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Le sort de l’Ukraine est-il scellé ?

En ce début d’année 2024, on assiste à une recrudescence préoccupante des situations de guerre. Au Proche-Orient, le pogrom du 7 octobre 2023 ne cesse d’avoir des répercussions dans la région. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont récemment effectué des bombardements sur le Yémen, où les rebelles Houthis menacent le trafic maritime en mer Rouge afin de manifester leur soutien aux Palestiniens de Gaza décimés par la riposte d’Israël. Le climat géopolitique s’envenime dangereusement alors que la guerre en Ukraine s’éternise et que les sanctions contre la Russie ont des effets désastreux sur l’économie européenne.

À un moment où la situation en Ukraine s’enlise dans une guerre de position, l’Occident global semble vouloir se détourner de ce conflit. Ce pendant que le président Zelensky entreprend de frapper la Russie à l’intérieur de son territoire. Une attitude singulière à un stade ou la popularité du président ukrainien se trouve en berne. Il ferait mieux de surveiller ses arrières et ses amis. Souvenons-nous de la fameuse formule d’Henry Kissinger, le diplomate américain des années 70 considéré comme « le plus célèbre et le plus écouté de la planète », décédé le 29 novembre de l’année dernière à l’âge de cent ans : « être ennemi de l’Amérique peut être dangereux, mais être son ami est fatal ». Le fait est que la liste est longue de ceux qui, un jour, s’en remirent à Washington et ont été abandonnés en cours de route : le général Noriega, Sadam Hussein, Slobodan Milošević, Ben Laden, Mouammar Kadhafi, Viktor Ianoukovytch, pour ne citer que les plus emblématiques, tous victimes de la « réal politic » américaine. Le président ukrainien est-il en train de subir le même sort que ceux qui ont cru au soutien des États-Unis et en sont morts ?

Les pays de l’UE souffrent de la récession économique et de l’inflation dues aux sanctions boomerang contre la Russie. Les Américains se sont engagés dans le soutien militaire sans faille à Israël. Les opinions publiques se tournent plutôt vers la guerre au Proche-Orient, qu’elles perçoivent comme beaucoup plus préoccupante eu égard à la très forte proportion de musulmans présents sur leur sol, majoritairement solidaires de leurs « frères » gazaouis. La menace terroriste n’a jamais été aussi forte qu’en ce moment en Europe. Tous ces éléments font qu’un abandon de Kiev par ses commanditaires occidentaux est devenu une perspective à forte probabilité. Au fur et à mesure qu’approche l’élection présidentielle américaine, la tentation pour les Démocrates et Joe Biden d’appliquer à l’Ukraine une solution à l’afghane devient de plus en plus aigüe.

Ainsi, la prochaine victime de la politique américaine, réaliste au point d’en paraître souvent cynique, pourrait bien être Volodimir Zelensky. Présenté comme un héros par la quasi-totalité des dirigeants et médias occidentaux, ses échecs lui valent désormais des critiques acerbes, voire même des moqueries. Le Time qui en avait fait la personnalité de l’année en 2022, le considère aujourd’hui comme un dépressif. NBC News a publié un article, début novembre 2023, indiquant que les responsables américains et européens avaient abordé le sujet des négociations de paix avec l’Ukraine, notamment « les grandes lignes de ce que l’Ukraine pourrait devoir abandonner pour parvenir un accord avec la Russie ». Le même article souligne que les responsables de l’administration Biden s’inquiètent aussi du fait que l’Ukraine manque d’hommes dans cette guerre d’usure, alors que la Russie semble disposer de réserves inépuisables. The american Conservative écrivait quelques jours plus tard : « Alors qu’une paix obtenue par médiation devient de plus en plus inévitable, la question se pose de savoir pourquoi cela prend autant de temps ». À l’évidence, les Occidentaux sont en train de prendre leurs distances avec l’administration Zelensky, voire de sceller son sort en coulisse. La guerre au proche Orient, les élections européennes et, surtout, l’élection présidentielle aux États-Unis fin 2024 concentrent désormais toutes les attentions. Une défaite de Kiev avant cette dernière échéance aurait inévitablement des conséquences sur le résultat du scrutin. La crise ukrainienne doit donc être réglée au plus vite.

Toute l’histoire des États-Unis d’Amérique repose sur la trahison, depuis leur fondation jusqu’à nos jours. Tous ceux qui se sont crus amis ou protégés de Washington ont connu de douloureuses déconvenues. Sadam Hussein, poussé par les Américains, a déclenché une guerre contre l’Iran qui a fait des dizaines de milliers de mort et ruiné son pays. Quand il a voulu se refaire une santé au Koweit, il a vu les foudres du ciel s’abattre sur sa tête. Après plus de dix années de guerre, il fut exécuté dans la foulée d’un simulacre de procès. Mouammar Kadhafi a fini lynché, Noriega et Milošević sont morts dans les geôles occidentales et Ben Laden a été éliminé par un commando. À l’aune de ces exemples, on peut se demander quel sort attend Volodimir Zelensky de plus en plus esseulé.

