Une nouvelle bande dessinée révèle comment le conquistador Hernán Cortés, commandant une petite armée, va s’emparer de l’Empire aztèque. Un véritable choc de civilisation !
1492, Colomb découvre un continent inconnu au-delà de l’Atlantique. En 1517, en quête de gloire, d’aventure et de richesses, le jeune Hernando Cortés parvient à Cuba. A cette époque, pour payer les grands électeurs qui doivent lui permettre d’être nommé empereur du Saint-Empire romain d’occident, Charles Quint s’est endetté. Il décide ainsi de lancer une expédition au cœur du Nouveau Monde. En 1519, Hernàn Cortés, choisi pour cette effectuer cette mission, monte une expédition vers ce continent méconnu, en espérant y trouver des richesses fabuleuses. Mais plein de fougue et d’ambition, il déplaît à Diego Velázquez de Cuéllar, gouverneur de La Havane. Avant d’être arrêté par Velázquez, Cortés prend la mer et accoste sur la côte mexicaine. Plutôt que de piller, Cortés veut commercer avec les autochtones et utilise, à cette fin, un interprète espagnol qui parle maya. Mais la guerre est inévitable. Cortés remporte de nombreuses victoires contre des peuples divisés et eux-mêmes en guerre contre les redoutables aztèques. Il rencontre alors une autochtone, La Malinche, qui devient sa maitresse et conseillère. Grâce à La Malinche, Cortés se familiarise rapidement avec les rites et croyances des peuples alliés ou ennemis.
À quelques centaines de kilomètres de là, à l’est, dans la capitale de Tenochtitlan, Moctezuma II, l’empereur des aztèques, apprend l’arrivée d’étranges soldats venus dans d’immenses bateaux. S’agit-il enfin de retour du dieu Quetzalcóatl, le serpent à plumes ? Moctezuma II sait que la rencontre est inévitable. Mais il ne se doute pas qu’en quelques années, c’est toute la civilisation aztèque qui va disparaître. Dans les premiers temps, dans Tenochtitlan, la capitale, espagnols et aztèques se côtoient, mais avec méfiance. Moctezuma et Cortés donnent l’impression de rechercher une entente pacifique. Mais des aztèques massacrent ses hommes dans la garnison éloignée de Veracruz. En réaction, Cortés fait prisonnier Moctezuma. Au même moment, sans doute jaloux de cette formidable conquête, le gouverneur Velasquez envoie des troupes débarquer à Veracruz pour raisonner Cortés. Celui-ci doit quitter Tenochtitlan pour contrer l’expédition punitive de Velasquez. Il confie la cité à Pedro de Alvarado. Mais Pedro, révolté par les sacrifices humains, provoque un véritable massacre parmi les aztèques. La guerre entre Cortés et ses alliés autochtones et l’immense armée de Cuitlahuac, frère de Moctezuma, devient inévitable…
Né en 1960, Christian Chavassieux est notamment l’auteur de romans de science-fiction et du roman historique L’affaire des vivants (prix Lettres Frontières 2015). Ses thèmes de prédilection sont la dictature et la démocratie, l’identité, et la relation fiction-réalité. Il explore tous les genres littéraires : théâtre, roman, conte pour enfants et scénario de films. Pour son premier scenario de bande dessinée, Christian Chavassieux met en place une histoire richement documentée sur Hernàn Cortés.
Chavassieux prend le parti de mettre en parallèle les parcours d’Hernàn Cortés (1485-1547) et de l’empereur Moctezuma II (1466-1520). L’alternance entre les points de vue de Cortés et de Moctezuma permet ainsi de mieux comprendre le contexte. Le scenario révèle la situation politique de la couronne d’Espagne et les conflits entre les différents peuples de ce territoire qui deviendra le Mexique. On découvre que c’est notamment en utilisant ces conflits que la petite armée des conquistadors va faire tomber un immense empire.
Le récit met également l’accent sur les coutumes des peuples indigènes, notamment grâce à la présence de La Malinche, maitresse et conseillère de Cortés. Le scénariste imagine ainsi une discussion entre elle et l’empereur Moctezuma lorsque celui-ci est retenu prisonnier.
Cortés est montré comme un conquérant intelligent et rusé, mais capable de la pire violence. Mais le récit s’arrête à l’anéantissement de l’armée aztèque. Il n’expose donc pas le rôle joué par Cortés dans la « Nouvelle Espagne » : la fondation de Mexico, les expéditions vers le Honduras, la découverte de la Californie…
Cédric Fernandez est connu pour ses bandes dessinées historiques : Faucheurs de vent (3 tomes), Notre-Dame-de-Paris La nuit du feu, Gravé dans le sable, Saint-Exupéry (3 tomes)…
Son trait réaliste et précis et ses planches dynamiques conviennent bien à une bande dessinée historique. On admire la reconstitution de Tenochtitlán. La mise en couleurs de Franck Perrot est lumineuse.
A la fin de chaque album, Christian Chavassieux nous offre un long dossier historique.
Kristol Séhec
Cortés, t. 1, La Guerre aux deux visages, 64 pages, 15,50 euros. t. 2, Le Coeur du monde unique, 56 pages, 14,95 euros. Editions Glénat.
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2 réponses à “Cortés, la bande dessinée qui explique la disparition de la civilisation aztèque.”
Cet période de l’histoire est passionnante,les amérindiens peuples autochtones sur les terres américaines subirent un effacement, puis un remplacement civilisationnel sous la poussée de flux migratoire qui finirent par déstabiliser l’ensemble de leurs diverses cultures. Que vivons-nous aujourd’hui, nous peuples européens ? L’identique situation de remplacement qui pointe à l’horizon des années à venir. Ne soyons pas les amérindiens de ce siècle, n’acceptons jamais de disparaître.
Moctezuma II portait la barbe… L’auteur aurait dû se documenter à partir des sources d’époque.