ, j’ai l’impression que dans notre beau pays plus personne n’a vocation à travailler où que ce soit… »Droit à la paresse » cher à S.Rousseau oblige.

  5. patphil dit :

    yaka importer des migrants soignants

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