Qui sont les oligarques immigrationnistes du Conseil constitutionnel ?

Par Johan Hardoy Après des débats et un vote houleux à lAssemblée nationale, le projet de loi immigration – pourtant très insuffisant ! – a été largement censuré par le Conseil constitutionnel. Qui sont les « sages » de la République qui ont décidé d’imposer leur vision du monde aux Français ? Réponse avec ce texte de Johan Hardoy.
Polémia

Les neuf membres composant le Conseil constitutionnel, auxquels s’ajoutent les anciens présidents de la République, sont nommés pour neuf ans et désignés par tiers par le président de la République, le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale, après avis des commissions parlementaires qui peuvent s’y opposer à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. Nicolas Sarkozy n’y a plus siégé depuis 2013 et François Hollande ne l’a jamais fait.

Un tiers de ces « sages » sont des politiciens chevronnés, extérieurs au monde juridique, dont les orientations ne devraient pas trop décevoir Emmanuel Macron :

* Laurent Fabius a été Premier ministre sous François Mitterrand.

Il est l’auteur d’une formule restée fameuse : « le Front national pose les bonnes questions, mais leur donne de mauvaises réponses. »

* Alain Juppé a été Premier ministre de Jacques Chirac.

Sa nomination au Conseil constitutionnel par Emmanuel Macron a fait de lui le premier membre de cette institution à avoir été condamné par la justice (en 2004, 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris).

Ses positions à l’égard de l’immigration ont largement fluctué au cours des ans. Tenant d’une ligne considérée comme dure dans les années 1970 (en 1977, il souhaitait que « les emplois traditionnellement abandonnés aux étrangers puissent être occupés par des Français »), il déclarait plus tard qu’il fallait « accueillir de nouveaux immigrés » à la suite de la publication d’un rapport du Medef allant dans ce sens. Ses positions ultérieures sont à l’avenant : hostilité à la suppression du droit du sol, critique d’une possible suspension du regroupement familial, etc.

* Jacqueline Gourault, qui était enseignante d’histoire et géographie avant sa carrière politique au sein de l’UDF puis du MoDem, a été sénatrice de 2001 à 2017, vice-présidente du Sénat de 2014 à 2017, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, puis ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales dans les gouvernements d’Édouard Philippe et de Jean Castex.

Sa nomination au Conseil constitutionnel, sur proposition d’Emmanuel Macron, a suscité la polémique en raison de son absence de qualification juridique, mais le parlement l’a validée par 41 voix pour, 31 contre et 4 abstentions.

En 1998, elle était l’une des rares élues du Loir-et-Cher à refuser toute alliance avec le Front national au conseil régional.

Deux autres membres ont été nommés par la Macronie :

* Jacques Mézard est diplômé en droit privé et avocat. Il a été sénateur dans le Cantal en 2008, puis ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et ministre de la Cohésion des territoires du gouvernement d’Édouard Philippe.

* Véronique Malbec est une magistrate expérimentée qui a débuté sa carrière comme juge d’instruction, avant de devenir procureure générale, Secrétaire générale du ministère de la Justice de 2018 à 2020, puis directrice du cabinet du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.

En 2017, en tant que procureure générale de Rennes, elle a supervisé (sans donner d’instruction) le classement sans suite d’une plainte de l’affaire des Mutuelles de Bretagne dans laquelle Richard Ferrand était mis en cause. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’a nommée au Conseil constitutionnel en 2022, ce qui a soulevé des questions au sein même du monde judiciaire, bien que l’intéressée soit réputée indépendante d’esprit.

L’intéressée vit en couple avec le Directeur général de la police, Frédéric Veaux.

La suivante présente un profil plus neutre :

* Corinne Luquiens, nommée en 2016 par le socialiste Claude Bartolone, est diplômée en droit public. Elle a effectué toute sa carrière à l’Assemblée nationale, tout d’abord en tant qu’administratrice au service des affaires sociales puis comme secrétaire générale de 2010 à 2016, sur proposition du Bernard Accoyer (alors UMP, devenu LR).

Il est moins probable que les trois derniers, nommés au Conseil constitutionnel par Gérard Larcher participent à la censure du texte :

* Michel Pinault est licencié en droit, diplômé d’HEC et énarque. Il a siégé au Conseil d’État de 1976 à 1992 et de 2004 à 2008. Entretemps, il a travaillé chez les assureurs UAP et AXA pendant treize ans. En 2014, il a été élu président de la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers.

* François Pillet, diplômé en droit privé, a exercé pendant 38 ans à la cour d’appel de Bourges. Ancien membre de la Cour de justice de la République, il a été président du comité de déontologie parlementaire de la chambre haute, et sénateur divers droite rattaché au groupe LR entre 2007 et 2019.

En tant que membre de la commission des Lois au Sénat, il est intervenu dans la commission de l’affaire Benalla. Il a auditionné Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée et bras droit d’Emmanuel Macron, avant de déclarer que les manquements de l’intéressé étaient très clairs. Par ailleurs, il a soutenu François Fillon durant la primaire présidentielle des Républicains de 2016.

* François Seners, qui est énarque, a été conseiller au tribunal administratif de Nice de 1993 à 1996, puis au Conseil d’État de 1997 à 2008. Ancien directeur de cabinet de Rachida Dati pendant six mois entre 2008 et 2009, il a été secrétaire général du Conseil d’État entre 2012 et 2014, puis directeur du cabinet de Gérard Larcher entre 2014 et 2017.

Par ailleurs, il a été Chef du centre de prospective de la gendarmerie nationale de 1999 à 2002, et membre du conseil de l’Ordre des médecins jusqu’à sa nomination en 2022.

