A l’invitation de Jean-Jacques Urvoas, son ancien ministre de la Justice et présentement professeur à la faculté de droit de Brest, François Hollande a donné une conférence dans cet établissement universitaire. Ce dernier a gardé de bons souvenirs de cette ville puisqu’il y fut élu premier secrétaire du Parti socialiste en 1997 (contre Jean-Luc Mélenchon). « Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, c’était un grand parti, avant », précise-t-il (Le Télégramme, Brest, samedi 24 février 2024).
Après quoi l’ancien ministre de la République a rencontré une dizaine de lecteurs du Télégramme au siège de Morlaix. D’où une série de questions, toutes plus gentilles les unes que les autres : « Comment vit-on après une présidentielle » (Jonathan Ropars, de Plougonven), « N’êtes-vous pas celui qui pourrait fédérer la gauche en 2027 ? » (Claire Bervas, de Kernilis), « Beaucoup de Bretons souhaitent la réunification avec la Loire-Atlantique. Votre réforme de 2015 n’est-elle pas une occasion manquée ? » (Jean-Pierre Le Gall, de Morlaix), etc. Bien entendu, en bon professionnel de la politique, Hollande sait donner la réponse qui n’engage à rien : tout le monde il est beau, tout le monde, il est gentil ! Ainsi pour la réunification : « Les réformes doivent se faire, étape par étape. J’avais posé un principe : unir les régions, sans toucher au découpage des départements. Pour la Bretagne et les Pays-de-la-Loire, on m’a dit : « Vous n’y pensez pas ! » La Bretagne est restée telle qu’elle était. Je ne suis pas hostile à un ensemble qui regrouperait votre région et la Loire-Atlantique. Je sais que le président actuel de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, est plutôt favorable à cette solution. Cela devra passer par des consultations. Laissons le processus démocratique se faire. » (Le Télégramme, samedi 24 février 2024). Il a oublié de préciser que le « Vous n’y pensez pas ! » est l’oeuvre de Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense nationale, farouchement opposé à la fusion Bretagne-Pays de la Loire.
Et comme personne n’est en mesure de le contrarier, Hollande peut ainsi raconter aux étudiants : « Les 4/5es de mes engagements ont été tenus » (Ouest-France, 24-25 février 2024). Evidemment des auditeurs possédant une certaine culture politique – et un peu de mémoire – auraient pu lui poser deux questions sortant de l’ordinaire. Qui a prononcé cette belle phrase ? « Mais avant d’évoquer mon projet, je vous vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. » Réponse : un certain François Hollande qui se trouve alors en campagne pour l’élection présidentielle de 2012 ; il battra Nicolas Sarkozy avec 51,64 % des suffrages exprimés. Cet extrait du fameux discours prononcé au Parc des expositions du Bourget devant 25 000 personnes (dimanche 22 janvier 2012) ne doit pas être oublié par les « militants socialistes ». La tirade sur « mon adversaire, (…) c’est le monde de la finance » joua un grand rôle dans la victoire de Hollande.
Hollande est le meilleur « cheval » de la gauche
Une autre question mérite d’être posée. Ce que raconte l’ancien conseiller politique de Hollande – Aquilino Morelle – est-il exact ? « François Hollande a prolongé la politique suiviste et soumise de son prédécesseur. Au couple « “Merkozy“ a ainsi succédé le couple “Merkhollande“. Il est vrai que, dès février 2012, juste après son discours du Bourget, Hollande envoyait, dans le plus grand secret, Emmanuel Macron à Berlin afin d’y rencontrer Nikolaus Meyer-Landrut, le conseiller d’Angela Merkel pour les affaires européennes et, par son truchement, rassurer la Chancelière sur la réalité de ses intentions : il y avait donc un discours pour les électeurs français et un autre – le bon, le vrai, le “raisonnable“- pour les gens sérieux. Le 27 juillet 2015, ce “faucon“ serait nommé ambassadeur d’Allemagne à Paris et la boucle bouclée. » (Aquilino Morelle, L’abdication, Grasset, janvier 2017)
Bien entendu, ces conférences, ces tournées de Hollande dans les régions ne relèvent pas du hasard. Montrer qu’il existe, montrer que la gauche peut toujours compter sur lui demeure l’objectif. Des circonstances favorables peuvent l’amener à abattre ses cartes. Pour l’instant, il demeure prudent : « depuis plusieurs années, son discours se résume à une critique acerbe d’Emmanuel Macron. En oubliant que celui-ci fut sa créature choyée, pesant de tout son poids sur sa politique économique, avant de voler de ses propres ailes. Hostile à l’accord de la Nupes, il cible également Jean-Luc Mélenchon. Comme s’il lui fallait convaincre qu’il n’a rien de commun avec lui » (Le Télégramme, vendredi 23 février 2024) Actuellement, les sondages montrent que rien n’est perdu pour Hollande. En effet 48 % des personnes interrogées ont une bonne opinion de lui, après Edouard Philippe (52 %) et Gabriel Attal (53%). Jean-Luc Mélenchon est loin derrière puisque seulement 30 % des Français ont une bonne opinion de lui. Raphaël Glucksmann ne fait guère mieux : 28 % (Ifop-Fiducial, Paris-Match, 22 février 2024). Hollande est donc un bon bonhomme – paisible, sympathique, pas contrariant – dont les qualités méritent d’être reconnues par le corps électoral ! Ce faux retraité rêve de retourner à l’Elysée…
Bernard Morvan
Crédit photo : École polytechnique – J.Barande/Flickr (cc)
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8 réponses à “Brest : ils n’ont pas posé les bonnes questions à Hollande”
ce salopard de complotiste qui a aidé L’Otan CONTRE LA RUSSIE, il savait que l’accord de Minsk ce n’était que pour faire la guerre ! pareil pour Paris il a donné dans les derniers mois de son mandat, les pleins pouvoirs exceptionnels pour diriger la circulation des rues de Paris à son ancienne maitresse, avec qui il a eu un fils ! on regarde Paris aujourd’hui ! la vitrine de la France, Bab El Oued est dix fois plus propre que Paris ! Hollande ! une Ordure pour la France, comme disait sa femme, » ne vous en faite pas, avec François Hollande il ne se passera rien, dormez tranquilles » avec les emmerdes !
