Y a-t-il encore un seul responsable politique parisien susceptible de s’intéresser au sort des langues régionales de l’Hexagone ?
C’est en tout cas ce que semblent croire les quelques dizaines de lycéens ayant fait le déplacement jusqu’à la capitale française depuis la Bretagne, la Corse ou encore le Pays basque mercredi 7 février.
S’étant donné rendez-vous sous les fenêtres du ministère de l’Éducation nationale situé rue de Grenelle, les élèves sont venus réclamer l’officialisation du breton, de l’alsacien, du basque ou du corse. Plus généralement, ils demandent surtout davantage de moyens pour l’enseignement de ces langues régionales livrées à leur sort. Un enseignement qui rencontre même parfois l’hostilité des services de l’Éducation nationale sur son chemin, comme ce fut le cas du rectorat de Bordeaux vis-à-vis du bac et du brevet en basque en 2021.
Le député Paul Molac présent avec les Bretons
Aussi, les embûches dressées par l’État sur la route des langues régionales restent nombreuses. Les Bretons en savent quelque chose. À noter que lors de leur manifestation parisienne du 7 février, les quelques 40 lycéens étaient encadrés par un dispositif de sécurité important avec le déploiement de plusieurs « camions de CRS » selon un article du Figaro publié le même jour.
À l’origine de ce rassemblement rue de Grenelle, se trouve le collectif « Pour que vivent nos langues ». Ce dernier, que nous avons évoqué à plusieurs reprises sur Breizh-Info, a été fondé en 2019 et comprend des élus et des parlementaires mais aussi des fédérations et des associations publiques et privées d’enseignement en langue régionale.
À l’impulsion du projet en compagnie du député européen François Alfonsi, le député du Morbihan Paul Molac était présent aux côtés des lycéens le 7 février. Pour appuyer leur message destiné au ministre de l’Éducation nationale, ces derniers ont notamment mis en scène une salle de classe avec des élèves bâillonnés, à l’aide de scotch apposé sur la bouche.
Des élèves qui ont également pris la parole tour à tour afin de faire part des multiples obstacles rencontrés pour progresser dans leur langue respective.
Langues régionales : l’article 2 comme obstacle
En 2021, Paul Molac était parvenu à faire voter une loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion. Une loi qui fut en partie censurée par le Conseil constitutionnel par la suite en ciblant notamment l’« enseignement immersif » en langue régionale et l’utilisation de signes diacritiques comme le tilde dans les actes d’état civil.
Avec un article 2 de la Constitution française instaurant le français comme langue unique de la République, difficile d’aller plus loin sans se heurter à un mur.
Auprès du Figaro, Paul Molac a affirmé que « la situation des langues minoritaires en France reste prioritaire ».
[Langues régionales]
Membre du groupe d’études de « Langues et cultures régionales », co-présidé par Paul Molac, j’étais présente, avec plusieurs parlementaires bretons, au rassemblement organisé par le collectif « Pour que vivent nos langues ». pic.twitter.com/9BSb1fE5pG— Lysiane Métayer (@Lysiane_Metayer) February 8, 2024
Des « patrimoines identitaires » à préserver
Lors d’une prise de parole, un lycéen de Corse s’exprimant au nom du collectif « Pour que vivent nos langues » a déclaré pour sa part : « Nous voulons que nos patrimoines linguistiques, culturels et identitaires soient préservés en améliorant leurs pratiques et leur diffusion dans la société et dans les écoles ». Ajoutant : « Nous refusons de laisser nos langues mourir, celles qui portent les héritages culturels de nos peuples ainsi que de nos histoires ».
Des propos chargés de bon sens que ces lycéens souhaiteraient voir mis en pratique à travers diverses mesures telles la possibilité de choisir une langue régionale comme langue vivante, passer le bac et le brevet entièrement dans celle-ci ou encore l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement. Autant de vœux qui risquent fort de demeurer pieux faute d’officialisation des langues en question.