Comme l’a si justement dit Jean-Jacques Urvoas, ancien ministre français de la Justice, « Les États-Unis n’ont pas d’alliés, que des cibles ou des vassaux ». Ici, la cible est la Russie et le vassal l’Ukraine. La guerre par procuration que Washington mène contre Moscou pourrait bien se terminer, une fois de plus, par le largage de l’idiot utile qui paiera les pots cassés. L’avenir de l’homme fort de Kiev apparaît aujourd’hui de plus en plus sombre.

Charles André

Crédit photo : DR
[cc] BREIZH-INFO.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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10 réponses à “Le sort de l’Ukraine est-il scellé ?”

  1. louis dit :

    meme si on lache zelensky , pas sur que la guerre latente avec la russie s’arrete du jour au lendemain

  2. Pschitt dit :

    Article intelligent, bien écrit, mais clairement propagandiste : il n’hésite pas à mentir pour les besoins de sa « démonstration ». Ainsi, écrire « Les pays de l’UE souffrent de la récession économique et de l’inflation dues aux sanctions boomerang contre la Russie » est complètement faux. L’inflation dans l’UE qui était nulle fin 2020, s’est réveillée début 2021. Elle a progressé pendant toute l’année 2021 et les trois quarts de l’année 2022. Puis elle a constamment reculé à partir d’octobre 2022 et pendant toute l’année 2023 (sauf en décembre). Aucun rapport avec la guerre menée par la Russie en Ukraine depuis février 2022, donc. La production industrielle a atteint son pic en septembre 2022 et n’a fortement reculé qu’à partir de mars 2023. Rapport avec l’Ukraine très hypothétique, donc.
    Par ailleurs, la « fameuse formule » de Henry Kissinger n’est fameuse qu’auprès de ceux qui en font un usage détourné, comme ici. Son histoire est bien connue, mais vous faites mine de l’ignorer. Une seule personne aurait entendu Kissinger prononcer cette phrase, en 1968 : le journaliste nationaliste William Buckley, qui en a rendu compte des années plus tard. Que signifiait-elle dans la bouche de Kissinger ? Que Richard Nixon, tout juste élu président, devrait poursuivre la guerre du Vietnam, car si le président Thieu subissait le sort de Diem (assassiné en 1963), les amis de l’Amérique, etc. Nixon a mis fin à la guerre et Thieu a fini sa vie en exil. Si Kissinger parlait aujourd’hui, il citerait Zelinski à la place de Thieu et concluerait : les USA doivent poursuivre leur aide à l’Ukraine !!!
    Troisième mensonge, et je m’arrêterai là, citer Viktor Ianoukovytch parmi ceux qui « s’en remirent à Washington ». Là, il faut vraiment vous en remettre à l’ignorance ou au manque de mémoire de vos lecteurs ! Pour mémoire, c’est sa police qui a tiré sur les manifestants pro-européens de la place Maïdan à Kiev en février 2014 (75 morts).

  3. Hadrien Lemur dit :

    Les américains foutent la merde partout dans le monde, toujours loin de chez eux. Là ils sont sur le point (sous couvert de l’OTAN) d’organiser des manœuvres militaires d’une ampleur considérable, 90 000 hommes et une véritable armada de navires de guerre d’avions et de véhicules en tout genres pour tenter d’impressionner Poutine. Ça ne sert à rien d’évoquer le passé, il faut savoir où se trouve notre intérêt actuel et là en l’occurrence, rien à foutre de l’Ukraine, on a rien à gagner a arroser d’argent ce régime corrompu jusqu’à la moelle et à leur fournir armes et munitions. Il faut de toute urgence se désengager de l’OTAN, se désaligner des USA et retrouver des relations normales avec la Russie. J’ai travaillé plus de 30 ans avec des sociétés US et je peux vous dire que leur bienveillance à notre égard s’arrête net à la seconde où commence leurs intérêts.

  4. mouchet dit :

