« Rachida Dati doit expliquer pourquoi elle a évolué vers un soutien à Emmanuel Macron […]. Pour sa conversion au macronisme comme pour sa capacité à porter une politique culturelle, je demande à voir », balance François de Rugy (écolo macroniste), ancien député de Nantes-Orvault, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien ministre, présentement banquier d’affaires chez Alantra (Valeurs actuelles, 18 janvier 2024). L’ancien ministre de la culture Frédéric Mitterrand voit les choses autrement : « Elle n’y connaît rien en culture, mais ce n’est pas grave, ce qui compte c’est d’avoir une équipe très forte avec des nerfs solides. » (RTL, vendredi 12 janvier 2024). « Je ne l’ai jamais vue dans un vernissage ou au théâtre », s’étonne Carine Rolland, adjointe à la culture de la Ville de Paris. « Mais que sa première annonce en tant que ministre soit sa candidature à la mairie, je ne m’y attendais pas, poursuit-elle. Vous l’avez écoutée ? Elle a parlé d’elle, de Paris, mais pas de culture et encore moins de création. » (Le Monde, dimanche 21-lundi 22 janvier 2024). Qu’importe, Mme Dati est connue des jeunes et appréciée des catégories populaires. Dans le classement des « meilleurs » (sic) ministres, elle se classe en troisième position avec 23 %, derrière Bruno Le Maire (44 %) et Gérald Darmanin (32 %), devançant tous les autres (Ipsos, La Tribune Dimanche, 21 janvier 2024)
Bien sûr, la classe politico-médiatique se souvient de cette déclaration fameuse de la maire du VIIe arrondissement de Paris après les élections régionales: « En Marche ! c’est un parti de quoi ? (…) C’est des traitres de gauche et des traitres de droite. (…) C’est pas dur, c’est la réalité ! » (France Inter, 21 janvier 2021). Le jeudi 11 janvier, elle oublie ce petit écart de langage lorsque Emmanuel Macron fait appel à elle. Elle consulte son mentor Nicolas Sarkozy : « Allô. Bonjour Monsieur le président, c’est Rachida. Je voudrais juste avoir votre avis. Le président Macron me propose le ministère de la Culture, j’y vais ou pas ? » La réponse fuse : « Bien sûr, tu fonces. Tu vas apporter de l’énergie dans ce ministère. » (Paris Match, 18 janvier 2024). Elle va également apporter des casseroles Rue de Valois puisque « depuis juillet 2021, la maire (Les Républicains) du 7e arrondissement de Paris est mise en examen pour “corruption passive par personne chargée d’un mandat électif dans une organisation internationale publique“, “trafic d’influence passif d’agent d’une organisation internationale publique“, “recel d’abus de pouvoirs“ et “recel d’abus de confiance“ dans le cadre de l’affaire dite Carlos Ghosn, du nom de l’ex-PDG de Renault-Nissan, en fuite au Liban et lui-même visé par deux mandats d’arrêts internationaux délivrés par la justice française. Au cours de cette information judiciaire ouverte par le Parquet national financier (PNF) : les 900 000 euros (hors taxe) d’honoraires touchés, de 2010 à 2012, par Mme Dati de Renault-Nissan BV, filiale néerlandaise de l’Alliance Renault-Nissan » (Le Monde, samedi 13 janvier 2024).
Paris vaut bien une messe
La Culture, c’est bien, mais l’hôtel de ville de Paris, c’est mieux ; c’est ce que s’empresse de rappeler Rachida Dati. Six jours après son entrée au gouvernement, elle abat ses cartes : « Mon objectif, c’est Paris. » Elle sera candidate : « Bien sûr, je l’ai toujours dit ». Sa méthode : « Je fédérerai, je rassemblerai tous ceux qui veulent qu’à Paris, ça change » (RTL, mercredi 17 janvier 2024). « Les sympathisants de droite, notamment dans la capitale, savent bien que Paris est imprenable sans alliance entre les Républicains et Renaissance. Le ralliement de Rachida Dati leur donne des perspectives d’union pour les municipales de 2026. Pour eux, c’est la mer Rouge qui s’ouvre », souligne Frédéric Dabi, directeur général de l’institut de sondage Ifop (Ouest-France, 13-14 janvier 2024).