Enfin, parmi les 20 élèves bretons présents à Paris le 7 février, dix sont scolarisés à Diwan et dix dans le réseau Div Yezh (deux langues) selon France bleu.
Dans l’après-midi, quelques-uns de ces manifestants étaient reçus par des députés à l’Assemblée nationale, notamment par Paul Molac. Par ailleurs, six autres lycéens devaient être auditionnés par le Sénat.
Crédit photo : capture compte Twitter (X) Lysiane Métayer (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
7 réponses à “Langues régionales. À Paris, 40 élèves bilingues tentent de se faire entendre”
Notre seule chance de réussite réside dans notre union. Déjà entre Bretons, concentrons nous sur nos convergences, même si la plupart des mouvements de l’emsav est aux bottes des partis français. Ensuite nous devons nous mettre d’accord entre peuples soumis aux dictats français, et avancer vers un projet commun. Il y a du bara sur la planche!
Je ne connais hélas aucune langue régionale (et je le regrette profondément), mais je reconnais que c’est une richesse pour la France. Il est nécessaire que ces langues restent parlées par un grand nombre de locuteurs et que des publications soient lues. On reste aussi émerveillé devant l’originalité musicale de ces langues, celles que vous avez citées mais aussi le catalan, le niçois, le provençal, le flamand, et des langues locales moins connues comme le franco-provençal du Jura, langues qui étaient encore pratiquées et chantées par nos anciens il y a 50 ans.
Pensez à la souffrance des Alsaciens quand ils se font traiter de « boches » quand ils parlent leur langue et aux Mosellans qui se font traiter de même alors qu’ils parlent le francique, langue des Francs !
Vous n’avez pas compris les Français et leurs politiciens ont un complexe de supériorité.Ils ne supportent pas ceux qui sont différents et qui leur tiennent tête. Macron va encore plus loin, la France n’existe pas pour lui.
Il voudrait être le président de la commission européenne.
Il est un collabo de l’invasion de notre territoire par des étrangers en majorité des musli.
Voilà ce qui nous attend : vous devez accepter plus d’immigrés ou vous êtes un raciste, à côté de chez moi un gaucho a osé dire qu’il fallait enlever tous les Croix( Calvaire) de l’espace public certains l’ont très mal pris, il a dégagé très rapidement. Comment ça va se
terminer ? Une guerre ethnique, religieuse ?
Mollac était présent ?
C’est une girouette politique qui tourne son cul à tous les vents dominants. Chut il ne faut pas dire la vérité.
1992,Ministère de l’Education nationale et de la Culture, réponse réf 132, Direction des Écoles : la parfaite maîtrise du français et de l’allemand est un droit et un atout qui ne sauraient être déniés aux enfants de l’Alsace, notamment en prenant en compte les enjeux européens. Donc un droit et un atout pour tout outil de communication naturel à un territoire.
Il est pas possible d’être à la fois pour l’Europe et d’avoir en pratique les politiques qu’avaient les États totalitaires… Qu’il avait fallu battre.
C’est le centralisme de l’État français qui a servi comme modèle aux dictatures.
L’article 2 est il conforme aux principes européens ? Question à poser à la Commission européenne.
Les fusions régionales sont déjà condamnées par le Conseil de l’Europe – ce que Hitler avait aussi imposé.
Votre conclusion ?
Il ne faut pas oublier que Mr Melenchon a été ministre de l’éducation et qu’il disait que l’apprentissage du Breton à l’école était un danger pour la cohésion nationale maintenant il préfère la créolisation et l’apprentissage des langues étrangères dans les écoles.
Dans un établissement de la ville de Morlaix dans le Finistère une prof avait eut l’idée d’apprendre quelques mots d’arabe à ces élèves.
Le lendemain matin il y a eut un attroupement devant l’école pour montrer leur mécontentement.
Rappelons nous que c’est la loi TOUBON, nom de ce serviteur zélé de Chirac, qui depuis, se croit comiquement fils de Jean Jaurès, qui a donné le coup de grâce constitutionnel à nos langues. Dans une France en charpie, il importe que le bretons déciudent eux mêmes de leur destin.