    Hélas cher Pschitt vous prenez vos désirs pour des rêves c’est normal c’est humain. Mais la réalité économique financière est toute autre et je parle en connaissances de cause par métier. Les situations géo politiques sont le fer de lance économique des USA. Ceux ci lorsque l’état du pays est proche de la faillite avec trop de dettes, ils éliminent des alliés qu’ils ont fabriqués par le biais des prêts en dollars de la banque mondiale. Puis en ayant mis la planche à billet virtuelle 10 fois plus qu’en 2008, ils éliminent les pays alliés qu’ils ont aidés. Ben Laden amis de longue date de la famille Bush faisait de l’import export avec cette famille. Mais en contre partie les bases américaines se sont installées en masse en Arabie pour ne citer que cet exemple. Puis avec l’Iran l’Irak et leur guerre à 1,5 million de morts organisé par les USA, puis l’Irak la Lybie la Syrie 2,2 millions de morts et avant le Viet Nam Laos Cambodge 4,5 million de morts. Ce qui caractérise les USA c’est leur monnaie virtuelle en fabriquant du dollars. La guerre contre la Russie trop riche et endetté de 1’600 milliards garantis à 200% par 50 % des ressources mondiales qu’à la Russie Les USA jaloux, plus endettés de 220’000 milliards (dettes hors bilans garanties cautionnements avals financiers et papiers spéculatifs options certificats d’or virtuels de pacotille). L’Ukraine aura servi et permis de vendre sur les marchés financiers pour plus de 200 milliards de garanties d’opérettes pour avoir des armes lorsque ces garanties sont vendues à moins 50% ce qui ne vaut pas plus sur les marchés financiers. L’état américain pouvant donc après acheter des armes pour l’Ukraine faisant tourner le militaro business 40% de l’économie américaine que le bon peuple américain paye sans s’en apercevoir. La fin de la guerre sera faite ainsi : Ne pouvant plus tourner le militaro business faute de souscripteurs avec plus rien. Les BRICS ne souscrivant plus aux dettes des USA donc manque de souscriptions donc plus de garanties et dettes d’opérette. L’Europe des banques financières n’arrive plus aussi à fourguer ces papiers dont plus de financement. En 1914. 1918 ou 1939 1945 ce fut le même problème. L’état américain est en déficit budgétaire de 3’300 milliards en 2023 et le budget 2024 actuel est reconduit chaque mois. Le prochain sera début février 2024. Nous sommes donc dans un état de faillite occidentale reporté, y compris en Europe (dette globale occidentale plus de 290’000 milliards irremboursables) et surtout en France aussi avec plus de 4’000 milliards de dettes insolvables. Alors c’est la fuite en avant le dernier round d’honneur avant la crise financière 10 fois 2008 maintes fois reportées qui a laissé un trou de 16’000 milliards toujours là d’où les G7 à 20 quelque chose pour savoir ou on va avec Davos et tout le reste. Une guerre n’est jamais le fait de belligérants c’est le fait financier en faillite et chaque ukrainien morts au combat (environ 385’000 morts qui rapporte au bas mot 200 milliards divisé par le nombre de morts) je vous laisse calculer le coefficient de rentabilité c’est un bon business.

  5. mouchet dit :

    En global excellent article de fond sur les manipulations géo politique financière pour fabriquer des guerres USA contre la Russie afin d’éviter la faillite du dollars inéluctable de toutes les façons. Le plus désespérant de notre humanité c’est que l’on gère notre faillite en créant des guerres et des conflits afin de faire vivre une nomenklatura d’oisifs qui vivent sur le dos des humains qui travaillent. Bravo pour l’article géo économique et sociologique de nos sociétés toujours aussi stupides depuis l’aube de l’humanité.

  6. Gautier Pen-Gan dit :

    Le Roi de France avait aidé les Américains dans leur guerre d’indépendance. Selon le premier traité signé dans le bâtiment place Louis XV, aujourd’hui place de la Concorde (actuelle ambassade Us) la nouvelle nation serait un partenaire commercial privilégié. Non seulement ils se sont tournés vers l’Angleterre dès la fin des hostilités, mais encore, ils n’ont pas remboursé les prêts financiers fournis par la France.

  7. Henri dit :

    Moi qui croyais que l’inflation en France était principalement due à la guerre en Ukraine… On m’a donc menti. Enfin, l’essentiel est que l’économie russe soit à genoux !.

  8. Pschitt dit :

    Mouchet,votre dissertation n’a rien à voir avec le sujet !

  9. Pschitt dit :

    Henri, en effet, on vous a menti : l’inflation dans l’Union européenne n’est pas due à l’intervention russe en Ukraine, en tout cas pas principalement. Elle a commencé bien avant, et recule depuis des mois. Heureusement, les statistiques qui démentent cet article fantaisiste sont largement disponibles (je suppose que son auteur compte sur la paresse intellectuelle des lecteurs !). Quant à l’économie russe, non, elle n’est pas à genoux, car elle est passée en économie de guerre, c’est-à-dire que tous les secteurs qui contribuent à son offensive en Ukraine (y compris les pompes funèbres) se portent bien. Mais de nombreuses activités non indispensables sont en difficulté et comme toujours les problèmes de l’économie de guerre se paieront à la sortie. Par ailleurs, on ne sait pas exactement ce que Poutine a été obligé de consentir à la Chine pour obtenir des livraisons d’armes, mais on peut être sûr que les Chinois, qui détestent les Russes, ne lui ont pas fait de cadeaux, et ça aura probablement des effets durables. Idem avec la Turquie et l’Iran, dans une moindre mesure.

  10. La main du Kremlin dit :

    Oui maintenant au tour d’Israel cet autre pays qui glorifie le nazisme

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