Les pauvres pourront « manger des corn-flakes au dîner ». Le conseil malthusien du PDG de Kellogg’s à la plèbe

Lors d’une entrevue sur la chaîne CNBC, le PDG de Kellogg’s, Gary Pilnick, questionné sur ce que les familles qui ont du mal à acheter de la nourriture en cette période d’inflation peuvent faire pour y remédier, a eu la joyeuse idée de répondre :  « Ils devraient manger des céréales pour le dîner« . Autant dire que le conseil du multimillionnaire a été très mal reçu par les Américains.

Et cela, car, toujours selon lui « Le secteur des céréales a toujours été très abordable« . Certes, cette denrée coûte moins qu’un steak mais… c’est en oublier que son prix a augmenté de 28% ces quatre dernières années.

Un Big Boss de l’industrie céréalière qui prêche pour sa paroisse, dira-t-on. Mais sa sortie a déclenché une vague de consternation, de nombreux internautes l’ayant comparée au « donnez-leur des brioches » lancé au peuple français mourant de faim à la veille de la Révolution de 1789 (mais que notre chère reine Marie-Antoinette n’a jamais prononcée.)

Gary Pilnick, lui, ne pourra pas crier à la mystification : c’est sur un ton très sérieux qu’on le voit prodiguer ses conseils, comme s’il était absolument normal que des familles qui n’arrivent pas à la fin du mois doivent renoncer à un repas équilibré.

Gary Pilnick, the multimillionaire chief officer of Kelloggs suggests eating cereal for dinner. You eat cereal Gary!!!! A**hole! pic.twitter.com/ZAzvtzykjT

— Seema Jai (@SeemaJai3) February 29, 2024

Quand on est multimillionnaire, recommander la junk-food aux pauvres rappelle plus Malthus que Marie-Antoinette ! Et appeler « céréales » les fameux corn–flakes a bon dos pour un mélange de sucre et d’additifs où les maigres traces de céréales présentes sont pratiquement réduites à néant par le processus de cuisson-extrusion, qui déstructure leur matrice et altère irrémédiablement leurs propriétés nutritionnelles. Une transformation nuisibles pour la santé parmi tant d’autres que ne relève pas le tableau nutritionnel présent sur l’emballage.

Mais qu’on se rassure, ce dérapage, n’en est pas un. Il s’inscrit dans ce que l’on pourrait nommer une vague de néo-malthusianisme décomplexé qui rêve de maintenir et même d’accroître les inégalités entre la superclasse mondiale et ceux qui n’en sont pas. On se souvient de la sentence de Klaus Schwab au Forum Économique Mondial : « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux » qui a peu à voir avec un louable vœu de frugalité, mais vise à nous convaincre de renoncer à la propriété. Ces « élites » rêvent d’un monde où les gens communs ne pourront plus posséder ou contrôler leurs biens, ce qui générera une dépendance accrue envers les entités qui fournissent biens et services, les États ou les grandes entreprises privées. Le tout, pour sauver la planète, cela va de soi.

Appauvrir les classes moyennes, les maintenir dans un état de dépendance à tout un tas de chèques, de primes et d’allocations, faire en sorte qu’aucune catégorie ne puisse plus vivre dignement de son travail, tel est le monde que les ploutocrates nous préparent. Tel est le monde qui sera le nôtre si nous ne nous réveillons pas.

Audrey D’Aguanno

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