Les problèmes de pollution semblent de plus en plus fréquents dans le golfe du Morbihan. Au mois de mai 2023, suite à une analyse de la qualité des eaux, la préfecture du Morbihan interdisait alors la pêche, la commercialisation et la consommation de certains coquillages en raison d’une contamination par escherichia coli.
Puis, le 2 août dernier, tandis que la saison estivale battait son plein sur la côte bretonne, la ville de Séné faisait savoir que la baignade était interdite « jusqu’à nouvel ordre » à la Pointe du Bill « en raison d’une contamination bactérienne de l’eau détectée lors d’un prélèvement ». Pas très vendeur !
Nouvelle pollution dans le golfe du Morbihan ?
Ces derniers jours, le golfe du Morbihan est de nouveau dans la tourmente suite au signalement d’une alerte de pollution dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 février 2024.
À l’origine de l’alerte, l’observation par un marin-pêcheur ayant pris la mer depuis l’Île-aux-Moines très tôt le 2 février d’importantes tâches grasses en surface. Des tâches se trouvant alors entre l’Île-aux-Moines et Port-Blanc, à Baden.
Si Golfe du Morbihan-Vannes agglomération (GMVA) a indiqué que les premiers contrôles effectués s’étaient révélés négatifs, les images transmises par le pêcheur de l’Île-aux-Moines au Télégramme ont toutefois de quoi inquiéter.
Quelques heures plus tard, à la marée montante, le phénomène avait amplifié et s’étendait « sur trois milles nautiques » selon le professionnel. « C’était gras, épais, mousseux avec une odeur de rejet de traitement des eaux. Ce n’est malheureusement pas la première fois. Cela arrive au moins 20 fois par an », a confié le marin au quotidien régional.
Plusieurs plaintes déposées
Des rejets de ce type qui sont loin d’être les premiers observés par les professionnels du golfe du Morbihan. Aussi, le pêcheur et ostréiculteur de l’Île-aux-Moines a déposé une plainte à la gendarmerie de Saint-Avé le 5 février, confiant au quotidien Ouest-France que des incidents similaires, « il y en a une semaine sur deux ». Et ce, depuis des années. Selon lui, il faudrait chercher du côté d’un « délestage illégal d’eaux usées non traitées, en provenance de la station d’épuration de Baden » pour trouver une explication…
Une hypothèse démentie par Golfe du Morbihan – Vannes agglomération qui affirme pour sa part que l’agent s’étant rendu « immédiatement sur place » n’avait « observé aucune trace visible d’altération de l’eau ou des berges ».
L’enquête de gendarmerie ouverte à la suite de cette plainte puis transmise à la gendarmerie maritime permettra-t-elle d’identifier la provenance de cette pollution ? En attendant, les professionnels du secteur maritime du golfe du Morbihan s’impatientent puisque le Comité régional de la conchyliculture et le syndicat du Golfe nord, représentant un grand nombre d’ostréiculteurs, ont également décidé de porter plainte.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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5 réponses à “Golfe du Morbihan. Une importante pollution donne lieu à l’ouverture d’une enquête [Vidéo]”
ça serait y pas les pesticides mon zami ?😂
MON COUP » DE GUEULE » !
Scandale sanitaire dans le Golfe du Morbihan :
Rejets de station d’épuration en plein coeur du Golfe du Morbihan, classé PNR, Parc Naturel Régional…
Photos et vidéo prises par des amis marins pêcheurs professionnels vers 06H00 du matin, le: vendredi 02 février 2024.
Eric Guillot
Ancien élu, vice-président du SIAGM (Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Golfe du Morbihan) en charge de l’Eau, Patrimoine et Environnement.
Depuis 2006, je m’interroge sur la qualité réelle des eaux du Golfe du Morbihan par des disfonctionnements de postes de relèvement « défaillants », où des indices de criticité présentent un risque majeur pour l’environnement, et un risque à ne pas négliger.
Suite à une réunion en janvier 2014, j’avais relevé qu’un schéma directeur était resté muet sur la recherche et l’élimination de branchements parasites d’eaux usées dans des collecteurs d’eaux pluviales.
