Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 24 janvier c’est la Saint Kadeg
Hypocoristique de Catmael, évolué en Cadfael en gallois et en Kañvael en breton, correspondant au vieux breton catoc, « guerrier ». Gallois : Cadog.
D’origine insulaire, il est le fils de Gwynllyw (Gonlew), roi du Gwynllywg, et de Gwladus. Sa Vie, rédigée six siècles après sa mort, au XIIe siècle, présente son père comme un tyran sans loi. Durant douze ans, Catmael est instruit par Tathan, à Caertwent. Il s’établit en Morgannwg, où son oncle, le roi Paul de Penychen, lui fait don d’un terrain marécageux. Rejoint par d’autres jeunes, il fonde le monastère de Nant Carfan, aujourd’hui Llancarfan, puis se construit un château, Castell Cadog en Llanfeithin, pour se protéger d’éventuelles attaques.
Il se rend en Irlande et se place sous l’autorité de saint Carthagh durant trois ans. À son retour, il étudie le latin à Llansbyddyd, puis fonde le monastère de Llangadog Fawr, dans le Caerfyrddin. De nouveau à Llancarfan, il confie la gestion de son abbaye, en ruine, à Gweltas. Il fonde un autre monastère en Écosse, dans le Strathclyde. Après un bref passage à Llancarfan, où il convertit Iltud, il part en pèlerinage à Rome et à Jérusalem. À peine revenu, il doit fuir la peste jaune et se réfugier en Armorique. À son retour, et après un séjour à Llancarfan, il se retire à Beneventum (lieu non déterminé) où il mourra, percé par une lance saxonne.
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