Vendredi 12 janvier. Lors de la passation des pouvoirs au ministère de la Culture, Mme Dati avait étonné l’auditoire (les cadres du ministère, les patrons des musées, de l’Opéra, ceux de l’audiovisuel…) avec cette phrase : «J’aime me battre, n’ayez pas peur. Je serai toujours là pour défendre l’exception culturelle française. […] Je comprends que ma nomination puisse surprendre. » Elle marque un temps d’arrêt et poursuit : « Moi, elle ne me surprend pas ». L’assistance rit jaune car elle ajoute : « Cela répond à un véritable besoin : que la France populaire dont on parle parfois avec un peu de mépris se sente représentée ». Si dans « l’exception culturelle française », elle accorde une place aux cultures régionales, c’est parfait. Si dans la « France populaire », elle intègre les régions périphériques souvent méprisées par les élites parisiennes, on ne regrettera pas Rima Abdul-Malak.
Evidemment, l’arrivée de Rachida Dati au gouvernement devrait satisfaire Franck Louvrier (LR), le maire de La Baule, toujours très proche de Nicolas Sarkozy, puisque son analyse se trouve confirmée. « Au même titre que le PS, LR ne dépassera pas les 5 % aux élections européennes. Il faudra bien ensuite que les uns et les autres se décident à tirer les leçons de la tripartition politique du pays : d’un côté l’extrême droite, de l’autre l’extrême gauche et au milieu une force centrale qui peut rester majoritaire s’il y a union de la droite, du centre et de la gauche de gouvernement. » (Challenges, 30 novembre 2023). Certes la nouvelle ministre de la Culture joue la carte « force centrale » mais elle ne peut pas oublier qu’à 58 ans, les occasions de rejouer un rôle ministériel deviennent rares. Lorsque l’une se présente, on ne peut pas la rater – même si le patron s’appelle Emmanuel Macron. D’autant plus qu’il y aura beaucoup d’eau à couler sous les ponts avant que la droite ne revienne aux « affaires »… A 58 ans, on accepte toutes les propositions susceptibles de redonner du « muscle » – en politique, il faut « exister ». Grâce au ministère de la Culture, elle pourra assurer une présence médiatique régulière – aux frais de l’Etat – sur la scène parisienne, au grand désespoir d’Anne Hidalgo !
Vendredi 19 janvier. Grand raout à Brest pour l’inauguration du Quartz rénové. Ils sont tous là : Maël de Calan (président du conseil départemental du Finistère), Loïg Chesnais-Girard (président du conseil régional de Bretagne), François Cuillandre (président de Brest Métropole), Christopher Miles (directeur général de la création artistique au ministère de la Culture)… Il ne manque que Rachida Dati. « Je me faisais une joie de venir. Je m’aperçois que je ne suis que le plan B après la ministre de la Culture », lance Alain Espinasse, le préfet du Finistère (Le Télégramme, Brest, samedi 20 janvier 2024). Au départ, c’est l’ancienne ministre de la Culture Rima Abdul-Malak qui était attendue pour l’inauguration de cette salle de spectacles. Mais avec le changement de gouvernement, on ne savait plus ce qui allait se passer. Rachida viendrait-elle ? A la mairie de Brest on s’interrogeait (Le Télégramme, Brest, samedi 13 janvier 20214). Finalement, l’agenda de la ministre ne prévoyait pas ce déplacement. La Bretagne, à plus forte raison Brest, c’est loin !
