Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 25 février c’est la St Roparzh
Robert d’Arbrissel, né vers 1047 dans le village d’Arbrissel (Ille-et-Vilaine) dans le diocèse de Rennes en Bretagne et mort au prieuré d’Orsan (Cher), probablement autour de 1117, est un ermite et moine breton. Il est connu pour avoir fondé en 1101 l’abbaye de Fontevraud qui demeure l’un des établissements religieux le plus important de la règle monastique en Europe mais il n’en sera pas l’abbé car il poursuivra sa vie d’itinérance.
Prêcheur itinérant, reconnu par le pape Urbain II, il suit une pratique érémitique extrême. Il est le fondateur des abbayes de Fontevraud et de la Roë et de l’ordre de Fontevraud.
Ses exigences spirituelles et sa conduite lui créeront des difficultés pendant toute sa vie et bloqueront les tentatives de canonisation au xviie siècle. Les historiens contemporains se disputent encore sur le sens de son action, le décrivant tour à tour comme un précurseur du féminisme, un défenseur des pauvres, un réformateur exigeant. Il est commémoré le 25 février selon le Martyrologe romain.
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