Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 14 Mars c’est la Saint Hegareg
Son nom, assez rare, est peut-être issu du vieux breton « nom » c’est-à-dire « temple », à rapprocher du gaélique irlandais « naomh » saint et gaulois « nemeto » sanctuaire ou « nemo » ciel avec comme variantes Nevenoe/Nevenou en breton, Naomhin, Nevin, Niven en irlandais.
Dom Morice, s’appuyant sur une vie du roi Judicaël rédigée au xie siècle par le moine Ingomar dans laquelle ce dernier précise que « tous les princes qui ont régné en Bretagne depuis Judicaël étaient issus de ce roi », indique que Nominoë était « fils d’Erispoë comte de Rennes et de la race des anciens rois de Bretagne .
Les moines de l’abbaye de Saint-Florent-le-Vieil dont il avait incendié le monastère ont complaisamment reproduit, dans une prose rythmée nommée « Versiculi » ou « Versus de eversione monasterii Glonnensis », une légende qui indique que Nominoë était fils d’un paysan enrichi par la découverte d’un trésor, indications reprises par les Francs d’Anjou de la famille Foulques (Plantagenêt), hypothèse totalement fantaisiste car à l’époque carolingienne seuls les laïcs issus de familles de la haute aristocratie avaient le quasi-monopole des charges publiques.
Une charte de 834 le qualifie de prince des Vénètes, mais c’est seulement en raison de sa fonction de comte de Vannes. Il semblerait qu’il soit originaire du Poher, peut-être de « Botmel » (Botnumel) en Callac, ou bien encore de « Bonnevel » en Priziac. J. Quaghebeur fait de Nominoë le fils ou le petit fils du roi Murman
Comte carolingien
Ce saint, dont on ne connaît pas la vie, est éponyme de Saint-Egarec en Briec-de-l’Odet (29), La Forêt-Fouesnant (29), Kerlouan (29), Lesneven (29), lieux qui doivent leur nom à une chapelle dédiée au saint. À sa fontaine, à Plogonnec (29), on venait l’invoquer contre les maux d’oreilles.
Hegareg apparaît comme un dérivé d’un terme Hegar, issu du vieux breton hocar, « aimable » (moderne hegarad, de même sens).
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Une réponse à “A la découverte des Saints Bretons. Le 14 Mars c’est la Saint Hegareg”
Le 7 Mars c’est la Saint Nominoë (Nevenou).
Le 14 Mars c’est la Saint Hegareg, mais c’est comme si c’était encore la Saint Nominoë, la preuve :
« Son nom, assez rare, est peut-être issu du vieux breton « nom » c’est-à-dire « temple », à rapprocher du gaélique irlandais « naomh » saint et gaulois « nemeto » sanctuaire ou « nemo » ciel avec comme variantes Nevenoe/Nevenou en breton, Naomhin, Nevin, Niven en irlandais. »
Ces « saints bretons » qui ne sont pas bretons quand ils sont saints et pas saints quand ils sont bretons commencent à fatiguer tout le monde, même la personne qui « tient » cette rubrique !