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La Russie dresse son bilan diplomatique pour l’année 2023 et évoque les perspectives en 2024

En 2024, la Russie s’est fixé pour objectif de supprimer toute dépendance vis-à-vis de l’Occident, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse sur le travail diplomatique russe en 2023. Le ministre des Affaires étrangères a dissipé les rumeurs selon lesquelles des négociations directes entre Moscou et Kiev seraient en cours de préparation et nommé les pays que la Russie considère comme son « cercle proche ».

Voici les principales déclarations de Lavrov :

Sur les amis de la Russie

Les relations entre la Russie et la Chine traversent actuellement la meilleure période de leur histoire séculaire. « Les relations y sont plus fermes, plus fiables et plus avancées qu’une union militaire telle qu’elle était dans le cadre de la guerre froide. » « Dans tous les cas, les intérêts de la Russie et de la Chine atteignent un dénominateur commun après les négociations, et c’est un exemple pour la résolution de n’importe quel problème par n’importe quel autre participant à la communication mondiale. » Les relations de coopération particulièrement privilégiées avec l’Inde se développent progressivement. La Russie porte également ses relations avec les États africains à un niveau véritablement stratégique. Elle développe des relations avec le continent latino-américain. Le cercle restreint de la Russie comprend également l’Iran, la Turquie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar.

Sur les BRICS

Une trentaine d’États sont intéressés par un rapprochement avec les BRICS. Cette association a un bel avenir devant elle. En tant que structure mondiale super-régionale, les BRICS « symbolisent la diversité d’un monde multipolaire ». Le refus de l’Argentine de rejoindre les BRICS à l’heure actuelle est la décision souveraine de ce pays. « Il ne s’agit pas d’un refus d’adhésion, mais d’une explication de la raison pour laquelle ils ne sont pas prêts à le faire à ce stade. »

Sur l’Ukraine

La Russie n’a rien contre les accords d’autres États avec l’Ukraine, mais cela ne changera pas les plans de Moscou et les objectifs de l’opération spéciale seront atteints. « Il n’y a aucun espoir que la Russie soit vaincue de quelque manière que ce soit. […] Ceux qui n’ont pas appris l’histoire – et ils sont nombreux en Occident – peuvent en rêver. » L’Ukraine connaîtra le sort de l’Afghanistan, « parce que lorsqu’on compte sur son maître sans se rendre compte que celui-ci ne pense qu’à lui-même et non à l’Ukraine, on ne peut pas s’attendre à ce que les intérêts de son peuple soient pris en compte d’une manière ou d’une autre ». La Russie est sceptique à l’égard des signaux envoyés par l’Occident concernant un règlement pacifique en Ukraine. Il y a quelque temps, le président Vladimir Poutine a déclaré une fois de plus : «Nous ne rejetons pas les négociations, mais ceux qui le font doivent comprendre que plus ils tardent, plus il leur sera difficile de négocier ». « Maintenant, nous voyons cette évidence se réaliser », a déclaré M. Lavrov. Les médias rapportent que Moscou et Kiev pourraient mener des négociations directes à Genève. « Il n’appartient pas à l’Ukraine de décider quand s’arrêter et quand parler sérieusement de conditions préalables réalistes pour mettre fin à ce conflit », « il est nécessaire d’en discuter avec l’Occident ». « L’Occident ne veut aucune solution constructive qui prendrait en compte les préoccupations légitimes de la Russie. » Ceci est démontré par l’incitation et la coercition appliquées à Kiev « à un usage de plus en plus agressif d’armes à longue portée pour frapper la Crimée, afin d’y rendre la vie impossible, ainsi qu’en profondeur sur le territoire russe, et non seulement par l’incitation, mais aussi par la remise des armes correspondantes. »

Sur le contrôle des armements

Il y a quelque temps, Washington a soulevé la question du contrôle des armements « dans le seul but de reprendre les inspections et de visiter les installations nucléaires [russes] ». « Entre-temps, ils ont expédié aux Ukrainiens des armes qui ont été utilisées, par exemple, pour des frappes contre nos bases de bombardiers stratégiques. » C’est ainsi que les choses se passent. «Oui, vous êtes notre ennemi, nous vous avons déclaré notre ennemi. Mais nous sommes prêts à reparler de la possibilité de revoir votre arsenal nucléaire stratégique. Cela n’a aucun rapport. » «Il est impossible de parler du rétablissement d’un dialogue de stabilité stratégique avec les États-Unis sans tenir compte de la situation sécuritaire globale. Il n’y a donc aucune raison d’en discuter.» «Moscou ne rejette pas cette perspective, bien entendu, tout comme elle ne rejette pas l’option d’un règlement politique et diplomatique des désaccords existants ». « Mais nous conditionnons fermement cette option au rejet par l’Occident de sa politique malveillante visant à porter atteinte à la sécurité et aux intérêts de la Russie, ainsi qu’à son manque de respect public et démonstratif à l’égard de nos intérêts fondamentaux. » Cependant, « les Américains n’ont jamais souhaité une révision aussi complète des problèmes de stabilité stratégique ».

