Le gouvernement français et des élus corses sont tombés d’accord, dans la nuit de lundi à mardi, sur un projet d’« écriture constitutionnelle » prévoyant « la reconnaissance d’un statut d’autonomie » de l’île. Celle-ci prévoit la reconnaissance d’un statut d’autonomie pour la Corse au sein de la République qui tient compte de ses intérêts propres, liés à son insularité méditerranéenne, à sa communauté historique, linguistique, culturelle et ayant développé un lien singulier à sa terre
Cet accord marque une première reconnaissance par l’Etat de la volonté d’une majorité de Corses d’avancer sur le chemin de l’autonomie. La Corse est une « Communauté historique, linguistique et culturelle ayant développé un lien singulier à sa terre » selon les termes employés dans l’accord trouvé au sujet de la Corse.
Quid des autres régions, et notamment de la Bretagne, ou de l’Alsace ?
« L’Alsace ne l’est pas moins. Nous mettons en garde les parlementaires, LR en particulier, qui seraient tentés de s’opposer au processus d’autonomie en Corse. Car les arguments qui seront avancés lors du débat sur la Corse, valent également pour l’Alsace » affirme Jean-Georges Trouillet, président d’Unser Land, parti autonomiste alsacien.
Depuis bientôt 10 ans maintenant, une immense majorité d’Alsaciens réclame la sortie du Grand Est, demande exprimée par tous les moyens démocratiques possibles : pétitions, manifestations, sondages, consultation publique organisée par la CeA, résolutions des Conseillers d’Alsace, propositions de loi signées par la quasi-totalité des députés alsaciens.
« L’accord conclu avec la Corse nous invite à réfléchir aux raisons pour lesquelles cette demande légitime du peuple alsacien reste ignorée par une République censée être également une démocratie, ainsi qu’aux moyens à mettre en œuvre pour obtenir justice. » interpelle Jean-Georges Trouillet.
« La perspective européenne permet aussi d’avoir une approche plus objective sur les réalités de ce pays. L’autonomie régionale est le standard démocratique en Europe. La France reste encore une monarchie présidentielle centralisée avec des institutions que personne ne nous envie parmi nos voisins. De ce point de vue, l’accord trouvé avec la Corse n’est qu’un timide début de normalisation, un début de sortie de l’âge de pierre. » conclut le président du mouvement alsacien.
Plus timidement, et très « républicainement », le président de la Région Bretagne, LoiG Chesnais-Girard, y est allé de sa lettre à Darmanin. Il a toutefois bien pris le soin d’exclure toute spécificité bretonne et prône l’autonomie au nom de la République universelle (un peu à la manière de ceux qui déclarent benoitement que tout le monde peut être Breton, qu’être Breton est simplement un état d’esprit et une volonté, etc)…
Je salue l’accord entre les élus corses et le Gouvernement, pour plus d’autonomie de l’île.
Ça ne peut être la seule avancée pour notre pays qui crève de son centralisme.
Je porte au débat une proposition adaptée à tous les territoires marqués par une forte spécificité. pic.twitter.com/hQuCG0u0in
— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) March 12, 2024
Ce n’est pas au nom de l’universalisme que les Corses ont réussi à négocier cet accord. Et ce n’est pas non plus à cause de quelques communiqués. Mais plutôt en raison de décennies de luttes, et de rapport de force.
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4 réponses à “Autonomie des régions : la Corse avant l’Alsace..puis la Bretagne ?”
Puis la Vendée ?
Une indépendance financière et économique des régions est nécessaire pour pouvoir rétablir un tissus local fort et solide et cela c’est dégradé au fil des années tel une peau de chagrin. Nous vivons dans un pays où la liberté n’existe plus depuis bien longtemps. Ne pas oublier non plus que l’unité fait la force mais comme partout,il faut tune juste mesure.
Une choses est malgré tout à craindre dans ce processus de « démantèlement » de la France : c’est la disparition de celle-ci et certains ennemis de la Fille-aînée de l’Église travaillent activement en ce sens. Ne serai-ce pas faire leur jeu que d’agir ainsi car le résultat sera, à terme, que chaque région ne dépende plus de la France mais de l’Europe. Cela peut ressembler à un tour de passe-passe pour disloquer et effacer notre pays dont l’histoire dérange.
A voir combien la décentralisation, le régionalisme voire l’autonomie est villipendée en France, on se demande comment font les pays fédéralistes, USA, Allemagne, Suisse, Espagne, grande Bretagne et même l’Italie et bien d’autres…pour survivre voire être compétitifs.
charbonnier doit être maitre chez lui! on est mieux gouverné et compris par des gens du lieu que par des fonctionnaires parisiens, l’éternel combat entre girondins et jacobins …