Il existe pourtant des sociétés spécialisées dans le secteur d’activité des analyses, essais et inspections techniques, plus particulièrement dans le domaine de réaliser tous types de contrôles en matière d’assainissement. Sociétés intervenant à la demande des collectivités, entreprises et particuliers.
Lorsqu’elles sont sollicitées, elles peuvent donc réaliser des diagnostics de conformité des raccordements au réseau public d’assainissement.
Des secteurs sont identifiés comme sensibles à la problématique des mauvais raccordements.
Demande par exemple aux particuliers des renseignements sur leurs installations privatives. Procéder à diverses vérifications : ouverture de regards, essais au colorant, tests à la fumée etc…
Quels constats ?
– Des aménagements doivent être menés, surtout en secteur soumis à l’influence des marées et des écoulements issus de bassin versant.
– Recommander que des actions éradiquant ces situations soient engagées.
– La sensibilité du milieu récepteur exige la préservation de la qualité des eaux se jetant dans le Golfe du Morbihan.
– Être sensible à notre patrimoine universel : l’Eau.
– L’assainissement des eaux usées est un enjeu majeur de salubrité publique, mais aussi de protection du milieu naturel, spécialement sur notre territoire : (PNR) Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan.
– Les contraintes normatives (européennes principalement), toujours plus rigoureuses, qui pèsent sur la qualité des eaux : de baignades, conchylicoles, bref, d’une façon générale, sur toutes les masses d’eau, ont conduit, depuis une cinquantaine d’années, à doter notre territoire, de réseaux de collecte et de stations d’épuration. Ces équipements très coûteux à construire et à exploiter, doivent régulièrement faire l’objet de travaux de rénovation et parfois même de reconstruction. Beaucoup reste encore à faire.
– Les postes de relèvement doivent être contrôlés plus régulièrement et priorisés à des aménagements pour la sécurisation des ouvrages d’assainissement. Bien gérer un réseau, notamment sur notre territoire, fragile, comme classé : territoire littoral ; il est important d’assurer le bon fonctionnements des postes de relèvement afin d’éviter que les réseaux d’eaux usées ou d’eau pluviale puissent contribuer à la pollution bactériologique des plages et des côtes morbihannaises.
– 80% des pollutions que l’on trouve en mer, proviennent des bassins versants de nos côtes d’après le Grenelle de la Mer.
– La dégradation de la qualité de l’eau a des conséquences directes sur notre territoire littoral : un risque réel sur notre économie locale et l’emploi, avec menaces directes sur la conchyliculture et la pêche à pied (premières activités impactées) ; une atteinte à l’image et à l’attractivité de notre territoire, menaçant le tourisme, via la baignade et les activités nautiques.
– La « reconquête » de la qualité de l’eau doit se faire par une démarche intégrée, qui est la seule alternative : à l’échelle des bassins versants, à l’implication de l’ensemble des acteurs (particuliers, collectivités).
– L’évaluation de la contamination microbiologique des eaux de baignade est basée sur la recherche et le dénombrement d’Escherichia coli, bactérie commune du système digestif et germe témoin d’une contamination fécale d’origine humaine et animale. Une « éradication » peut être possible si : il y a une véritable volonté politique, que la police des Maires soit assurée et que des travaux de réhabilitation soient engagés. Sinon, nous allons vers une dégradation inévitable de la qualité de l’eau, nous ne ferons pas la reconquête de la qualité de l’eau, ce qui entrainera et impliquera un inévitable risque d’activités en danger sur notre littoral.
Effectivement, toujours la même histoire. Stations de traitement des EU sous-dimensionnées, branchements clandestins des Eaux pluviales des particuliers sur le réseau EU le tout révélé et amplifié par une forte pluviosité comme en ce moment.
mais non, la pollution n’est qu’une impression, tout va bien mme la marquise
Pour des motifs électoraux on ne veut pas instrumentaliser en dénonçant les coupables mais aussi du courage politique pour décider d’un vaste plan type Marshall très coûteux dont nous devrons en supporter le coût. Les particuliers mais aussi les plus aises devront payer. Avec le réchauffement climatique tout s’accélère !! Alors Messieurs les élus, décideurs, entrepreneurs du courage, l’ ampleur des phénomènes à venir imposer ont la remise en cause