Bernard Morvan
Crédit photo : Steffylou/Wikimedia (cc)
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13 réponses à “Rachida Dati (ex-LR) sait saisir les bonnes occasions”
Ras le bol de tous ces dégénérés et autres gourdes Championnes toute catégorie du taillage de plume de cette qui plus est , issus d’une famille de taulard . Voilà où on en est en France avec tous ces barjos.😡
Pouvez vous détailler :
Qui est l’extrême droite;
Et pourquoi ?
Le père de Rachida Dati est Marocain et sa mère est Algérienne: elle n’aurait jamais eu la »nationalité française » si »la France » n’appliquait pas la »loi du sol » car ses frères sont des dealers et la famille de Rachida Dati aurait été EXPULSEE de notre pays!Je rappelle que les non-musulmans »nés en Algérie » n’ont pas la »nationalité algérienne »!….
De RUGYest tout à fait qualifié pour juger les capacités de RACHIDA ….parmi ses compétences , il ne faut pas oublier son addiction au HOMARD et au CHAMPAGNE MILLESIME ! Quand on s’est fait remarquer de lasorte , on la ferme !
On ne va pas lui reprocher les nationalités de ses parents, elle est devenue magistrate par ses capacités, ministre par son opportunisme envers Sarkozy mais bon, c’est le jeu politique….son ambition est toujours d’actualité et lorsque la chance de redevenir ministre de Macron s’est présentée vous n’imaginez pas qu’elle allait la rater. Elle quitte une mairie pour revenir dans la lumière médiatique et monter sur ce marche pied vers la mairie de Paris. On attend de voir comment la Culture qui demeure la » propriété » de la gauche va fonctionner avec Mme Dati qui a quitté les LR mais qui est loin des LFI et autres NUPES…..
C’est Rachida DATI qui a détruit, de 2007 à 2012, la justice en expropriant sans indemnité 444 neurochirurgiens, et en les remplaçant par 74.000 généralistes, infirmiers et aides-soignants.
Depuis, Éric Dupond-Moretti a dû faire voter une loi à 51 milliards d’€ sur 5 ans, sans effet.
Quand elle sera citée devant la Cour de Justice de la République, on en reparlera.
Corruption, trafic d’influence, recel d’abus de pouvoirs, recel d’abus de confiance… Avec toutes ces casseroles voilà une dame qui va faire rayonner la France.
Ce genre de personne prête à retourner la veste autant de fois que nécessaire ne refuse pas un fauteuil ministériel car la gamelle est trop bonne.
Moi ce qui me plait chez Rachida, c’est son caractère de cochon, capable de moucher des harpies comme Anne Hidalgo…Affaire à suivre…
Dans la déconfiture quasi permanente de la France actuelle économique financière structurelle étatique surtout depuis le macronisme ambiant, avoir une ministre de ci, de là ou d’ailleurs cela ne changera pas grand chose à la faillite du pays de toutes les façons. Nous paierons tous cette gabegie pour au moins 2 générations et notre président n’ayant pas eu d’enfants de sa personne, il n’a pas de soucis à se faire pour son absence de descendance de sa lignée, c’est peut être mieux ainsi.
La soupe est meilleure chez foutriquet Macron visiblement , Dati n’est qu’une opportuniste de plus ,dans un système vérolé par ces politiciens qui sont achetables avec un plat de lentilles. Pas de convictions , que mensonges et trahisons .
Jusqu’où descendra notre pauvre pays livré à toutes les pires sangsues qui n’en possédant pas une goutte,se gavent de sang français ,et qui sont prêts à tout pour grimper les marches du pouvoir et s’enrichir en saccageant ou en bradant nos trésors.
la gamelle, la gamelle, c’est ce qu’elle considère comme plus important
je me souviens des voyages aux Qatar et chez les Ouzbeks a l’epoque de Sarko;;; y’a bon les gros sous !!!
normal ,les elites de ce pays sont petris de la culture des gros sous