Johan Hardoy

Source : Polemia

Crédit photo : DR
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14 réponses à “Qui sont les oligarques immigrationnistes du Conseil constitutionnel ?”

  1. Prétet Yvette dit :

    Le Conseil Constitutionnel n’est pas impartial! En 2006,le Conseil Constitutionnel a inventé la notion de  »limites » inhérentes au droit d’amendement tandis qu’il se permettait de CENSURER d’office les dispositions législatives issues de ces dépassements…Les  »Sages » ont retoqué, dans la loi d’immigration, tout ce qui ne découlait pas du gouvernement!…contre la volonté de 80% des Français!…et Macron se dépêche de promulguer une loi décharnée de sa substance!…Un référendum peut modifier la Constitution selon l’article89!…

  2. Dany dit :

    Pour Fabius ne pas oublier de dire son implication dans l’affaire du sang contaminé dont le stock a été utilisé provoquant des morts!
    Il devrait être en prison …il est président de ce Conseil constitutionnel dont il viole encore une fois notre Constitution!
    Nous sommes soumis à la dictature .

  3. zozo83 dit :

    Je me pose et donc vous pose la question: a-t-on vraiment besoin de ces gens-là ?

  4. Hadrien Lemur dit :

    Je me permet de vous répondre. Comme vous le suggérez, nous n’avons absolument pas besoin de ces gens-là, les parlementaires, chambre haute et basse, détiennent le pouvoir législatif du peuple Français (directement ou indirectement) et sont à même de s’appuyer sur la constitution pour légiférer. Donc cette bande de parasites qui trainent plus ou moins tous des casseroles ne sont là que pour se gaver d’argent public et, au passage, emmerder les Français en imposant leur choix politicard sans pouvoir être contesté. Il faut dissoudre au plus vite ce marigot de planqués !

  5. alienor dit :

    un bea ramassis d’inutiles

  6. kaélig dit :

    Et pour cette « loi immigration », pas de 49.3, encore moins de référendum.
    L’Etat Profond est bien verrouillé par des « Conseils » (donc qui n’ont aucun pouvoir coercitif) d’Etat et Constitutionnel sans parler de la Ligue européenne des Droits de l’Homme.
    Et le citoyen dans tout ça…Et ben…Il ferme sa G….

  7. olivier vittori dit :

    Au vu de leur CV tous marqués par des études de droit et l’ENA, j’aurai préféré que les membres du conseil constitutionnel aient fait des sciences exactes. Ils y auraient gagneé le bon sens qui leur a manqué recemment.

  8. domper catalan français dit :

    En dehors du fait qu’on ne peut jamais se débarrasser de ces politiques qui arrivent , même sans être élus, à se recaser dans toutes ces institutions et que nous allons  » entretenir  » jusqu’à leur mort, le vrai danger est déjà en marche….le Parlement représentant le peuple n’a plus la main et encore moins le pouvoir sur le législatif et le vote des lois peut désormais se voir empêché par ce fameux CC ou des lois européennes qui sont devenues plus puissantes que celles du peuple français ! En attendant la révolution populaire, pensez y au moment du vote !

  9. Mouchet dit :

    Et bien toutes ces personne n’ayant pas le sens pratique de la vie, ne sachant sans doute pas planter un clou ou alors à l’envers, sont bardés de diplômes à cause de leur excellente mémoire, sans connaitre la productivité par le travail. Il faut de tout pour faire un monde me direz-vous. Mais ne dit-on pas que la mémoire imite parfaitement l’intelligence. Et surtout dans ce contexte un des membres président à du sang sur les bras du genre contaminé. Tout ce beau monde n’est pas très utile, vu que notre dictature démocratique fonctionne au 49-3. la preuve à 200% notre dette qui en résulte avec la faillite permanente. En fait un gouvernement fédéral avec 8 à 12 membres qualifiés en économie sociale éducation politique extérieure, commerciale industrielle seraient suffisants . Donc plus de ministres incapables, juste 4 députés et sénateurs par région et basta. En fait en France il y a 1200 agences dont le conseil Constitutionnel de tous bords qui font le travail à double ou triple depuis 40 ans. En supprimant tout cela on économiserait 300 milliards comme a fait l’Allemagne Fédérale depuis 2 siècles. On aurait 180’000 chômeurs administratifs de plus, c’est un fait mais l’économie en vaut le prix. Qui veut pariez de cette initiative ? Personne car des avantages disparaitraient au profits des politiques bien payés qui vivent de l’éphémère sur notre dos.

  10. Sylvie Rouquier dit :

    @A.Lemur On ne peut pas mieux dire. Bravo pour votre commentaire.

  11. marie-catherine weber dit :

    Ce sont des parasites qui coûtent cher aux contribuables et qui méprisent le peuple

  12. gérard Dauvé dit :

    Je crois qu’il serait bien de faire savoir, combien nous coûtent ce conseil (?), avec le détail des salaires, les heures de travail effectuées et dans quelles conditions, histoires de comparer avec les agriculteurs,

  13. patphil dit :

    des gamellards

  14. JP VARESE dit :

    Non, il faudrait une vraie Cour Suprême, comme aux Etats-Unis. Dans ce pays, les gauchistes ont subverti la notion de droit, comme dans la loi favorable à l’avortement, sans fondement juridique sérieux. On me dira: « la Nouvelle Cour Suprême n’est pas plus honnête », – Si car celle-ci a refusé des lois proposées par le Président Trump, car elle ne relevait pas du droit juridique américain.

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