Belgique. La surpopulation dans les prisons atteint un niveau record

Le système pénitentiaire belge, déjà tristement célèbre pour sa surpopulation, a atteint le chiffre record de 12 012 détenus, alors qu’il ne peut en accueillir que 10 500. Selon le parti nationaliste flamand Vlaams Belang, l’explication de la surpopulation carcérale est clairement liée à l’immigration.

« 40% des prisonniers n’ont même pas notre nationalité », a tweeté cette semaine le président Tom Van Grieken. « 30 % d’entre eux sont même en situation irrégulière. Laissons-les purger leur peine dans leur propre pays. Ce n’est que par le biais des rapatriements que l’on peut véritablement résoudre le problème de nos prisons. Full up=full up ».

Les chiffres cités par M. Van Grieken, qui ont été obtenus par la députée du Vlaams Belang Barbara Pas en mars de l’année dernière, montrent que les citoyens non belges sont largement surreprésentés dans les prisons du pays.

Selon les statistiques du gouvernement, les cinq principales nationalités étrangères des détenus dans les prisons belges sont les Marocains (839), les Algériens (504), les Néerlandais (403), les Albanais (291) et les Roumains (251). Ces chiffres ne tiennent pas compte des personnes ayant une double nationalité.

« Contrairement à un pays comme les Pays-Bas, où ces données sont conservées de manière systématique, l’enregistrement des antécédents des prisonniers reste largement tabou dans ce pays », déplore M. Pas dans un communiqué de presse.

M. Pas estime que la Belgique devrait suivre l’exemple du Danemark, qui a financé une prison au Kosovo où les criminels illégaux étaient envoyés pour purger leur peine avant d’être renvoyés dans leur pays d’origine.

En outre, le Vlaams Belang a calculé que le coût total, payé par les impôts, pour faire fonctionner les prisons s’élevait à 738 201 000 euros, dont 317 426 430 euros pour les prisonniers non belges.

Compte tenu des dépenses considérables qu’implique leur maintien en détention, le Vlaams Belang – ainsi que la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), un parti de centre-droit – est depuis longtemps un fervent défenseur des rapatriements, un appel qu’il a réitéré après avoir appris que la Belgique avait battu son propre record.

« Il n’est pas étonnant que nous ne parvenions pas à résoudre le problème de la surpopulation« , a déclaré Marijke Dillen, députée du Vlaams Belang, ajoutant que la solution était « évidente ».

Quiconque se trouve illégalement dans le pays « devrait alors être expulsé« , suggère Marijke Dillen :

Lorsqu’une personne n’a pas la nationalité belge et qu’elle est condamnée à une peine de prison, le pays d’origine doit en être immédiatement informé. Ils doivent être obligés de reprendre leurs ressortissants. Les pays qui refusent de le faire ne devraient plus recevoir un centime de [notre] aide au développement.

Si tous les détenus étrangers étaient expulsés, le nombre de prisonniers tomberait à 7 200, bien en deçà de la capacité d’accueil. Malgré les efforts de l’ancien ministre de la justice, Koen Geens (Christen-Democratisch en Vlaams, CD&V), pour faire baisser le nombre de détenus, ce nombre a recommencé à augmenter régulièrement ces dernières années.

Le gouvernement actuel – dont faisait partie le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vlaamse Liberalen en Democraten, Open VLD) avant sa démission en octobre dernier – souhaitait que toutes les peines de prison prononcées par les juges, y compris celles de moins de trois ans, soient effectivement exécutées, ce qui a bien sûr fait gonfler le nombre de détenus.

« Ces courtes peines posent désormais un gros problème », a déclaré Eddy De Smedt, porte-parole du syndicat, à Het Nieuwsblad.

Le nouveau code pénal, mis en place par le gouvernement actuel en 2023, est basé sur un « système de points » dans lequel les différents crimes se voient attribuer des « points » et les circonstances aggravantes ajoutent des « points », ce qui permet aux juges d’imposer des peines plus sévères. Les crimes sont classés en huit catégories. Seuls les délits relevant des catégories 3 à 8 sont systématiquement passibles de peines de prison, ce qui signifie qu’une majorité de prisonniers ont au moins été condamnés pour vol avec violence, extorsion ou blanchiment d’argent, ou pour des délits plus graves comme le meurtre. Les circonstances aggravantes qui font passer un crime dans une catégorie supérieure comprennent la violence contre le personnel d’urgence, les conducteurs de train et les chauffeurs de bus, les crimes contre les personnes étant plus sévèrement punis que les crimes contre les biens.

Cela signifie que la population carcérale belge n’est pas composée de petits voleurs et de faussaires, mais de personnes condamnées pour des crimes plus graves.

Il n’est pas certain que la crise actuelle persuade le gouvernement en place de changer de cap comme le propose le Vlaams Belang.

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