Dans les paysages à couper le souffle de la Mongolie, une immersion savoureuse chez les Tsaatan, un des derniers peuples nomades dont le mode de vie ancestral est menacé.
À l’extrême nord de la Mongolie, dans un immense territoire vierge et glacé, vivent d’étonnants nomades : les Tsaatan, surnommés « le peuple des rennes ». Vivant dans de simples tipis dans des conditions souvent extrêmes, entourés de leurs cervidés aux superbes bois, les Tsaatan, qui ne sont plus que deux cents, représentent l’une des dernières communautés de la taïga disséminée en petits clans familiaux. Ces éleveurs se déplacent avec leurs troupeaux à la recherche du précieux lichen sans lequel les animaux ne pourraient survivre. Mais aujourd’hui leur mode de vie ancestral, rythmé par la pratique du chamanisme, est menacé. Depuis quelques années, le gouvernement exige en effet que tous leurs enfants soient scolarisés dès l’âge de 6 ans. Pour Magsar et les siens, comme pour d’autres, c’est un bouleversement susceptible d’accélérer la fin de leur vie nomade. Car si elle veut suivre la loi, la famille doit se séparer : pendant que Magsar garde les rennes, femme et enfants doivent aller vivre près de la seule école de la région, à des jours de marche du campement. Alors que faire ? Désobéir et poursuivre la tradition ? Ou offrir aux enfants un meilleur avenir ?
Quand les confins du monde basculent
Partageant l’intimité d’une famille tsaatan, Pierre Da Silva filme le dilemme complexe de ces nomades à la fois attirés par le monde moderne et inquiets de voir leur univers peu à peu disparaître. Dans cette Mongolie sauvage d’une époustouflante beauté, il capte le point de basculement d’un peuple épris de liberté, qui vit en osmose avec la nature.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine