La part des entreprises créées par des immigrés occupe une place de plus en plus prépondérante dans l’économie italienne. Voilà le constat tiré d’un rapport « sur l’immigration et l’entreprenariat 2023 » en Italie et publié au début de ce mois de mars par le centre de recherche italien IDOS en collaboration avec la Confédération nationale italienne de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises (CNA).
L’information a été évoquée le 12 mars par le quotidien italien d’information économique et financière Il Sole 24 Ore tandis que l’Italie accueillerait ainsi un sixième des travailleurs indépendants étrangers recensés dans l’UE.
Au cours de la période 2011-2022, alors que les entreprises dirigées par des Italiens ont connu une diminution de 5,0 %, celles dirigées par des migrants ont enregistré une augmentation notable de 42,7 %. Cette tendance a porté le nombre total d’entreprises dirigées par des migrants à 647 797 entités à la fin de 2022, soit 10,8 % du total national, contre 7,4 % en 2011.
Des migrants se structurant de plus en plus en Italie
Toutefois, des disparités apparaissent concernant la répartition de ces entreprises gérées par des immigrés à travers le territoire italien. Ces entités sont en effet plus concentrées dans les régions du Centre et du Nord (77,3%), mais elles sont également présentes dans le Sud, la Lombardie et le Latium apparaissant comme les épicentres des activités entrepreneuriales immigrées, avec respectivement 124 000 et 81 000 entreprises.
Quant aux profils de ces entreprises détenues par des migrants, les entreprises individuelles représentent près des trois quarts (480 000, soit 74,1 %) de toutes les activités gérées par les immigrés en Italie.
Toutefois, cet entreprenariat étranger s’est consolidé au fil des années puisqu’entre 2011 et 2022, le nombre des sociétés de capitaux a augmenté de 18,4 % avec désormais quelques 119 000 entités de ce type enregistrées en Italie.
Marocains, Roumains et Chinois parmi les entrepreneurs
D’autre part, le rapport indique que 59 % des entreprises gérées par des immigrés évoluent dans le secteur des services en Italie. Par ailleurs, 31,8 % de ces entreprises ont une activité commerciale quand 23,9 % évoluent dans le secteur de la construction.
En ce qui concerne la provenance des propriétaires étrangers de ces entreprises, 82 % d’entre eux sont d’origine extra-européenne. On relève ainsi une forte surreprésentation des Marocains (63 000 entrepreneurs) devant les Roumains (53 000) et les Chinois (52 000).
Dans une Italie confrontée à un vieillissement problématique sa population autochtone, il est enfin à noter que 75,8 % des entrepreneurs immigrés ont moins de 50 ans, contre 55,4 % des Italiens, ce qui témoigne d’un certain « dynamisme » chez les migrants…
Pour conclure, rappelons également qu’en 2023, l’Italie a connu un record historique pour l’embauche de migrants avec plus d’un million d’immigrés employés. Autant de futurs patrons en devenir sur le sol italien ? De quoi remettre sérieusement en question la vocation « temporaire » d’un tel accueil souvent avancée en guise d’argument par la droite italienne !
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Une réponse à “Italie. Des extra-européens de plus en plus nombreux parmi les chefs d’entreprise, les Marocains en tête”
C’est le signe du grand remplacement : ils s’installent !