Sous couvert de lutter contre le réchauffement climatique, l’Union Européenne impose toujours plus de procédures, d’interdictions et de restrictions aux particuliers. Parée de bonnes intentions, la transition écologique que l’on nous vend est de fait un non-sens puisqu’elle ne remet jamais en question le consumérisme et la mondialisation, causes premières de la destruction de notre environnement.
Absurdistan
L’absurdité provient cette fois d’Italie : plusieurs villes de la péninsule ont annoncé leur intention d’interdire la circulation des motos homologuées avant le 1er avril 2003 (Euro 0 et Euro 1, selon les classifications UE mesurant la pollution d’un véhicule). Un coup dur dans une nation passionnée de vieilles bécanes, la mesure concerne en effet 65% du parc moto national, presque 3 millions de deux-roues. Pour l’instant. Car s’agissant d’une norme européenne, il ne fait aucun doute que la manœuvre sera peu à peu étendue à tout le territoire de l’Union.
Si fermer les portes des villes à la circulation des moyens de transport les plus polluants peut paraître un choix légitime, de beaucoup dénoncent une décision absurde, un deux-roues de petite cylindrée polluant beaucoup moins qu’une grosse cylindrée récente classifiée euro 6 qui elle, sera, autorisée à circuler. Pire, ce serait même contre-productif, une personne roulant à moto produisant un effet de deux à trois fois moins néfaste sur l’environnement qu’une personne circulant en voiture. Et cela est sans compter le problème des démolitions, envoyer à la casse des millions de véhicules en parfait état de marche ne pouvant en aucun cas représenter un choix écologique.
Préjudice économique
Adieu Harley Davidson, Triumph, Indian, Guzzi… C’est la mise à mort de tout un monde : celui du Custom et de ses motos certes datées mais soignées, cajolées, entretenues comme autant de petites princesses. Aux antipodes du consumérisme ambiant fait d’achats compulsifs et de recherche constante de la nouveauté.
Cela représente en outre un coup de massue pour leurs propriétaires qui se retrouvent d’un jour à l’autre détenteurs d’un bien totalement dévalué, inutilisable et invendable, puisque personne n’ira plus acquérir une moto qui ne peut rouler librement. Un coup de massue aussi pour les concessionnaires, les mécaniciens, les revendeurs de pièces détachées… Les bureaucrates ont-ils prévu ces répercutions économiques en cascade ?
Motos et crevettes
Il s’agit donc de l’énième mesure d’écologie punitive, qui, outre à ne rien résoudre, sanctionne ceux qui ne pourront se permettre l’achat d’un véhicule neuf. Et pendant que des Italiens devront renoncer à leur moyen de locomotion ou à leur passion, chaque année, 400 millions de tonnes de marchandises sont débarqués dans la péninsule via les navires marchands, de très loin les plus polluants de la planète.
« Un cargo émet la même quantité d’oxyde de soufre que 50 millions de voitures, et les 20 plus gros navires polluent à eux seuls plus que toutes les voitures de la planète… navires qui sont au nombre de 600.000. »
Pour importer, là une marchandise qui pourrait être produite chez nous, là un produit qui a fait le tour de la Terre : telles les crevettes pêchées dans les mers du Nord de l’Europe, envoyées au Pakistan pour être décortiquées, au Maroc pour être confectionnées avant de finir dans nos assiettes ; tel le whisky produit en Écosse, embouteillé en Australie, avant de retourner à la case départ pour d’être ensuite distribué dans le monde entier ; telle la veste transformée en Chine, dont le coton provient des États-Unis et les boutons du Vietnam. Autant de périples aberrants que nous pourrions multiplier à loisir, rappelons que 90 % de ce qui est extrait ou fabriqué passe par la mer !
Quant au transport aérien, une image suffit pour rendre compte de l’impact sur l’environnement de ses 150.000 à 200.000 vols quotidiens :
Deux types de transport hyper polluants et dont les chiffres vertigineux en augmentation constante mettent en lumière l’imposture d’une transition écologique qui se complet dans la mondialisation.
