Les Nobles Voyageurs de Christopher Gérard.

Christopher Gérard, un ogre qui dévore les livres, avec des choix très sélectifs. Dans ce Journal de lectures, il évoque une centaine d’auteurs, de Jean-Claude Albert Weil, un célinien auteur d’une uchronie racontant la victoire totale du Reich, devenu un Grand Empire eurasiatique (Sont les oiseaux, 1997) à Paul Willems, dramaturge flamand, parfaitement bilingue au demeurant.

Toute honte bue, je ne connais pas tous ces auteurs, juste un tiers m’est familier. Et c’est justement l’intérêt de ce journal, être séduit par l’approche de Gérard et aller voir ces inconnus.

Gérard cultive un art de vivre, une métaphysique que l’on peut qualifier, pour faire simple, très simple, de néopaïenne. Il apparaît comme insensible aux objurgations des religions du Livre. Plus désolant encore, les auteurs qui l’attirent sont typés « à droite » et, plus grave, à l’ «extrême droite». Ce qui le disqualifie une fois pour toutes.

Et ces sulfureux sont de tous les temps. Cela commence avec Epicure et cela se poursuit avec Stendhal, Barbey d’Aurevilly, Joseph Roth, Drieu La Rochelle, Jünger… Mais, bon, si ces écrivains déplaisent aux bonnes âmes, ils ne sont pas pour autant proscrits et peuvent même finir en pléiade.

Mais comment Gérard ose-t-il vanter les Jean Mabire, les Dominique Venner, Jean Raspail, Richard Millet, Renaud Camus, Alain de Benoist… Comment ose-t-il ! Tout les condamne, tout les voue au bûcher expiatoire pour leurs livres, comme à Berlin, en 1933. Il est temps d’expurger, de chasser de l’espace public ces auteurs. Prenons l’exemple salutaire de la Floride où tout ce qui sort de la braguette est retiré des bibliothèques. Et, à l’opposé (mais cela marche ensemble) tout ce que la « cancel culture » nous demande de radier, d’oublier une fois pour toutes.

A quoi reconnaît-on un homme libre en 2024 ? Au fait qu’il s’affranchit, qu’il met à bas toutes les barrières ; qu’il lit le dernier Céline, « Londres » et qu’il jouit de cette cavalcade pornographique où se nichent des pépites de tendresse, d’amour des minuscules, de pépites de bonté à pleurer.

Christopher Gérard a le pied sûr. Il vagabonde en liberté, préfère les chemins de traverse aux autoroutes de la pensée unique. Grâce lui soit rendue !

 Jean HEURTIN

Christopher Gérard, Les Nobles Voyageurs, La Nouvelle Librairie éditions, 24,50 euros.

Crédit photo : DR
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2 réponses à “Les Nobles Voyageurs de Christopher Gérard.”

  1. louis dit :

    lisez guerre avant londres qui est la suite , du grand céline

  2. Christopher GERARD dit :

    Merci

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