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A la découverte des Saints Bretons. Le 28 janvier, c’est la saint Tad Maner (Julien Maunoir)

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 28 janvier, c’est la saint Tad Maner (Julien Maunoir)

Julien Maunoir est né le 1er octobre 1606 à Saint-Georges-de-Reintembault, au nord du diocèse de Rennes, et aux confins de la Normandie.

Il étudia au collège des Jésuites de Rennes à partir de 1621. Il y rencontra le père Coton, confesseur du roi Henri IV devenu provincial de France, qui le fit admettre au noviciat de St-Germain de Paris, où il prononça ses voeux en 1627. Il étudia ensuite à La Flèche puis en 1630 au collège de Quimper, où il résolut d’apprendre le breton, quoi que ses hagiographes aient dit qu’il avait reçu miraculeusement le don de la langue bretonne par un ange dans la chapelle de Ty Mamm Doue à Kerfeunteun, à l’époque paroisse limitrophe de Quimper.

Peu auparavant, en novembre 1630, il reçut la visite de Dom Michel Le Nobletz qui cherchait un successeur et qui le désignera comme tel dix ans plus tard.

Julien Maunoir ira parfaire sa formation à Tours, Bourges, Nevers et Rouen pour ne revenir à Quimper qu’en 1640. Gravement malade à Noël 1636, alors qu’il se croit perdu, il se voit en rêve porter sur ses épaules un paysan cornouaillais et décide de se vouer aux missions en basse Bretagne en cas de guérison, ce qui advint. Il fut ordonné prêtre peu après.

En 1641, il commence une première mission à Douarnenez. Pendant 43 ans, il parcourt la Bretagne, de Crozon à Rennes, prêchant 439 missions.

Dans ces missions, il se servait des cartes allégoriques du Père Michel Le Nobletz, mais il employa deux autres moyens auxquels il donna un grand éclat : le cantique, breton ou français, et la procession, couronnement de la mission, dans laquelle il retraçait les scènes de la vie de Jésus. Les paroisses accouraient à ces clôtures de missions où il prenait la parole. Des conversions éclatantes, des guérisons extraordinaires venaient confirmer l’action du missionnaire.

40 000 personnes instruites, 3 000 conversions, tel est le bilan dressé par la P. Maunoir lui-même pour une année.

Au début de ses missions, le P. Maunoir n’avait qu’un seul compagnon, le P. Bernard, mais bientôt quelques prêtres séculiers, enflammés par son zèle, le secondèrent.

Le P. Maunoir mourut à la peine après une vie de fatigue et d’austérité, le 28 janvier 1683 en préparant une dernière mission à Plévin.

Il a été béatifié le 4 mars 1951 par décret pontifical du pape Pie XII, qui le fait bienheureux le 20 mai 1951 et l’élève au rang des protecteurs de la Bretagne.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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4 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 28 janvier, c’est la saint Tad Maner (Julien Maunoir)”

  1. Éric Lebec dit :

    Maunoir est l’auteur d’une méthode pour reconnaître en confession les personnes coupables de relations avec le démon. C’est au moment de prêcher les missions qu’il a reçu le don de la langue bretonne à la Ty mam Doué. J’ai découvert, traduit et publié son « Journal latin » aux Éditions de Paris.

    • Horellou Gaby dit :

      C’est sous sa protection que Jean Pierre Trétout , pour acquérir la science infuse du Breton, a créé une chapelle annexe de Ty Mamm Doué où il faisait bon se recueillir et se sustenter après l’apéro à la santé du Père Maunoir !

  2. paul dit :

    A force de lire ces vies de saints, je m’aperçois que mêmes les reconnus par Rome me sont inconnus.

  3. FIFI dit :

    je lis et j’oublie mais je remarque que LUI SEUL VOUS DONNE LA SANTE POUR EXECUTE VOTRE ROUTE
    AMITIES

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