Selon un sondage de l’Ifop pour le Cercle des élus locaux, dévoilé lors de la soirée débat du 5 mars dernier sur le thème de la décentralisation en présence d’Eric Woerth, Député de l’Oise, Chargé par le Gouvernement de proposer une réforme de la décentralisation pour “simplifier l’organisation territoriale et clarifier les compétences”, 77 % des Français font confiance à leur commune parmi toutes les collectivités territoriales, tandis qu’ils jugent à 69 % dans le même temps qu’elles n’ont pas assez de pouvoir et manquent de financement de la part de l’Etat pour 84 % d’entre eux.
Le sondage dévoile en outre que si 66 % des français pensent que la fin du cumul des mandats a été bénéfique pour leurs élus, plus d’un sur deux, 56 %, estiment que cela empêche ces mêmes élus de bénéficier d’une exposition importante au niveau national.
“Ce sondage confirme que les Français sont attachés à leur commune et à la personne du Maire, ce qui va dans le sens de ce que nous a dit Eric Woerth, la commune cellule de base de la démocratie locale, et c’est encore plus vrai pour les plus jeunes, ce qui est plutôt encourageant ! Et plus globalement le sondage affirme que les Français font assez largement confiance aux trois niveaux de collectivités locales, communes, départements et régions et qu’ils jugent positivement l’action de leurs élus locaux. Ils souhaitent que l’Etat réduise sa tutelle et leur donne davantage de moyens d’agir, notamment financiers.” indique Hugues Anselin, co-fondateur du Cercle des élus locaux.
« Ce sondage éclaire de façon pertinente la question du retour à une forme de cumul des mandats, l’enquête indique clairement un changement de pied de la part des Français qui ont perçu que nombre de parlementaires pouvaient être déconnectés des réalités locales. Mais s’ils ne sont pas opposés au principe d’un retour au cumul de mandats locaux et nationaux, ils souhaitent « en même temps » que leurs chers élus locaux se concentrent sur leur mission et soient à leur côté, en proximité. Donc à mon avis le débat ne fait que commencer, et je ne parierai pas qu’une majorité se dessine au parlement pour un retour du cumul…” poursuit Etienne Lengereau, co-fondateur du Cercle des élus locaux.
Néanmoins, si la légitime aspiration à plus de démocratie locale tarde à être écoutée dans une République française centralisée et de culture jacobine, une question se pose néanmoins, concernant l’utilisation de l’argent public, donc de l’argent des contribuables, par les collectivités locales. Histoire de ne pas répéter les mêmes erreurs que le pouvoir central…Une autre question concerne également la représentativité de ces collectivités, alors que jamais, les taux d’abstention n’ont été aussi hauts. Et si tout simplement, les élus étaient remplacés par le peuple ? Cela s’appelle la démocratie directe, à plusieurs échelons, et c’est déjà en partie ce qui est appliqué, et bien appliqué, en Suisse. Mais cela, pas sûr que la majorité des élus locaux en France, souvent élus par une minorité d’électeurs, ne le souhaite…
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3 réponses à “69 % des français jugent que les collectivités territoriales n’ont pas assez de pouvoir”
Depuis 20 ans dans une commune rurale du centre Bretagne , je constate surtout que les élus locaux n’ont pas le niveau . PEU et MAL informés , suivant les idées dans l’air , influencés par les lobbies , peu au fait des procédures légales et administratives , sans formation en matière de direction ….Le résultat est à la hauteur de ces lacunes !
Pas assez de pouvoir mais beaucoup trop d’effectifs. Ce sont celles qui embauchent le plus et depuis longtemps.
Le problème de base dans la décentralisation à la française c’est que le recrutement du personnel administratif a été confié aux autorités locales . Autrefois les responsables des services administratifs locaux respectaient l’autorité des personnels administratifs de l’Etat en service dans les départements. Or ceux-ci étaient recrutés sur des concours nationaux, c’est-à-dire étaient mieux formés que la plupart des responsables locaux. Par exemple les dirigeants de l’équipement responsables des routes mais aussi des permis de construire (DDE) étaient souvent issus des « Ponts et Chaussées », compétents, appliquant des normes techniques ou esthétiques rigoureuses. apprises dans les Ecoles et fréquemment réactualisées. Ces fonctionnaires de l’Etat en imposaient par leur savoir aux maires des communes , qui souvent s’inclinaient devant les avis émis par ces personnels de l’Etat peu sensibles à la corruption. Maintenant le recrutement des responsables et secrétaires locaux se fait peut-être trop souvent par copinage, ce qui ouvre aussi la porte à l’incompétence et à la corruption.