Tous sans exception sont addicts à la drogue du pouvoir et Macron lui-même voudrait bien trouver un prétexte ( une loi d’exception à cause de la guerre ? ) pour rester à l’ Elysée…Hollande incarne l’élite incompétente qui a » casé » ses copains juste avant de partir ( nominations de préfets hors classe ) pour leur assurer une retraite confortable. La gauche est la spécialiste des créations de structures inutiles permettant de donner des postes aux recalés des élections ou aux copains copines de l’entourage du pouvoir.
Hollande vieux cheval de retour pour la gauche ! un bilan nul et un président qui a coulé son propre parti politique , une seule chose à retenir de positif la réunification de la Normandie
Il est incompréhensible qu’il y ait encore des gens qui soient intéressés par les idées et les opinions de certains politiques qui, au mieux, ont été de sombres incompétents, et au pire, des traîtres à la patrie.
Quand on en vient à considérer Hollande comme une solution d’avenir c’est qu’on est habité du plus profond désespoir. Pas mieux pour les nostalgiques de Philippe qui nous a prouvé toute l’étendue de son incompétence crasse en tant que 1er ministre et que l’actuel freluquet d’on le seul boulot est d’insulter les électeurs du RN et de reconquête. Il faut vraiment que la gauche soit aux abois pour envisager des « champions » de cet acabit. Par pure charité Chrétienne, je ne puis m’empêcher de leur suggérer quelques noms : Martine Aubry, Ségolène Royal, Jacques Delors (à non, merde, il est mort ce con), Lionel Jospin, Jack Lang, Pierre Mauroy (à non, mort aussi), Édith Cresson, Élisabeth Guigou… Bon j’arrête je suis en train d’attraper le mal de mer.
Je me souviens encore de l’élection de Hollande à la tête du parti socialiste, à l’époque déjà secoué par diverses tendances…et évidemment Hollande le plus consensuel pour ne pas dire le plus « Mollasson » fût élu.
Sa nature de mollasson, de « Mr petites blagues », son coté pâtelin lui servit beaucoup pour accéder à la Présidence du pays…En effet, le peuple plutôt peureux vota pour lui, espérant que Hollande, l’irréductible optimiste saurait aussi « endormir » les problèmes qui commençaient à assaillir la France tels, la délinquance et l’immigration déferlante.
Bien entendu, il transféra des postes importants à des Ministres, des copains, aussi « mou » que lui: Ayrault, Lebranchu, Le Drean… et la France, comme un bâteau sans pilote continua à « couler normalement » et sans vagues.
Pays de clochards.
Quand l’état va-t-il tarir le financement de toutes ces nuées d’associations parasites qui ne vivent que de charité publique et n’engendrent aucune richesse.
En réduisant fortement les subventions et augmentant la fiscalité sur les dons par exemple. Pour tous ceux que ces propos révoltent : Vous voulez faire les gens biens, les généreux ? Formidable mais bénévolement et avec vos deniers personnels.
En France, l’Etat sait trouver de l’argent pour l’association LA FRANCE S’ENGAGE mais pas pour des postes régaliens qui sont pourtant sa raison d’être.
Si le ridicule tuait nous serions un pays invincible parce que nous n’en manquons pas.
Source : Lignes de défense de mars 2024 (défense, sécurité = moins 232 millions).
ne pas oublier les électeurs qui n’ont pas voulu revoter pour sarkozy qui préférait la goche caviar en nommant des ministres comme kouchner , fadéla amara etc autres