Difficile, donc de convaincre que le problème des émissions de gaz, c’est Johnny qui sort sa Harley le dimanche ou Paolo qui traverse Milan en quinze minutes.
Émergence d’une prise de conscience ?
Ce samedi 16 mars des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes d’Italie à l’initiative du mouvement ouvert à tous « DIVIETO IL CUORE NOM FERMA » (« Interdiction, on n’arrête pas un cœur ») organisé par le biker Lorenzo Gioacchini dans le but de s’opposer au décret milanais qui entrera en vigueur en octobre 2024, et de sensibiliser l’opinion publique sur le dangereux préalable qu’il représente, non seulement en ce qui concerne son extension aux autres agglomérations mais aussi aux autres classifications : la mesure prévoit en effet le blocage des motos Euro 2 et Euro 3 d’ici 2028, rendant inutilisable une grande partie du parc moto national. C’était la troisième journée d’une mobilisation qui n’entend pas céder.
Travailleurs, agriculteurs, propriétaires immobiliers, automobilistes, motards etc, pas une catégorie n’est épargnée par les sanctions de transition énergétique, toutes plus insensées les unes que les autres puisque dans le même temps, l’Union Européenne ne cesse de prôner le déplacement illimité des hommes et des marchandises, le consumérisme, l’urbanisation et l’industrialisation de l’agriculture.
La tyrannie verte à l’oeuvre s’attaque aux particuliers et les culpabilise, leur accolant la responsabilité d’une dévastation de la planète… qui se trouve ailleurs. Un double langage de plus en plus patent à nos concitoyens, comme nous l’ont montré les agriculteurs à l’assaut de Bruxelles.
Le mécontentement se propage. Serions-nous entrés dans « L’ère des soulèvements » comme professé par Michel Maffesoli ?
Audrey D’Aguanno
Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
8 réponses à “Tyrannie verte : vers l’interdiction des motos non-électriques ?”
Le pays de Méloni est rentré dans le monde tyrannique de l’UE en prenant les devants de ce qu’il sera demain partout . Elles sont où ses envolées à l’encontre de cette UERSS et de sa présidente non élue , disparues , ce n’était il est vrai que des promesses de campagne .
Pouvons nous espérer qu’un jour, qui hélas semble devenir de plus en plus lointain, nos « représentants » dans diverses institutions européennes se mettront à faire de l’arithmétique élémentaire ? En supposant que la totalité de l’UE soit responsable de 10% des déréglements climatiques attribués, sans la moindre preuve convaincante, aux activités humaines, l’effet total des réductions drastiques qu’ils prétendent nous imposer seront ridicules, voire inexistantes. J’attends encore que la « Science » (en majuscules parce que des dirigeants du GIEC incapables de comprendre le dixième des rapports émis par ses membres en tirent des résumés péremptoires) nous donne des preuves convaincantes de l’effet des activités humaines. Faut il rappeler que quatre glaciations sont intervenues, sans que l’humanité soit pour quoique ce soit dans leur disparition ?
bien d’accord, hélas !
Ça fait du bien de pas être tout seul a trouvé ça aberrant il y a longtemps que l’on marche sur la tête on est gouverné par des incapable
L' »Ecologie » rend fou !
Toutes ces mesures dingues, appellent une seule réaction, un soulèvement radical des populations, le retour aux Nations, la sortie de la communauté européenne simple outil de vassalisation à l’empire Nord-américain déclinant, et naturellement dénonciation de notre appartenance à l’Otan, remise en route par notre autre chacal de « président », Sarkozy.
J’attends, nous attendons, ce soulèvement majeur.
1968 « interdiction d’interdire » aujourd’hui entre écolos et socialistes du genre najat valaud-belkacem, il veulent tout interdire, vive le « progrès de goche »
Quittons cette Europe absurde