La saga du nucléaire en France montre l’incompétence de nos gouvernants, notamment de nos Présidents.
Phase 1
Tout a commencé dans les années 90. La petite centrale à surgénération, Phénix, première de ce type dans le monde, a été couplée au réseau et produisit régulièrement. Puis a été lancé un projet très ambitieux de surgénération, Superphénix, qui a nécessité, comme tout prototype, des tests et une mise au point qui a duré un an, puis a été couplé au réseau et a produit avec un très bon facteur de charge (rien à voir avec les 14% du solaire et les 23% de l’éolien). Puis l’infâme Jospin, pour de minables motifs électoraux et avec la bénédiction de Mitterrand, a arrêté Superphénix, alors que nous avions 20 ans d’avance sur tous les pays.
Phase 2
Puis vint Chirac : de belles paroles comme savent le faire les énarques, mais plus aucune construction de centrale électrique. Ce fut le début de notre perte de compétences.
Phase 3
Sarko remplaça Chirac et là ce fut une catastrophe : le Grenelle de l’environnement, qui déchaîna les idéologues de l’écologisme, et nous en payons encore le prix douloureux, et l’ARENH qui impose à EDF de vendre à vil prix 25% de sa production à des concurrents dont la très grande majorité ne produit rien, ce qui accéléra l’endettement d’EDF.
Phase 4
Par la suite ce fut le tour d’Hollande de mettre son grain de sel dans le torpillage de notre nucléaire, d’EDF et de notre électricité : il a demandé la fermeture prochaine de Fessenheim, pourtant centrale en excellent état, et la limitation de notre nucléaire à 50%. Evidemment, Hollande est un grand expert : n’a-t-il pas déclaré que le changement/réchauffement/dérèglement du climat était cause des tsunamis et des tremblements de terre ? Les géophysiciens en rigolent encore… mais aucun média n’a dénoncé cette ânerie hollandaise…
Phase 5
Depuis les années 90, nous n’avons construit aucune centrale, nous avons perdu nos compétences, et l’idéologie de l’écologisme a imposé des contraintes délirantes et absurdes au projet de construction de l’EPR de Flamanville, ce qui fait que ce nucléaire génération III n’est pas encore terminé. Le CEA avait lancé un projet de surgénérateur, Astrid, mais Macron, aussi nul que ses prédécesseurs, a torpillé ce projet. Dans la foulée il a suivi les âneries hollandaises et fait fermer Fessenheim. Contraint par le Réel, il a fait une seule bonne chose : supprimer la limitation à 50% du nucléaire. EDF a sorti un nouveau cahier des charges simplifié pour les prochains EPR, et nous espérons que l’idéologie verte et la bêtise de nos gouvernants ne va pas imposer, une fois de plus, des contraintes délirantes.
Conclusion
Depuis 30 ans, nos gouvernants, asservis à l’idéologie verte anti-nucléaire, n’ont pas fait ce qu’ils auraient dû faire et n’ont fait que ce qu’ils n’auraient jamais dû faire. Incompétence, crédulité, minables motifs électoraux, peur des Verts ? La sauvegarde de notre nucléaire doit passer par une suppression des normes inutiles, le retour des compétences perdues, en qualité et en quantité, la construction d’EPR2, et, surtout, pour le futur, la mise au point de la surgénération à uranium appauvri et la construction de centrales génération IV.
J-P Bardinet
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16 réponses à “Industrie nucléaire en France. Retour sur un torpillage en règle”
Il ne s’agit pas de dirigeants qui font ce qu’ils ne devraient pas et le contraire. Nos dirigeants ont été choisis et mis en place par les mondialistes pour placer l’Europe sous la bannière us. En détruisant tout. Force est de saluer leur efficacité.
Je crois que la « Phase 1 » est en réalité beaucoup plus complexe. Superphénix était évidemment une cible capitale pour les écologistes : comme leur argument n°1 contre le nucléaire était la gestion des déchets, le surgénérateur qui fonctionnait en consommant des déchets était pour eux une menace vitale. (Et puis quand même, cette masse énorme de sodium liquide avait de quoi inquiéter.)
Mais surtout, dès cette époque, le nucléaire a un lourd passé en France. En 1945, le général de Gaulle crée le Commissariat à l’énergie atomique et place à sa tête un membre du PCF, Joliot-Curie. Le CEA se trouve vite truffé de communistes, premier problème. Dans le cadre de la politique gaullienne de « champions nationaux », il opte pour la filière nucléaire uranium naturel-graphite-gaz, deuxième problème. Le graphite-gaz s’avère peu performant et, sous la pression d’EDF, le gouvernement choisit de réaliser son grand programme nucléaire avec la filière à eau pressurisée, bien plus efficace mais représentée en France par Framatome, nom qui signifie Franco-américaine de l’atome car sa technologie est brevetée par Westinghouse, troisième problème. Sous Mitterrand, le CEA réussit à reprendre la main sur tout le secteur nucléaire et de nombreuses redistributions des cartes ont lieu sous l’influence de considérations politiques, quatrième problème. L’une de ces redistributions est le rachat de la division nucléaire de Siemens, cinquième problème, mais c’est une autre histoire…
En résumé, le problème n°1 du nucléaire français, ce n’est pas les écologistes mais un Etat dirigiste.
Il est étonnant que ce soit des Bretons qui s’en offusquent, eux qui ont refusé d’en avoir dans leur région !
Oui , je partage le point de vue du dernier commentaire . Les Bretons n’ont qu’une chose à faire , c’est de se taire . Ils n’ont aucune centrale nucléaire chez eux parce qu’ils n’en ont jamais voulu . C’est toujours la même chose , le » Nuc » , c’est très bien , mais leplus loin possible de chez moi …
Vous avez raison, mais franchement la centrale nucléaire du Carnet, placée à Saint-Jean de Boiseau à quelques kilomètres de Nantes, sous les vents dominants était un mauvais choix.
On pourrait ajouter une phase 6 :
« En même temps », Macron fait des discours, laissant croire qu’il aurait compris et voudrait arrêter la casse mais :
– il n’interrompt pas réellement le démantèlement d’EDF voulu par l’Allemagne sous couvert de l’UE,
– il ne rejette pas catégoriquement l’ARENH,
– il n’interrompt pas le démantèlement de Fessenheim qui , à moindre coût et dans des délais assez cours, aurait pu être relancé et prolongée pour au moins 10 ans,
– il ne fait rien pour corriger l’éducation nationale et l’enseignement supérieur qui ne fournissent plus assez d’ingénieurs pour développer les formations et la recherche dans la filière nucléaire …
En résumé, on a perdu notre autonomie énergétique, alimentaire ( voir la révolte des agriculteurs ) médicamenteuse, industrielle et nous sommes devenus dépendants de l’ étranger avec des contraintes imposées par Bruxelles et l’idéologie écologique radicale qui détruit tout sur son passage ! La France est envahie d’ ayatollahs en tous genres qui nous pourrissent la vie dans tous les secteurs……ne l’oubliez pas lors du vote européen !
D’accord avec Maury. Ils sont très compétents au contraire. L’indépendance énergétique de la France est un point noir pour les mondialistes. Ils ont réussi à faire indexer le prix du kWh sur le prix du gaz pour faire payer à l’industrie française et aux particuliers le prix fort alors que la phase 3 brade 25 % de la production en dessous du prix de revient à des société bidon. L’Allemagne a tout fait pour nous enfoncer et applique les directives anglo-saxonnes sans s’apercevoir qu’ils se suicident aussi.
L’annonce par Macron de la relance du nucléaire, que va-t-elle donner? De l’espoir ou c’est de l’enfumage. Maintenant les Chinois sont les rois du nucléaire, ils savent très bien copier, pas que les airbus ou TGV
@Pschitt, oui un état dirigiste à la solde des ennemis des nations indépendantes. De la haute trahison, en peu de mots.
D’accord avec Alain de Chanterac et Toto, c’est une lente descente aux enfers : le Nuc, domaine d’excellence, où nous avons perdu la main grâce aux politiques qui nous gouvernent. Les arrêts successifs des programmes Superphénix et surgénérateur Astrid, la saga de l’EPR de Flamanville dont les retards successifs incombent aux Allemands qui ont imposé des normes de sécurités absurdes, pour finir par sortir de ce projet. La France a vendu 3 EPR aux chinois il y a près de 10 ans et ils marchent, 2 aux anglais et 1 aux suédois !! Voilà le travail des Allemands … arrêter coûte que coûte le programme Nuc français, la fermeture de Fessenheim, actée par Élizabeth Borne !! Bruxelles a fini par nous mettre au pas (avec à la manœuvre comme toujours les Allemands) en imposant le démantèlement d’EDF sous prétexte de monopole et « non concurrence » du marché, le tarif ARENH et l’indexation du prix de l’électricité sur celui du gaz !!! Voilà ce qui explique le coût exorbitant de notre électricité … où par les taxes l’État continue de s’engraisser sur le dos des français. Les Espagnols et les Portugais ont refusé de s’associer à cette mascarade, pourquoi pas la France ? Juste dire NON au diktat de Bruxelles et arrêtons les pleurnicheries de Bruno Le Maire.
La relance du Nuc par Macron est-il en de bonnes mains ?? je voudrai l’espérer
En conclusion, il y a trop de traitres impunis en France pour que ça s’arrête !!! Ils ont vendu tous nos secteurs industriels et s’attaquent à celui de l’agriculture au profit de la mondialisation heureuse. Assassins
État dirigiste? Pourquoi occulter la médiocrité du personnel politique dont la seule ambition est leur réélection. Sans compter avec les petits hommes gris tecnocrates issus de l’énarchie qui encombrent les administrations…. Et les responsables, in fine, sont les électeurs eux mêmes qui n’ont pas de miroirs pour endosser la responsabilité de ce piètre résultat.
Juvénal de Lyon.
déconstruire l’energie française, bien réalisé par l’allemagne et les écolos
Tout faux. Le meilleur facteur de charge de Superphénix fut 31% en 1996, après 12 ans d’incidents (voir wikipédia). Ni Holland ni Macron n’ont arrêté l’EPR de Flamanville, lancé par Sarkozy en 2005… et qui sera peut-être bientôt mis en service et un surcoût de 500%. Le nucléaire n’a eu besoin de personne pour se couler…
Et les gars que fait ont des déchets d’une durée de vie d’un minimum de cent mille ans et qui deborde et de plus hiper dangereux car aucunes solutions à moins que vous les acceptiez dans votre jardin !!!
Certes nôtre indepance énergétique est en grand danger. Car les allemands qui produisent avec du charbon ( merci beaucoup pour le réchauffement climatique) encore eu qui veulent faire prendre la main sur la centrale de Fessenheim pour sois disant faire un dépôt de pneus !!! Nous sommes trop naïf. Surtout les politiques qui croient que tout le monde il est beau tout le monde il est gentil.mais le pire c que Degaulle avait réussi à nous mettre en indépendance énergétique !!! Seul une reprise ferme de notre indépendance énergétique peut nous remettre sur la bonne voie
C’est précisément l’objet du programme ASTRID que macron vient de vendre (pour ne pas dire en faire cadeau) à bill gates.
Suivez Jean-Pierre PETIT et vous comprendrez.
Il serait quand même bien de préciser que Superphénix et plus récemment, sa petite sœur Astrid n’étaient que des projets dingues; de véritable bombes à retardement qui auraient fini par causer un accident majeur dont la France n’a aucunement envie !
Renseignez vous un peu, Messieurs les journalistes. Les surgénérateurs sont refroidit au Sodium liquide, lequel s’enflamme spontanément au contact de l’air, et explose au contact de l’eau…! Vouloir refroidir un cœur nucléaire avec ça, c’est de la folie pure (et faire courir un risque inadmissible aux français)…!
Avoir voulu développer ça, cela aussi c’est de la haute trahison…!
Tout comme ne pas avoir développé les autres filières sures tels que les réacteurs à sels fondus (et par sures, il faut entendre et retenir qu’un accident majeur est strictement impossible par conception, puisqu’en cas de fuite, la réaction s’arrête…), ou le cycle du Thorium !
Eh oui, ce n’est pas qu’un simple petite trahison… C’est tout le monde qui a faillit là dedans… Jusqu’à aujourd’hui, ceux qui viennent la gueule enfarinée faire la retape pour ces saloperies de surgénérateurs, que nous n’aurions jamais du sortir des cartons d’ingénieurs sans conscience et de politique sans morale (ouais, là non plus…) !