Sur la situation autour du Yémen

Les États-Unis et leurs alliés ont bafoué toutes les normes du droit international. « Personne n’a donné à quiconque le mandat de bombarder le Yémen. » « Quant aux prétextes donnés par Washington – ils semblent […] très pathétiques ». Il est difficile de prédire la possibilité d’un dialogue. « La chose la plus importante à l’heure actuelle est de mettre fin à une agression contre le Yémen, car plus les Américains et les Britanniques bombardent [le territoire yéménite], moins les Houthis sont désireux de négocier. »

Sur le conflit palestino-israélien

Le président américain Joe Biden et d’autres États occidentaux comprennent que la situation au Moyen-Orient sera très difficile à régler sans la création d’un État palestinien. « Les contacts en petits comité impliquant les États-Unis, Israël et certains pays arabes n’impliquent pas un dialogue direct entre Palestiniens et Israéliens ; ils impliquent plutôt que les «grandes personnes» se mettront d’accord sur la manière dont les Palestiniens devront vivre », et ensuite ils leur en parleront. » « Cela ne mènera à aucun succès. » « Il est impossible d’assurer une sécurité fiable à Israël sans la création d’un État palestinien. Et la Russie est très intéressée par le fait que les Israéliens puissent vivre en sécurité. Israël est pour nous un partenaire de longue date. »

Sur l’Arménie et l’Azerbaïdjan

L’absence de progrès dans la normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est due à la position d’Erevan. L’Arménie suit les conseils de l’Occident, qui cherche à empêcher la mise en œuvre des accords trilatéraux entre Moscou, Bakou et Erevan. L’Azerbaïdjan est prêt à signer un traité de paix avec l’Arménie sur le territoire russe, mais la position d’Erevan n’est pas claire. « Il y a toutes les raisons de dire que l’Occident veut empêcher le respect des accords conclus par Erevan et Bakou grâce à la médiation de la Russie. » Le format « 3+3 » sur la Transcaucasie est prometteur, « parce qu’il ne dépend pas d’une quelconque conjoncture géopolitique mondiale, et qu’il s’affranchit de ce jeu de ‘préserver l’hégémonie’, que Washington et ses collègues de Bruxelles développent actuellement.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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7 réponses à “La Russie dresse son bilan diplomatique pour l’année 2023 et évoque les perspectives en 2024”

  1. louis dit :

    et comme le disait olivier dela marche en admettant que l’on quitte la zone euro il sera trés difficile de renouer des accords commerciaux avec eux , on est pas sorti des ennuis ! merci qui ….

  2. Pschitt dit :

    « L’Ukraine connaîtra le sort de l’Afghanistan » : très drôle (si l’on peut dire…) dans la bouche d’un ministre des Affaires étrangères russe. L’URSS a déstabilisé l’Afghanistan en suscitant un coup d’Etat en 1978, puis a envahi moins de deux ans plus tard un pays plongé dans le désordre. L’intervention soviétique a fait au moins un million de morts et l’Afghanistan ne s’en est jamais relevé. L’URSS non plus : en pleine crise morale à force de voir ses enfants revenir dans des cercueils sans résultats sur le terrain, elle a battu en retraite la queue basse au bout de neuf ans et la décomposition du régime communiste n’a pas tardé.Tout le monde y a perdu ! Au passage, 25.000 jeunes Russes sont morts inutilement dans les montagnes afghanes (déjà plus de 300.000 morts ou blessés dans les plaines ukrainiennes : c’est peut-être la Russie qui est partie pour connaître le sort de l’URSS).
    Mais au fait, pourquoi serait-ce à moi de rappeler ces faits bien connus ? N’est-ce pas Breizh-info qui devrait le faire au lieu de reproduire textuellement les propos d’un ministre étranger en mission de propagande ?

