Saint-Malo, ses remparts, son Grand Bé où repose Chateaubriand, sa chaussée du Sillon embuée de touristes… et son port. Ou plutôt, ses ports. Et la multitude de navires qui y accostent ou y ont accosté.
Du bassin Vauban où croisent navires marchands chargés de bois et navires de villégiature à la belle saison et, une fois tous les quatre ans, ces formules 1 des mers que sont les Ultims à l’occasion de la Route du Rhum. Au bassin Duguay-Trouin, débutant devant le palais du Grand large et conduisant, au fil des quais, jusqu’à de bien curieux navires, pour peu que ces derniers soient à poste.
Ces navires, ce sont ceux de la Comapêche, devenue Compagnie des Pêches de Saint-Malo. En 2020, le chalutier la Grande Hermine tirait sa révérence et, après une trentaine d’années passées à la Grande Pêche sur les bancs de Terre Neuve et de la Norvège, le bateau, vendu à une compagnie uruguayenne, passait pour une dernière fois les écluses de la Cité Corsaire.
Le Joseph Roty II remplacé par L’Annelies Ilena
Modernisation de la flotte oblige, la Grande Hermine était remplacée dès 2018 par l’Émeraude, un chalutier-usine dont la commande fut passée fin 2015. Si la Compagnie des Pêches de Saint-Malo en est l’armateur, elle a acquis l’Émeraude en copropriété avec l’armement boulonnais Euronor.
En ce début d’année 2024, la Compagnie des Pêches de Saint-Malo a cette fois annoncé qu’elle allait remplacer le Joseph Roty II. Mais pas par n’importe quel bateau : l’armement a acquis L’Annelies Ilena. Un nom qui ne vous dit probablement rien mais ce dernier est le plus gros chalutier du monde.
Et, autant le dire tout de suite pour les Malouins passionnés de marine, ce navire de 144 m de long (contre 90 pour le Joseph Roty II) appartenant au groupe Hollandais Parleviet & Van der Plas (qui est par ailleurs actionnaire de la Compagnie des pêches) ne débarquera pas sa pêche sur les quais du bassin Duguay-Trouin mais en Hollande. Pêche qui sera ensuite rapatriée à Saint-Malo par containers.
15 millions d’euros d’investissements à bord
Ainsi, le Joseph Roty II, désormais âgé de plus de 50 ans et seul chalutier européen producteur de surimi à partir du merlan bleu, a effectué sa dernière campagne de pêche fin décembre 2023.
Côté investissement, la Compagnie des Pêches de Saint-Malo a dépensé 15 millions d’euros pour installer une usine de production de surimi à bord de l’Annelies Ilena, qui bat pavillon polonais jusqu’à présent.
Le navire fraîchement acquis aura aussi pour mission de capturer chaque année environ 53 000 tonnes de merlan bleu, soit la part du quota accordé à la France par le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (pour un quota mondial fixé à 1 529 754 tonnes pour 2024).
Un merlan bleu qui, comme l’a indiqué Florian Soisson, directeur général de la Compagnie des Pêches, au journal Le Pays malouin, « se pêche essentiellement entre 300 mètres et 600 mètres d’eau dans des fonds souvent supérieurs à 1 000 mètres voire plus », estimant que « cette pratique de pêche pélagique n’a pas d’impact sur les fonds marins ».
À Saint-Malo, l’usine de la Compagnie des Pêches travaille environ 3 000 tonnes de surimi chaque année.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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6 réponses à “Saint-Malo. Le plus grand chalutier du monde va remplacer le Joseph Roty II [Vidéo]”
La Compagnie malouine investit dans une usine flottante, propriété d’une entreprise contrôlée de l’étranger. Bon, ben, vlà du bon surimi batave sous cache-sexe breton que je n’achèterai plus…
Il faut couler au plus vite cette catastrophe environnementale et gastronomique. Vider la mer pour en faire des croquettes….
Pendant ce temps, nous interdisons le golfe de Gascogne à la petite flotte artisanale !!!!
De mon côté, je n’achèterai plus de produits de cette compagnie.
Leurs chaluts doivent capturer tous les poissons,sans aucune distinction
Bonjour la destruction massive !!
Pour terminer, arrêtez de nous saouler avec votre empreinte carbone, votre réchauffement climatique, protection des dauphins
Un navire de 144 mètres de long, avec une usine de conditionnement à son bord,cela ne fonctionne pas avec des piles !!!
Y’a pire , et pourtant personne ne dit rien . Bientôt nous mangerons
du poisson pêché au Sultana D’Oman .
Transporté en avion , pour une SA bien Française KER OMAN .
Et oui , on laisse les bateaux à quai pour protéger des dauphins qui ne sont pas en danger d’extinction .
Et bientôt le port de Lorient inondera le marcher avec du poison pêché à l’autre bout du monde …. Un projet à un million de tonnes d’ici quelques années .
Pas très ecolo …..
Je suis pour, plus on aura pillé la planète plus plus vite on aura à se battre pour la survie….au lieu d’être côté à côté, on sera face à face
Quand le dernier arbre aura été abattu,quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, Alors on saura que l’argent ne se mange pas
Mais voilà, il sera trop tard.. Je signe et persiste
Gerard
Je pense que quand le lieutenant de pêche cible le merlan bleu il sait où le trouver. Maintenant, tout ce qui tombe dans le chalut est condamné et interroger un bâtonnet qui a la « saveur crabe », ne donnera pas l’assurance que des poissons protégés, hors quota ne sont pas transformés.