  3. Gérard dit :

    Si nous avions des gens intelligents à la tête de notre pays ils présenteraient leurs excuses au peuple russe parce qu’ils ont été abusés, trompés, trahis par la finance anglo-saxonne qui les manipule tels des petits toutous qui vont prendre les ordres des Maîtres (oligarchie financière) à Davos.
    Cette caste financière veut dominer le monde pour l’asservir à son profit et le projet mondialiste n’est pas de permettre d’acheter n’importe quoi, n’importe ou, n’importe quand …en 2 clics sur Internet, NON le projet mondialiste c’est éliminer une grande partie de la population mondiale, contrôler individuellement chaque individu qui sera autorisé à vivre parce qu’il sera productif donc utile, le manipuler mentalement pour l’empêcher de se révolter, le faire vivre avec des « ausweiss » pour tout : sanitaire, carbone, énergie, alimentation. Ces adorateurs du dieu US $ nous pourrissent la vie et nous devons lutter contre ça.
    Hélas, trois fois hélas, nous n’avons pas de gens intelligents qui gouvernent notre pays, ils sont entièrement dévoués à cette caste financière.
    laplumeducitoyen.org

  4. Gérard dit :

    Dès son arrivée au pouvoir Poutine souhaitait établir une bonne entente et des échanges commerciaux avec l’Europe. Mais c’est contraire aux exigences de la caste financière anglo-saxonne, celle-là même qui a permis l’accession de Hitler au pouvoir pour qu’il combatte la Russie.
    Si nous avions des gens intelligents …(voir mon commentaire) Hélas nous n’avons que des laquais serviles de cette finance anglo-saxonne qui a réussi a placé deux de ses agents à la tête de notre pays Macron Young global leader et Attal young global leader !!! Mission détruire l’Etat-providence et oeuvrer à son intégration dans une fédération des régions européennes avec comme seul décisionnaire une commission européenne non élue maître de nos vies.
    Des gens intelligents tendaient la main vers la Russie… des gens intelligents …!!!

  5. Jotglars 66 dit :

    Russie et Chine sont 2 gros costauds qui ne se laissent pas envahir par l’Islam radical ou pas ! L’Europe au contraire est le ventre mou sur lequel s’appuient le Qatar et Frères musulmans pour envahir nos pays de l’idéologie religieuse islamique…..la Russie aurait pu être un allié pour nous défendre de cet envahissement religieux mais bon….les petits cireurs de bottes de Davos en décident autrement.

  6. patphil dit :

    voilà ce qui nous arrive lorsqu’on veut ostraciser un pays, on prend le boumerang en pleine figure mais nos zéxéllences s’en contrefichent

  7. mouchet dit :

    très bon article avec Hélas les USA qui ont fait et font 10 fois plus de morts, pire au Viet Nam Laos Cambodge 4,5 millions de morts En Afghanistan, en Irak Lybie Syrie (2,4 millions de morts) puis l’épidémie de virus de laboratoire 18 millions de morts et des vaccins dangereux, bref un total de 30 millions de morts de part le monde avec des révolutions programmées pour imposer la dictature dollars dans 26 pays. L’Ukraine est foutue financièrement et structurellement obéit aux USA qui va la dépecer. Déjà avec ses laboratoire à virus fait par 3 multinationales américaine de Hunter Biden depuis 2014 ont fini par infecter la Russie prélude à la guerre actuelle. Folie économique et financière des USA en faillite avec une dette globale de plus de 200’000 milliards insolvables avec les hors bilans bancaire. Donc les guerres que font les USA sont vitales pour 40% de leur PIB faisant vivre 20 millions de personnes car leurs dettes sont irremboursables tout comme l’Europe d’ailleurs. 2 mondes sont en train de se créer : un vrai deuxième ONU et autres institutions on va avoir un choc prochainement, un occident en faillite et les BRICS donc 5/6ème de l’humanité contre la dictature du dollars et l’euro indexé aux dettes du dollars. La profondeur géographique et les ressources à 50 % mondiales font et feront de la Russie un pays incontournable par très peu endetté de 2’000 milliards garantis à 300 % environ C’est donc la moitié de la dette de la France sans resources. Avec tous les BRICS et les nouveaux adhérents à venir, l’occident a du soucis à se faire, nous le constatons tous les jours avec l’inflation à 45 % minimum surtout le énergies, la débâcle économique de tous les services d’état en faillite, aussi bien en France qu’aux USA les dettes insolvables et les G7 à 20 qui vont nul part en gérant le crash de 2008 qui a laissé un déficit de 16’000 milliards pas encore soldé, l’idéologie de Davos même chose.

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